Ce 8 février 2024, des dirigeants internationaux se sont rendus à Lisbonne pour rendre un dernier hommage au prince Karim Aga Khan, 49e imam des Ismaéliens. Parmi eux, se trouvaient le roi Juan Carlos d’Espagne et le duc de Bragance.
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Le prince Rahim assure son premier grand engagement en tant que 50e imam des Ismaéliens
Le prince Rahim Aga Khan dirigeait son premier grand engagement en tant que 50e imam des Ismaéliens. Devenu l’Aga Khan V après la mort de son père, le prince Rahim, avait la tâche d’organiser des funérailles de grande ampleur pour son père, le prince Karim Aga Khan, décédé le 4 février 2025 à 88 ans. Les funérailles se sont déroulées au Centre ismaélien de Lisbonne, ville où est décédé le prince Karim, qui depuis 1957 dirigeait les 12 à 15 millions d’Ismaéliens nizârites.
Ce 8 février 2025, des dirigeants du monde entier, dont le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa, le premier ministre canadien Justin Trudeau et l’ancien roi Juan Carlos d’Espagne, ont assisté aux funérailles du prince Rahim. En 2017, Justin Trudeau avait été reconnu coupable de conflits d’intérêts, en raison de vacances que l’Aga Khan lui avait offertes, alors que le gouvernement canadien avait soutenu la fondation de l’Aga Khan à hauteur de 50 millions de dollars canadiens.
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Le roi Juan Carlos et le duc de Bragance font leurs adieux au prince Rahim Aga Khan IV
Duarte de Bragança, duc de Bragance, était également présent aux funérailles. Le duc de Bragance est le chef de la famille royale du Portugal, pays où l’Aga Khan IV avait installé le siège de l’imamat. Depuis 2015, en accord avec les autorités portugaises, le siège de l’imamat ismaélien est situé au palais Henrique de Mendonça à Lisbonne. Le duc de Bragance était très proche du défunt imam.
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Les imams ismaéliens descendent directement du prophète Muhammad. Ils suivent la croyance chiite selon laquelle le Prophète aurait désigné Ali ibn Ali Talib comme « imam », soit son successeur temporel et spirituel. Ali était à la fois son cousin et son gendre, époux de sa fille Fatimah. Le 2e imam est Hassan, le fils d’Ali, puis le 3e est Hussein, le frère d’Hassan. Par la suite, les imams se sont succédé de père en fils. Au départ, les Ismaéliens reconnaissent les mêmes imams que le courant chiite, puis ils se sont séparés des autres courants chiites autour de l’an 765, après la mort de Jafar, le 6e imam. Un schisme survient lorsque les courants reconnaissent des successeurs différents. Les Ismaéliens reconnaissent Ismaël, l’un des fils du précédent imam.
En plus de devenir le 50e imam le prince Rahim hérite aussi du titre d’Aga Khan, un titre donné pour la première fois au 46e imam en 1808. Ce titre accordé par le chah d’Iran Fath Ali Shah Qadjar est aujourd’hui légalement le patronyme des membres de cette famille. Le premier Aga Khan n’était autre que le gendre du chah Fath Ali Shah Qadjar. L’imam avait en effet épousé la princesse Sarvi Jahan Khanum, la fille du chah. Par conséquent, leurs descendants sont aussi des descendants des chahs d’Iran de la dynastie Qadjar. La dynastie a régné sur l’Iran jusqu’en 1925. Succédera alors la dynastie Pahlavi sur le trône impérial d’Iran.
L’Aga Khan V hérite à la fois de la charge spirituelle qui incombe à l’imam mais aussi de l’immense fortune de son père, ainsi que sa fondation, le Réseau Aga Khan de développement (AKDN). La fortune de l’Aga Khan fut estimée à 1 milliard de dollars par Forbes il y a quelques années déjà mais d’autres estimations multiplient ce chiffre par dix. Selon le New York Times, elle avoisinerait les 13 milliards de dollars. L’Agan Khan IV était propriétaire de plusieurs centaines de chevaux de course pur-sangs, de huit haras, d’un yacht-club à Porto Cervo en Sardaigne, de deux jets privés Bombardier, du yacht Alamshar et de nombreuses propriétés dans le monde entier. En 2009, il était devenu le propriétaire de sa propre île, Bell Island, aux Bahamas. Sa propriété principale, siège de ses affaires, était le domaine d’Aiglemont, située à Gouvieux, dans l’Oise.
Le Réseau Aga Khan de développement(AKDN) coordonne les activités de plus de 200 agences et institutions, employant environ 80 000 salariés, dont la majorité est basée dans les pays en développement. Les principaux axes du réseau sont d’aider les communautés en proposant des services de santé, l’éducation et le soutien parental, de stimuler la croissance économique en construisant des infrastructures et en proposant des services financiers, et d’honorer le patrimoine culturel en investissement massivement dans la culture et la préservation.
