Le prince Laurent de Belgique fêtera ses 60 ans dans quelques jours. À l’heure du bilan, le frère du roi Philippe a répondu sans détour aux questions du journal néerlandophone Nieuwsblad. Le prince Laurent, avec son franc-parler habituel, évoque la monarchie, qu’il compare à un système moyenâgeux, son propre rôle au sein de la famille royale et évoque ses rêves.
L’interview choc du prince Laurent pour ses 60 ans
Le prince Laurent de Belgique est né le 19 octobre 1963, sous le règne de son oncle, le roi Baudouin. Son père, le roi Albert II, est monté sur le trône en 1993 et son frère, le roi Philippe a succédé à leur père en 2013. Considéré comme un membre actif de la famille royale depuis le règne de son père, le prince Laurent vit grâce à une dotation royale, qui l’oblige également à assurer un certain nombre d’engagements. Une situation dans laquelle il se sent piégé depuis des années et il n’en a jamais fait un secret.
Ce 13 octobre 2023, à quelques jours de son 60e anniversaire, le prince Laurent a accordé une très longue interview au journal flamand Nieuwsblad. Dès le début, le ton est donné. « Une famille royale repose sur une structure plus ancienne que le Moyen-Âge mais cette structure n’a pas été suffisamment adaptée jusqu’à présent ». Le prince Laurent, lui-même acteur central de la monarchie se questionne sur son rôle. « On pourrait dire que je vis quelque part au Moyen Âge ». Et concernant le rôle de son frère, le roi des Belges ? « Ce que je ne comprends pas, c’est que la société doit toujours avoir une telle figure au-dessus de la société : un président, un premier ministre, un roi ». Le prince Laurent remet visiblement en cause l’idée même d’avoir un dirigeant qui représente une nation, quel que soit son titre.
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Le prince Laurent se rêve en créateur de vêtements
Que ferait le prince s’il ne travaillait plus pour le Palais ? « J’ai toujours aimé être créateur de vêtements pour hommes. Je suis aussi un peu artiste, je pense. Je dessine mes propres vêtements. En parallèle, je suis aussi entrepreneur. Un entrepreneur qui s’est battu toute sa vie pour pouvoir travailler. » Le prince est conscient qu’on le critique souvent pour sa discrétion. Certains lui demandent : « Pourquoi tu ne travailles pas, tu ne veux pas travailler ? Mais la politique m’empêche de travailler ». La dotation annuelle que le prince Laurent reçoit l’empêche effectivement de recevoir toute rémunération et donc de travailler. Dans cet entretien, le prince revient aussi sur la plus grande injustice, qui est contraire aux lois européennes. Les membres de la famille qui reçoivent une dotation sont privés de sécurité sociale. L’un de ses combats serait que son épouse et ses enfants soient protégés mais il regrette le manque de soutien de la part des politiques.
Le prince est toujours empêtré dans l’affaire libyenne, et là aussi cela l’empêche d’avancer. L’État libyen doit toujours plusieurs millions à la fondation environnementale du prince. Tout le monde connaît l’amour du prince Laurent pour les animaux, ce qui lui vaut même quelques sorties de route qui ont parfois fait polémique. Le prince explique qu’il souhaite mettre le reste de sa vie à contribution des causes qui lui sont les plus chères, à savoir les plus défavorisés, les animaux et l’environnement. « J’aimerais qu’on dise de moi : il se souciait de l’environnement, il a fait quelque chose pour cela ».
Enfin, lassé par la situation, lorsque le prince évoque son souhait en tant que nouveau sexagénaire, il ne cache pas son envie d’en finir avec ce rôle qu’on lui a attribué. Les 60 ans seraient « un moment pour enfin commencer ma vie. C’est l’un de mes rêves. Je reste disponible pour les gens qui ont de bonnes intentions et qui me le demandent, mais je souhaite en réalité me retirer de la vie publique. Je ne suis pas important. Mon message est : bientôt je serai hors d’ici, puis j’aurai disparu, je n’existerai presque plus. Mais le message doit demeurer. Et j’espère que ce message aidera les gens. »
