Dans sa biographie autorisée, publiée à l’occasion de son 18e anniversaire, la princesse Catharina-Amalia des Pays-Bas révélait vouloir intégrer un cercle d’étudiants lorsqu’elle serait inscrite à l’université. D’ici quelques jours, l’héritière du trône rejoindra bien l’Université d’Amsterdam mais elle a pris la décision de ne pas devenir membre de l’organisation du corps étudiant suite à un scandale qui secoue le plus important club d’étudiants des Pays-Bas.
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La plus grande association d’étudiants des Pays-Bas au cœur d’un scandale
À l’occasion de ses 18 ans, la princesse d’Orange a eu droit à la publication de sa première biographie. Dans cet ouvrage, elle se livre de façon intime à Claudia de Breij et aborde différents sujets, comme ses perspectives d’avenir en tant que prochaine reine des Pays-Bas. La jeune femme parle aussi de son avenir proche et de ses études universitaires.
La fille aînée du roi Willem-Alexander et de la reine Máxima a confié à la journaliste qu’elle souhaitait vivre sa vie estudiantine comme tout le monde et elle comptait bien tout essayer. Elle disait même se réjouir de rejoindre une association d’étudiants. Les associations d’étudiants sont aux Pays-Bas, comme en Belgique, très populaires. Ces cercles estudiantins recrutent leurs membres parmi les nouveaux étudiants, qui intègrent l’association après avoir subi un bizutage organisé par leurs pairs.
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L’héritière du trône avait pourtant déclaré vouloir faire partie d’un cercle universitaire
La chaîne de télévision NOS a reçu la confirmation du Service d’information du gouvernement (RVD), ce mardi 9 août, que la princesse Amalia ne rejoindrait finalement pas le Corps des étudiants d’Amsterdam (ASC/AVSV). Aucune précision n’a été donnée quant à cette décision surprenante. Le roi Willem-Alexander, qui en son temps a étudié à l’université de Leiden, a été membre du Corps étudiant de Minerva. La princesse Amalia débutera l’université d’ici quelques jours. Elle est inscrite à la faculté de politique, psychologie, droit et économie (PPLE) et elle fera de la colocation dans une maison avec d’autres étudiants.
L’ASC/AVSV, qui est le plus important cercle pour les étudiants aux Pays-Bas, avait déjà annoncé il y a quelque temps que les épreuves de leur bizutage allaient être ajustées cette année, en raison d’un bizutage au « comportement transgressif » qui avait été signalé l’année dernière. L’annonce avait été faite avant qu’un autre scandale très choquant n’éclate il y a quelques jours.
Chants grivois, consommation d’alcool à outrance et bizutages humiliants, le folklore des cercles estudiantins est très important aux Pays-Bas mais chaque année, des soirées font aussi la une des journaux, notamment lorsque les excès conduisent certains membres à l’hôpital. Il y a quelques jours, c’est un autre type de scandale qui a frappé l’ASC/AVSV.
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Des propos misogynes extrêmement choquants ont été prononcés par les membres masculins de l’association
Une vidéo prise lors d’un repas organisé pour les membres du club a été mise en ligne, mettant en difficulté l’association. On y voit les membres masculins du club qui dînaient dans une salle séparée de celle des femmes. Dans cette salle, les étudiants masculins scandent des paroles machistes et dégradantes. Un des chefs du groupe prend le micro et fait répéter à ses membres que les femmes sont « des seaux à sperme » et ne sont « rien de plus que des putes », comme le rapporte le quotidien Metro. Lorsque les hommes répètent en chœur « des putes », le chef du groupe leur répond « Exact, Messieurs ! ». Les propos dégradants continuent tout au long de la vidéo, comme lorsqu’on entend que les hommes devraient « briser la nuque des femmes » pour y pratiquer un acte sexuel. Dans cette vidéo, on voit que les serveuses continuent leur travail malgré les propos choquants qu’elles entendent durant leur service.
« Plusieurs femmes ne se sentiraient plus en sécurité au sein de l’association et ne seront donc pas présentes à l’événement de clôture lundi soir », écrivait Volkskrant fin du mois de juillet. « De plus, des serveuses auraient quitté le restaurant dimanche soir parce qu’elles ne se sentaient pas en sécurité. »
Les membres féminins de l’association ont été très déçus par ces images et 300 étudiantes ont signé une lettre envoyée à la direction du club, dénonçant des propos « carrément insultants, honteux et déplorables ». Elles rappellent que l’association avait annoncé publiquement des changements l’année dernière suite à des bizutages trop humiliants mais il semblerait que du chemin soit encore à parcourir. Le Service d’information du gouvernement n’a pas voulu préciser si la décision de la princesse Amalia de ne pas rejoindre le Corps étudiant d’Amsterdam était liée à ce dernier scandale.
Régulièrement, des débordements ont lieu lors des épreuves de bizutage ou lors de soirées arrosées dans les cercles. En 2016, la municipalité d’Amsterdam était en colère après la destruction d’un lampadaire par des étudiants sur la voie publique. « Il me semble absurde, puisque l’on sait qui a fait cela, que le reste d’Amsterdam paye pour cela », avait déclaré un conseiller municipal qui exigeait que la facture soit envoyée au Corps des étudiants.
