Le roi Philippe de Belgique recevait le pape François au château de Laeken. Lors de la cérémonie d’accueil organisée à son domicile, le roi des Belges n’a pas ménagé son invité. Dans son discours, le roi Philippe a rappelé les tourments qui agitent l’Église catholique. Le pape François, dans son discours de réponse, a déclaré « avoir honte » et « demander pardon ».
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Le roi Philippe prononce un discours sans détour face au pape François
Le pape François, 87 ans, effectue une visite historique de quatre jours en Belgique. Après son accueil protocolaire ce jeudi à la sortie de l’avion, sur le sol de l’aéroport militaire de Melsbroek, le souverain pontife était attendu ce vendredi 27 septembre en matinée au château de Laeken, la résidence du couple royal belge. Le roi Philippe et la reine Mathilde ont convié le pape François chez eux pour lancer officiellement le programme de ce voyage.
Après une rencontre de courtoisie entre le roi Philippe, la reine Mathilde, le pape François ainsi que le roi Albert II et la reine Paola, une cérémonie en présence des autorités du pays était organisée dans le Grande Galerie du château. Le roi des Belges a ouvert cette cérémonie en prononçant un discours engagé. Le roi Philippe a félicité le pape pour ses actions en faveur de la paix, puis il a souligné le courage du Saint-Père d’avoir « sévèrement dénoncé le terrible drame des abus sexuels au sein de l’Église ».
« Vous avez pris des mesures concrètes pour lutter contre ces abominables violences », a déclaré le roi Philippe. «Des enfants ont été horriblement meurtris, marqués à vie. Il en va de même pour les victimes d’adoptions forcées. Il a fallu tellement de temps pour que leurs cris soient entendus et reconnus. Il a fallu tellement de temps pour chercher des chemins de ’réparation’ de l’irréparable ». Le roi des Belges a ensuite encouragé l’Église catholique belge a poursuivre ses efforts sans relâche dans cette lutte.
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Le pape François dit « avoir honte » pour l’Église
Après le discours du Roi, le premier ministre Alexander De Croo a pris la parole. Lui aussi a abordé cette douloureuse thématique. « Aujourd’hui, les mots ne suffisent plus. Il faut des mesures concrètes. Les victimes doivent être entendues. Elles doivent être au centre. Elles ont droit à la vérité. Les atrocités doivent être reconnues. Et la justice doit être rendue ».
Le pape François a ensuite pris la parole, répondant ainsi aux deux discours, face à la Nation belge réunie et représentée par des membres de la société civile, les corps constitués, du corps diplomatique, des représentants de l’Eglise catholique et des autres cultes reconnus en Belgique. « L’Eglise doit avoir honte et demander pardon, et chercher à résoudre cette situation avec l’humilité chrétienne, et faire tout son possible pour que cela ne se reproduise pas», a déclaré le pape.
« Je pense aux événements dramatiques des abus sur mineurs, un fléau auquel l’Eglise s’attaque avec détermination et fermeté, en écoutant et en accompagnant les personnes blessées et en mettant en en œuvre un vaste programme de prévention dans le monde entier ». Concernant les adoptions forcées, sous la complicité de religieuses dans les années 50 à 70, le pape s’est dit « attristé »« Dans ces histoires douloureuses, s’est mélangé le fruit amer d’un crime avec ce qui était malheureusement le résultat d’une mentalité répandue dans toutes les couches de la société».