Ce lundi, la Belgique se dotait d’un nouveau premier ministre, Bart De Wever, et d’un gouvernement fédéral. Ce mardi, le roi Philippe prononçait son discours annuel de début d’année qu’il réserve aux autorités du pays. Le roi des Belges était accompagné de la reine Mathilde, de la princesse Astrid et du prince Lorenz.
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Le premier discours de Bart De Wever devant la famille royale belge
Habituellement prononcé le 30 ou le 31 janvier, c’est avec quelques jours de retard que le roi Philippe s’est adressé cette année aux autorités du pays. Le discours aux autorités vient chaque année clôturer le cycle de réceptions et événements organisés à l’occasion de la nouvelle année. Le discours du chef de l’État a été prononcé ce 4 février 2025, en raison de la situation politique. Il y a encore quelques jours, l’ancien premier ministre et son gouvernement étaient démissionnaires et en affaires courantes, en attente de la formation d’un nouveau gouvernement.

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239 après les élections de juin 2024, les différents partis de la coalition se sont finalement mis d’accord sur un programme au niveau fédéral, autour de Bart De Wever en tant que premier ministre. Le nationaliste flamand a prêté serment, ainsi que les membres de son gouvernement, ce lundi 3 février.

Lors de ce discours annuel, le roi des Belges s’adresse aux autorités du pays, dont le premier ministre et son gouvernement. Le premier ministre ouvre lui-même la cérémonie en prononçant un discours, avant celui du Roi. Le roi Philippe était accompagné de son épouse, la reine Mathilde, de sa sœur, la princesse Astrid, et de l’époux de cette dernière, le prince Lorenz.
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Le roi Philippe adresse ses vœux aux autorités, au lendemain de la formation du nouveau gouvernement fédéral
Après avoir remercié les membres de l’exécutif sortant pour le travail accompli ces dernières années, le roi des Belges a déclaré : « Le monde qui nous entoure connaît de profondes turbulences. Nos certitudes et nos principes sont bousculés : le respect de la souveraineté nationale et du droit international, l’équité dans les échanges, le multilatéralisme. Autant de piliers sur lesquels s’est construit le monde d’après-guerre, et qui sont aujourd’hui remis en question. »

« Face à ces bouleversements, il est important de préserver ce qui fait la force de l’Europe et de notre pays : la coopération et l’unité dans la diversité. C’est sur ces deux grands fondements que l’Union européenne s’est faite, qu’elle pourra se transformer et qu’elle permettra à ses États membres, dont la Belgique, de maintenir leur place dans le monde. »
Le roi Philippe a ensuite félicité les membres du nouveau gouvernement, tout en rappelant que malheureusement, au niveau régional, Bruxelles attendait toujours son gouvernement. « Les négociations sont aujourd’hui au point mort », déplore le souverain. « Bruxelles – notre belle capitale, capitale de l’Europe également – est un carrefour, pas une impasse. Elle ne doit pas devenir symbole de blocage. Ses élus ont toujours trouvé par le passé des chemins de convergence. Je ne doute pas qu’ils auront à cœur de les trouver cette fois-ci aussi – pour le bien des habitants de la Région et l’image de notre pays. »
« La Belgique s’est construite sur le dialogue continu et le compromis, un modèle où le plus fort ne cherche pas à s’imposer à tout prix au détriment de l’autre, où la recherche du bien commun reste la règle de conduite première et la base de la vie politique. Les vertus sociales que sont le respect mutuel, la confiance, la solidarité, le sens du service fondent notre modèle démocratique, et le préserveront. Ne l’oublions pas. Elles sont également à la base de notre prospérité », a rappelé le Roi.
« Le tissu économique belge repose sur l’esprit d’entreprise, l’innovation et la collaboration. Nos petites et moyennes entreprises sont notre plus grand atout. Aidons-les à transformer en opportunités les défis auxquels elles sont confrontées. (…) Les investissements dans la recherche et le développement, représentent aujourd’hui 3,5 % de notre PIB. Ils sont le fruit de partenariats entre acteurs publics et privés. Scientifiques, académiciens, entrepreneurs et travailleurs unissent ainsi leurs expertises pour faire avancer notre pays. Ceci doit nous guider afin que la Belgique s’intègre pleinement dans la politique industrielle de l’Union européenne ».
Le roi Philippe a également abordé le problème de la précarité. « Combattre cette précarité nécessite une approche coordonnée, afin d’arriver à une meilleure gouvernance de nos organismes de soutien, des quartiers propres, une lutte efficace contre les différents types d’addictions, de criminalités ou de vandalismes. Et enfin, pour mettre un terme aux agressions inacceptables contre l’autorité publique et les services de secours. »
« À une époque où certaines grandes puissances cherchent à imposer unilatéralement leur vision, restons vigilants. Notre continent européen, longtemps un havre de paix et de prospérité, est aujourd’hui menacé, tant sur le plan économique que militaire. La défense de nos territoires et de notre mode de vie est une responsabilité commune à tous les États membres de l’Union européenne, car la sécurité est le fondement premier de toute liberté. Renforcer les capacités de défense de l’Europe est une priorité absolue, et la Belgique devra faire sa part vis-à-vis de ses alliés européens et de l’OTAN.
La Reine et moi continuerons à défendre l’image de la Belgique et nos intérêts dans le monde. En cette année 2025, nous effectuerons notamment des visites d’Etat au Vietnam et au Chili. En ce début de législature, les Belges attendent de leurs élus qu’ils définissent et mettent en œuvre des politiques efficaces, dans un esprit collaboratif et avec détermination. Je ne sous-estime pas la complexité des problèmes que vous êtes appelés à résoudre, ni les divergences d’opinions qui peuvent exister sur les solutions qu’il convient d’y apporter. Bien au contraire : j’en prends tous les jours la pleine mesure.
Défendre ses convictions, c’est l’essence même de la politique. Mais dans un système pluraliste, fondé sur la formation de coalitions, la recherche du compromis l’est tout autant. La confiance que les citoyens ont en leurs mandataires ne dépend pas uniquement des politiques qu’ils mènent, mais également de la manière dont ils interagissent entre eux.
Les divergences d’opinions nourrissent le débat démocratique pour autant qu’elles ne deviennent pas des querelles stériles, où chacun campe sur ses positions. Elles doivent aussi pouvoir déboucher sur une synthèse, aboutir à des résultats tangibles, qui répondent aux besoins de la population. Je suis convaincu que la nouvelle équipe gouvernementale y sera attentive.Confiant en un avenir bâti sur l’inclusion et la participation, je vous souhaite à chacune et chacun, ainsi qu’au nom de la Reine et de toute ma famille, tout le meilleur pour l’année nouvelle. »