Le 27 avril 2022, l’entourage du prince Petar Karadjordjevic, fils aîné de l’actuel prétendant au trône de Serbie, annonçait une décision « irrévocable ». Le petit-fils aîné du dernier roi Pierre II de Yougoslavie renonçait à ses droits dynastiques en faveur de son frère cadet, le prince Filip. On apprend aujourd’hui qu’une des motivations à cette décision serait l’existence d’une fille cachée, dont la paternité a été révélée dans la presse serbe.
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Le prince Petar a renoncé à ses droits pour lui et tous ses descendants sans distinction de légitimité
Le prince Peter, né en 1980, fils aîné du prince héritier Alexander de Serbie et petit-fils du roi Pierre II de Yougoslavie, a signé un acte d’abdication de ses droits dynastiques, à Séville, en Espagne, le 27 avril 2022. Le prince Petar était le premier dans l’ordre de succession derrière son père, actuel chef de la dynastie Karageorgévitch, qui a régné sur les territoires serbes et yougoslaves de 1842 à 1945.
La signature de cet acte a été apposée là où il vit actuellement, au domicile de sa mère, la princesse Maria da Gloria d’Orléans-Bragance, et de son beau-père, le duc de Ségovie. Le prince Petar, pas marié et jusqu’ici sans enfant connu, vit en Espagne et ne montre que peu d’intérêt pour les affaires politiques de la Serbie, là où pourtant il aurait dû un jour succéder à son père, à la tête de l’ancienne famille royale. C’est donc tout naturellement qu’il a décidé de renoncer à ses droits, en faveur de son frère cadet, le prince Filip. Le prince Filip, quant à lui, vit depuis quelques années en Serbie, est marié à la princesse Danic et ont un fils, le prince Stefan. Il est très engagé pour son pays, participe aux manifestations culturelles, historiques et religieuses.
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Le prince aurait une enfant née hors mariage
La presse serbe avait rapporté quelques passages de l’acte signé par le prince Petar, lors d’une cérémonie en présence de sa mère, de son beau-père, du prince Filip et de la princesse Danica, mais aussi en présence d’un représentant de l’Église orthodoxe et d’un membre du Conseil héraldique, et non un membre du Cabinet du prince héritier Alexander, comme il avait d’abord été rapporté.
Bien qu’il ait accepté la décision de son fils, le prince héritier Alexander a publié un communiqué pour dénoncer le manque de forme autour de cet acte. Il ne respecterait pas la charte familiale et les anciennes règles royales prescrites pour formuler une abdication. Le choix de signer l’acte en dehors du Palais royal de Belgrade, sans la présence de membres du cabinet du prince héritier et en choisissant d’inviter certaines autorités orthodoxes espagnoles, sont des éléments à déplorer.
Aujourd’hui, la presse serbe cite d’autres parties de l’acte de renonciation, qui jusqu’à présent laissait penser que les motivations premières étaient l’envie de poursuivre sa vie en Espagne et le manque d’intérêt pour la fonction, or un détail de formulation a mis la puce à l’oreille des journalistes. « Par l’acte d’abdication, je renonce pour moi-même et pour tous mes descendants qui sont nés ou qui naîtront dans une relation conjugale ou hors mariage ».
Selon les affirmations du journal serbe Kurir, le prince Petar serait le père d’une enfant, ce qui expliquerait la mention spécifique aux enfants nés hors mariage. « Il y a 7 ou 8 ans, Petar a eu une fille d’une relation avec une femme à Londres. Il a reconnu l’enfant, la voit et remplit toutes ses obligations légales en termes de pension alimentaire », a déclaré une source à Kurir. L’enfant vivrait aujourd’hui avec sa mère à Londres. Le prince Petar exerce le métier de graphiste designer.
Du côté de la Cour royale de Serbie, on ne souhaite pas commenter ces récents événements ni cette information. Le fait que le hiéromoine de l’église saint Archange Michel de la paroisse orthodoxe de Palma de Marjoque, sous la juridiction du patriarcat de Serbie, eut été présent lors de la signature de l’acte, n’aurait visiblement pas plu au chef de famille qui y voit une façon pour l’Église orthodoxe de s’immiscer dans les affaires familiales.
Avant d’épouser, en seconde noce, en 1985, la Grecque Katherine Batis, le prince héritier Alexandre de Serbie, 76 ans aujourd’hui, fut marié à la princesse Maria da Glória d’Orléans-Bragance, issue de la famille impériale du Brésil. Ensemble, ils ont eu trois enfants : le prince héréditaire Petar, le prince Filip et le prince Aleksandar. Le prince Filip et le prince Alexander sont nés à Fairfax, en Virginie, le 15 janvier 1982, après le déménagement de leurs parents de Chicago, où est né leur frère aîné. Le prince Filip et le prince Alexander ont pour parrains et marraines, le roi Constantin II de Grèce, la reine Sofia d’Espagne et la princesse Anne de Bourbon-Siciles, duchesse de Calabre, née princesse d’Orléans.