Le roi Lavelua Takumasiva Aisake annule la journée du patrimoine par solidarité envers la Nouvelle-Calédonie

Le roi d’Uvea, Patalione Takumasiva Aisake, connu sous le titre de Lavelua, a décidé d’annuler les festivités qui étaient prévues ce samedi 18 septembre pour la journée du patrimoine. La décision du roi coutumier français a été prise par solidarité envers la Nouvelle-Calédonie, qui se bat difficilement contre l’épidémie de covid-19.

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Pas de journée du patrimoine à Wallis sur décision du roi d’Uvea

La 1ere rapporte la décision prise par le roi Lavelua Takumasiva Aisake à l’issue d’une réunion exceptionnelle cette semaine. Par solidarité avec les voisins calédoniens, les festivités du 18 septembre sont annulées. Seul l’office religieux prévu en la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Mata Utu, sur l’île de Wallis.

Seul l’office religieux est maintenu à la cathédrale de Mata Utu (Photo : Wikimedia Commons)

Comme le rappelle France Info, suite à la «flambée des contaminations», un couvre-feu généralisé de 21 heures à 5 heures du matin a été instauré en Nouvelle-Calédonie, un territoire à 1870 km de Wallis-et-Futuna. La Nouvelle-Calédonie se situe entre l’Australie, le Vanuatu et les Fidji. Wallis est de l’autre côté des Fidji, entre les Fidji, Tuvalu et les Samoa.

Le roi Lavelua Takumasiva Aisake qui a été vacciné en mars dernier avec le vaccin Moderna au Palais Royal de Sagato Soane, a décidé de reporter les célébrations et s’excuse pour tous ceux qui avaient déjà travaillé à l’organisation de festivités. Après l’office religieux, un repas préparé par le village de Teesi sera maintenu pour les notables.

En France, le droit coutumier est admis dans certains territoires, grâce à l’article 75 de la Constitution française, qui attribue un « statut personnel » à ces territoires (qui sont Wallis-et-Futuna, Mayotte et la Nouvelle-Calédonie). Le droit coutumier est le droit qui était principalement utilisé au Moyen-Âge un peu partout dans le monde, et qui codifie les lois en se basant sur des coutumes. À Wallis-et-Futuna, le droit coutumier permet aux populations locales de garder la chefferie traditionnelle pour gouverner leurs territoires. La République française reconnait la chefferie traditionnelle, en vertu de l’article 3 du statut de 1961. Les rois dirigent les affaires sur leur territoire et le représentent lorsqu’ils sont en visite officielle. Les îles ne sont pas subdivisées en communes, comme partout ailleurs en France, mais en circonscriptions territoriales qu’on appelle des royaumes. Le royaume d’Uvea occupe l’île de Wallis, le royaume de Sigave occupe le tiers nord-ouest de l’île de Futuna et le royaume d’Alo occupe la partie sud-est de l’île de Futuna ainsi que l’île d’Alofi.

Le royaume d’Uvea qui s’étend sur toute l’île de Wallis est divisée en trois districts : Hihifo, Hahake et Mu’a. La capitale est Mata Utu. Sa superficie est de 96 km2 et sa population est de 8 333 habitants. Le roi d’Uvea porte le titre de Lavelua. Comme dans les trois autres royaumes, la monarchie n’est pas héréditaire. C’est un conseil de nobles, les aliki, qui élisent le roi et peuvent le destituer. Le roi d’Uvea est entouré d’un premier ministre (Kalae kivalu) et d’un gouvernement composé de 5 ministres.

Entre 2014 et 2016, un différend politique sur l’île d’Uvea a laissé le trône vacant. En 2014, deux chefs se disputent le titre de roi. Le 14 avril 2016, a lieu une élection officielle reconnue par l’État français, qui officialise le règne de Patalione Kanimoa, en remplacement de Kapeliele Faupala. Son règne prend effet à compter du 17 avril. Le nom complet du roi, qui porte le titre de Lavelua, est Patalione Kanimoa Takumasiva Aisake. Le roi fut également président de l’Assemblée territoriale de Wallis-et-Futuna de 2001 à 2005, élu dans une liste locale de l’UMP.

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr