Ce vendredi 27 septembre, le roi et la reine des Belges ont accueilli chez eux le pape François. Le souverain pontife s’est rendu au château de Laeken, en début de matinée, où le roi Philippe et la reine Mathilde l’attendaient pour commencer cette journée au programme chargé de visites en Belgique. Le roi Philippe accueillait le Saint-Père à son domicile, un moment unique pour le roi des Belges, aussi sur le plan personnel. Le roi Albert II et la reine Paola étaient également présents.
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Les souverains belges reçoivent le pape François au château de Laeken
La visite du pape François est historique. Son prédécesseur, Benoît XVI, n’est pas passé par la Belgique durant son pontificat de près de 8 ans. Le pape Jean-Paul II s’était déplacé auprès du roi Baudouin en 1985 et 1995. La dernière visite papale en Belgique date donc d’il y a trois décennies. Le roi Philippe et la reine Mathilde ont accueilli le pape François sur le sol belge ce jeudi en fin de journée. Le pape arrivait de Luxembourg, où il s’était accordé une escale de plus de sept heures, durant laquelle il a enchaîné les engagements auprès de la communauté catholique luxembourgeoise, en présence du grand-duc Henri et de la grande-duchesse Maria Teresa.
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Après une nuit de repos à la nonciature apostolique du Vatican à Bruxelles, située dans la commune de Woluwe-Saint-Pierre, le pape François était attendu en matinée au château de Laeken. Le chef de l’État belge reçoit ses invités de marque et les chefs d’État soit au palais royal de Bruxelles, son lieu de travail, soit au château de Laeken, sa résidence, souvent en fonction de ses affinités. Le pape François reste en Belgique jusqu’à dimanche. Il terminera son voyage en célébrant une sainte messe devant 37 000 personnes au stade Roi Baudouin.
La Fiat 500 blanche du souverain est arrivée avec près d’une demi-heure de retard au château de Laeken. Le drapeau du Vatican flottait sur le toit de la résidence des souverains. Les hôtes des lieux attendaient leur invité sur le pas de la porte. Après l’audience de courtoisie avec la famille royale, une cérémonie officielle de rencontre avec les autorités belges était organisée dans la Grande Galerie du château. Le roi Philippe a prononcé un discours dans lequel il a abordé les violences sexuelles au sein de l’Église. Le pape s’est adressé à la Nation et a « demandé pardon », en présence de représentants des corps constitués, de l’Église catholique et des autres cultes reconnus en Belgique, de la société civile et du corps diplomatique.
La reine Mathilde a choisi de faire usage de son privilège du blanc. La reine Mathilde portait une robe blanche, un privilège qui lui est accordé en tant que souveraine catholique. D’autres monarques, dont la reine d’Espagne, la grande-duchesse de Luxembourg ou encore la princesse de Monaco jouissent du même privilège.
Une visite hautement importante pour le roi des Belges
La famille royale belge maintient un lien étroit avec le Saint-Siège. Albert II et Paola se sont rencontrés en novembre 1958 à Rome, dans le cadre d’événements liés à l’intronisation du pape Jean XXIII. Ce dernier, qui se considérait comme le responsable de cette rencontre, avait même proposé de célébrer leur mariage à Rome. La religion a aussi permis à ce couple de se retrouver, après des années difficiles. Les valeurs familiales prônées par l’Église et la foi ont rapproché Albert et Paola dans les années 80, période qui coïncide avec la préparation du grand mariage catholique de leur fille Astrid avec l’archiduc Lorenz. Lorenz est le petit-fils de l’empereur Charles 1er d’Autriche, qui fut béatifié en 2004, et de la pieuse impératrice Zita, issue de la très catholique famille de Bourbon-Parme.
Nul besoin de rappeler la foi profonde du roi Baudouin et de la reine Fabiola, véritable ciment de leur couple. Leurs premières rencontres ont eu lieu par l’entremise d’une religieuse irlandaise et la demande en mariage s’est déroulée lors d’un pèlerinage à Lourdes. L’actuel roi Philippe, dont on connaît la proximité qu’il avait avec son oncle, fut le premier témoin de la foi de Baudouin. La famille royale est aujourd’hui proche de la Communauté de l’Emmanuel, un mouvement qui découle du Renouveau charismatique.
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Les valeurs de la Communauté de l’Emmanuel sont en totale adéquation avec les fonctions des souverains. Les membres, après avoir reçu l’effusion du Saint-Esprit, sont investis d’une mission de servir leur communauté et leur entourage. On sait aussi que le roi Philippe se rend régulièrement dans la chapelle située au domaine de Laeken pour prier.
Le roi Philippe peut aussi s’enorgueillir d’avoir pour ancêtre une des dernières récipiendaires d’une Rose d’or. La Rose d’or est un ornement béni par le pape. Cette statuette en or, représentant une rose, un bouquet de roses ou un petit rosier, est remise par les papes depuis le 11e siècle. Elle était autrefois remise aux souverains pour les actions pieuses et militaires. Une Rose d’or a été remise par Pie XI à la reine Elisabeth de Belgique, épouse du roi Albert 1er, et arrière-grand-mère du roi Philippe. La reine Elisabeth, surnommée la Reine infirmière, a soigné les blessés durant la Première Guerre mondiale.
Après la reine Elisabeth, Pie XI a décerné une Rose d’or à Thérèse de Lisieux l’année suivante, puis à la reine Hélène d’Italie. Son successeur, Pie XII, a remis une Rose d’or à la grande-duchesse Charlotte de Luxembourg en 1956. La souveraine luxembourgeoise, récompensée pour ses mérites pendant la Seconde Guerre mondiale, est la dernière personne de l’histoire ayant reçu une Rose d’or. Depuis lors, de nombreuses Roses d’or ont été décernées par les papes mais elles sont à présent uniquement remises à des édifices religieux, principalement liés à des sanctuaires mariaux.