Depuis les manifestations de juin dernier, la tension s’était apaisée en Eswatini. Les manifestations contre le roi Mswati III, dernier monarque absolu d’Afrique, ont repris fin de cette semaine. En guise de riposte, le souverain a fermé les écoles, accusant les manifestants d’instrumentaliser leurs enfants.
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La réaction du roi Mswati III aux manifestations anti-monarchiques
Samedi, Internet avait été coupé en Eswatini, royaume enclavé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique. Le roi Mswati III continue ses activités comme si de rien n’était. Alors que le roi d’Eswatini inaugurait un nouvel hôpital dans la capitale Mbabane, dans les rues, les manifestants scandaient la destitution du roi.
His Majesty King Mswati III says the newly opened E450 million worth Mbabane Government Hospital Referral & Emergency Complex is another significant indicator of the Kingdom of Eswatini’s strides towards First World Status. pic.twitter.com/5g1kRCBkze
— Eswatini Government (@EswatiniGovern1) October 15, 2021
Jeunes et moins jeunes ont repris les manifestations, comme ce fut le cas au mois de juin. Selon la télévision nigériane TOS, on pouvait entendre les étudiants scander : «Mswati doit tomber». D’autres scandaient des slogans demandant la libération de manifestants qui avaient été arrêtés en juin. Une fois de plus, des canons à eau ont été utilisés pour contenir les manifestants.
Le roi d’Eswatini fait fermer les écoles par son gouvernement
Le roi Mswati III a cette fois-ci réagi aux événements, accusant les manifestants de priver leurs enfants d’école pour les rallier dans leurs rangs. Le dernier monarque absolu n’a pas hésité à qualifier les anti-monarchistes de «satanistes» qui auraient d’autres motivations plus pernicieuses avec les enfants.
En guise de répression, le roi a demandé à son gouvernement de prendre la décision de fermer les écoles jusqu’à nouvel ordre. L’annonce a été faite par le gouvernement du Premier ministre Cleopas Dlamini. Le nouveau Premier ministre avait été nommé en juin dernier, un ultime pied de nez aux manifestants, dont la première revendication était la possibilité d’élire démocratiquement le Premier ministre. Le roi Mswati III avait alors convoqué un conseil exceptionnel laissant penser qu’il allait faire de grandes déclarations et peut-être céder sur certains points pour calmer les manifestants. Lors de ce conseil, il avait affirmé son autorité totale, en nommant lui-même son nouveau Premier ministre.
Le gouvernement a profité de la situation sanitaire pour restreindre le nombre de personnes pouvant se rassembler en extérieur et à l’intérieur, et ce, malgré les félicitations du Premier ministre qui est «heureux» que la campagne de vaccination ait déjà permis à 20% de la population de se faire vacciner. Le pays compte environ 1,3 millions d’habitants.
«Malheureusement, la semaine dernière a été entachée par une vague d’émeutes et de violences, mettant en danger la vie du peuple swazi, en particulier celles des enfants d’âge à aller à l’école.» Le communiqué du Premier ministre continue : «Il est regrettable que cela arrive à un moment où nous espérions que les enfants aient enfin une chance de rattraper le travail scolaire perdu en raison de la fermeture forcée des écoles pendant la pandémie.» Le Premier ministre a ensuite exigé la fermeture des écoles afin «d’assurer la sécurité des enfants et leur droit à la protection».