Abigail Kawananakoa, 94 ans, décrite dans la presse comme la « princesse hawaïenne » n’en finit pas de faire parler d’elle… ou plutôt, de sa fortune. Depuis des années, elle se bat pour récupérer la gestion de son immense fortune, actuellement gérée par un mandataire depuis qu’elle a été victime d’attaque cérébrale en 2017. Malgré les 215 millions de dollars qui reposent sur son compte en banque, la presse hawaïenne a appris qu’elle avait pu bénéficier au mois d’avril d’une enveloppe fédérale de 142 000 $, provenant du programme d’aide mis en place pour aider les petites entreprises à payer leurs salariés pendant la crise du coronavirus. Grâce à cet argent, elle a pu payer les salaires de ses 9 employés.
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Abigail Kawananakoa a bénéficié du programme fédéral d’aide aux entreprises pendant la crise du coronavirus
Abigail Kawananakoa porte le titre de princesse, en tant que descendante d’une branche cadette de la maison royale de Kalākaua. Aux États-Unis et à Hawaï en particulier, Abigail Kawānanakoa, née en 1926, bénéficie d’une certaine notoriété, notamment grâce à sa grande fortune. Elle a hérité de 215 millions de dollars de son arrière-grand-père, l’un des plus importants homme d’affaires de l’archipel originaire d’Irlande, James Campbell.
Cette mondaine est très appréciée dans l’archipel, car elle finance de nombreuses associations et est engagée pour la vie locale. Depuis toujours, elle sait que son héritage familial « l’oblige à prendre soin des Hawaïens ». Malheureusement, la princesse âgée de 94 ans est au cœur d’une affaire juridique. Depuis quelques années, son conseiller financier a demandé à gérer son immense fortune, alors que la princesse souhaiterait nommer sa femme Veronica Gail Worth, 67 ans, comme mandataire.
Ses actions dans la fiducie provenant de l’héritage de son aïeul lui rapporteraient encore 14 millions de dollars par an. Malheureusement pour la princesse nonagénaire, ni elle ni son épouse n’ont accès à l’argent si facilement, mise sous tutelle depuis son AVC en 2017. Régulièrement obligée de quémander pour toucher à son argent, il y a quelques semaines sont même apparus sur un site de vente en ligne, de nombreux objets de valeur mis aux enchères par la princesse pour pouvoir renflouer ses caisses.
À présent, Hawaii News Now révèle que la petite-fille du prince David Kawananakoa, fait prince de Hawaï en 1883 et adopté par la reine Kapiolani, a bénéficié d’aides fédérales au mois d’avril. Abigail Kawānanakoa a reçu la généreuse enveloppe de 142 000 $ dans le cadre du Paycheck Protection Program (PPP). Le PPP est le programme mis en place par les autorités américaines, dans le but d’aider les entreprises mises en difficulté par la crise du coronavirus à payer leurs salariés. 669 milliards de dollars ont été débloqués pour ce programme qui fait partie du CARES Act.
L’argent a-t-il servi à payer du personnel ou des employés ?
James Wright, ennemi juré de la princesse membre de l’ancienne famille royale hawaïenne, est son ancien conseiller financier. C’est lui qui avait bloqué la fortune de sa cliente après son AVC. À présent, il dénonce aussi les subsides octroyés pendant la crise. Selon lui, les neuf employés pour lesquelles une aide a été demandée ne sont pas des salariés mais bien du personnel, ce qui ne donne pas droit aux aides du PPP. Toujours selon lui, ces neufs personnes seraient inclues dans le payroll de la fiducie, qui lui ne connait pas la crise.
« Madame Kawānanakoa a demandé cet argent pour s’assurer que son équipe à Honolulu soit payée durant la pandémie », explique Bruce Voss, l’avocat de la princesse nonagénaire. Plusieurs personnes se sont emparées de cette affaire qui fait couler de l’encre dans la presse, notamment l’avocate qui représente les femmes de ménage travaillant pour la princesse, qui elle aussi croit la vieille dame incapable de remplir un formulaire de demande de subsides.
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« Il était très clair qu’elle n’était pas capable de gérer ses propres finances. Alors, qui a rempli cette demande pour elle ? » L’avocate, qui plaide pour le maintien de la tutelle explique que « si quelqu’un d’autre remplissait cette demande en son nom et la faisait signer ce document », cela pourrait engager de graves poursuites pénales. Alors que James Wright s’était octroyé la gestion de la fortune de la princesse, la justice a finalement accepté, il y a quelques mois, de nommer un mandataire externe, Robbie Alm, pour reprendre la gestion de la fiducie, en attendant que la justice se prononce définitivement si la princesse et son épouse sont capables de gérer leur propre argent.