Le prince Laurent de Belgique a répondu à une longue interview du quotidien économique belge L’Écho. Lors de cet entretien, le frère du roi Philippe revient sur le rôle du troisième enfant dans une famille royale, de son image auprès du public, de sa foi et de sa motivation à se rendre utile en soutenant les causes environnementales.
La place du prince Laurent dans sa famille et dans la société d’hommes
C’est en toute simplicité que le prince Laurent a accepté de répondre à une interview pour L’Écho, à la table discrète du café de l’hôtel Métropole, dans le centre de Bruxelles. Le frère du roi Philippe, qui a perdu son entreprise suite au gel des fonds libyens, n’espère qu’une chose. « J’aimerais que ce soit l’année où je puisse récupérer mon travail d’entrepreneur en matière environnementale », exprime-t-il au journaliste.
Le prince Laurent, défenseur de la cause animale à travers sa fondation, estime qu’il est parfois mal jugé même s’il a appris à ne plus trop s’en faire à ce sujet. « Je ne demande pas qu’on m’aime. Tout ce que je souhaite, c’est un peu d’empathie… ». Il ajoute que l’empathie « est la plus belle disposition d’esprit » et que « nous devrions en avoir un peu plus les uns pour les autres… ».
Le deuxième fils du roi Albert II et de la reine Paola explique qu’être le troisième enfant, « celui pour qui souvent il manque de place », n’est pas toujours simple lorsqu’on appartient à une famille royale. « C’est normal, le protocole n’est prévu que pour le premier, le seul qui est valorisé tandis que les autres doivent trouver seuls leur chemin ». Il rappelle alors avec l’humour qu’on lui connaît, que dans l’Empire ottoman, le troisième fils pouvait être exécuté. « Franchement, j’ai de la chance ! »
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Le prince Laurent s’est longtemps demandé la raison pour laquelle il devait tant encaisser
Du haut de ses 58 ans, le prince féministe, qui considère les femmes comme « supérieures parce que la nature les a faites “parfaites” », fait aussi profiter les lecteurs de L’Écho de ses enseignements personnels et même spirituels. La pandémie et le virus l’ont interpellé quant à son rapport à la mort. « Je n’ai jamais eu peur de mourir, mais j’ai eu très peur de quitter ce monde sans avoir mis ma famille à l’abri ». Quant à la question du rapport de Dieu aux hommes, celle-ci l’a « toujours passionné ». « D’un côté le père, de l’autre les enfants, entre les deux le Christ, ce grand frère qui intercède en demandant de la compassion pour les petits qui font des bêtises. »
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Le prince Laurent termine son interview en partageant son admiration pour les mystiques, ces êtres doués d’une foi intuitive hors-norme, à l’intersection entre l’homme et le divin, qui dans le christianisme endurent les souffrances du Christ sur Terre. « Dieu leur a dit ‘Tu ne vas pas prendre ton pied, mais en échange, je te transmettrai des dons’. » Pour mieux comprendre, il nous conseille de lire ce que les mystiques ont écrit, « notamment sur la vie terrestre impossible à traverser sans souffrance, et sur la paix qui n’appartient peut-être qu’au céleste. »
Le prince Laurent affirme avoir lui aussi traversé beaucoup de choses et avoir appris à prendre sur lui. Il dit avoir pris du temps à comprendre pourquoi ce sort lui était réservé. « J’ai mis longtemps avant de comprendre qu’il y avait une raison pour laquelle j’avais dû ‘encaisser’ autant dans ma vie, sans doute était-ce nécessaire pour me réaliser ».