Quelles sont les règles de succession au trône britannique ? Faut-il être anglican ?

Les règles de succession au trône d’Angleterre, d’Ecosse, d’Irlande du Nord et des autres nations du Commonwealth ont fortement évolué ces dernières années. La dernière modification a eu lieu en 2013, avec entrée en vigueur en 2015, avec effet rétroactif pour les enfants nés après le 28 octobre 2011. Ces modifications concernent les mariages à des personnes catholiques et l’ordre de préférence en fonction du sexe.

Quelle était la règle de succession avant l’Acte de succession à la Couronne de 2013 ?

Avant l’entrée en vigueur de cette loi, les héritiers mâles et leurs descendants avaient la priorité sur les héritières féminines. Cette règle fut notamment appliquée avec la princesse Anne et ses descendants. Anne est la deuxième enfant de la reine Elizabeth II, néanmoins, la princesse Anne, ses enfants et petits-enfants viennent après les enfants et petits-enfants de ses frères Andrew et Edward, pourtant nés après elle. La deuxième règle ne concernait pas l’ordre de succession à proprement parler, mais le droit de figurer dans la liste. Il était obligatoire que l’héritier se marie avec une personne non catholique. Si un héritier se mariait à un catholique, il perdait son droit de succession ainsi que tous ses descendants. La troisième règle est celle concernant l’obligation du souverain doit donner son autorisation avant le mariage, sous peine d’être exclu de l’ordre de succession. Pour résumer ces anciennes conditions :

  1. Les hommes ont priorité sur les femmes
  2. Les héritiers doivent se marier à une personne non catholique
  3. Le souverain doit donner son autorisation pour le mariage

Les nouvelles règles de succession depuis 2013

Les règles précédentes ont été jugées discriminatoires et elles ont été modifiées par le Parlement du Royaume-Uni. Dorénavant, seule la règle de primogéniture absolue compte. C’est-à-dire que l’ordre des naissances est la seule règle en vigueur, ne privilégiant plus les hommes sur les femmes. Si le premier enfant à naître est une fille, elle et ses héritiers seront les premiers dans l’ordre de succession, puis suivront ses frères éventuels et leurs héritiers respectifs. Concernant les mariages avec les catholiques, là aussi la règle s’est assouplie. Les héritiers anglicans peuvent se marier avec un catholique, sans craindre d’être exclu. Les enfants issus de ce mariage ne sont pas non plus exclus, à condition bien sûr qu’ils soient baptisés anglicans, puisqu’il s’agit de la condition non dérogeable pour monter sur le trône. Rappelons que le souverain britannique est aussi le chef de l’Église anglicane. Enfin, seuls les 6 premiers héritiers dans l’ordre de succession doivent demander au souverain le droit de se marier. Pour résumer les nouvelles conditions :

  1. Seul l’ordre de naissance est pris en compte, indifféremment du sexe
  2. Les héritiers peuvent se marier avec une personne catholique sans perdre leurs droits et les enfants issus de ce mariage peuvent figurer dans la liste (s’ils deviennent anglicans)
  3. Les 6 premiers héritiers dans l’ordre de succession doivent demander l’autorisation de se marier au souverain

Comme cette loi est rétroactive uniquement jusqu’en octobre 2011, cela veut dire qu’elle n’a de conséquences qu’à partir de la nouvelle génération. Les héritiers de la princesse Anne relégués à la fin de la liste y restent. Par contre, Charlotte de Cambridge, la fille du prince William et de Kate née en 2015, est bien 4e dans l’ordre de succession, devant son frère le prince Louis, né en 2018.

Faut-il être anglican pour devenir roi ou reine du Royaume-Uni ?

Nous avons déjà répondu à la question. Oui, il faut être anglican pour monter sur le trône, puisque la fonction implique aussi de diriger l’Église anglicane.

Par contre, la modification de la règle de succession permet dorénavant qu’un futur souverain puisse se marier à un catholique. Tous les enfants qui seront faits anglicans, malgré le mariage mixte d’un point de vue religieux, peuvent espérer avoir leur place dans l’ordre de succession, contrairement à avant.

Bien évidemment, si l’héritier choisit de se convertir au catholicisme, il perd ses droits et de fait, ses héritiers également. C’est le cas de Nicholas Windsor, troisième enfant d’Edward de Kent (cousin d’Elizabeth II). Nicholas Windsor s’est converti au catholicisme pour se marier selon la tradition catholique à son épouse catholique, la princesse Paola Doimi de Lupis Frankopan.

Quel est l’ordre de succession actuel en mars 2019 ?

  • 1. Le prince Charles, prince de Galles (1948), ses enfants :
    • 2. Le prince William, duc de Cambridge (1982), ses enfants :
      • 3. Le prince George de Cambridge (2013)
      • 4. La princesse Charlotte de Cambridge (2015)
      • 5. Le prince Louis de Cambridge (2018)
    • 6. Le prince Henry, duc de Sussex (dit Harry) (1984), son enfant :
      • 7. Le prince X (2019)
  • 8. Le prince Andrew, duc d’York (1960), ses filles :
    • 9. La princesse Beatrice d’York (1988)
    • 10. La princesse Eugenie d’York (1990)
  • 11. Le prince Edward, comte de Wessex (1964), ses enfants :
    • 12. James, vicomte Severn (2007)
    • 13. Lady Louise Mountbatten-Windsor (2003)
  • 14. La princesse Anne, princesse royale (1950), ses enfants :
    • 15. Peter Phillips (1977), ses filles :
      • 16. Savannah Phillips (2010)
      • 17. Isla Phillips (2012)
    • 18. Zara Phillips (1981), ses filles :
      • 19. Mia Tindall (2014)
      • 20. Lena Tindall (2018)

Avatar photo
Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr