L’information avait fait la une de la presse locale. Le sultan d’Oman, Qabus ibn Saïd, 79 ans, avait privatisé la totalité d’un hôtel quatre étoiles dans la ville de Leuven, en Belgique. Le service de protection du sultan avait obligé les clients de l’hôtel à être relogés dans d’autres hôtels de la ville. L’hôtel était plein pour la période des fêtes et le personnel du sultan avait réservé l’hôtel jusqu’à la fin janvier, afin que Qabus ibn Saïd puisse suivre son traitement contre le cancer en Belgique. Surprise ! Au bout de cinq jours seulement, le sultan a interrompu son traitement et est rentré dans son pays.
Le sultan d’Oman a interrompu son traitement contre le cancer de l’intestin en Belgique
Le sultan d’Oman devait se faire soigner pour un cancer de l’intestin, dont il souffre depuis des années. Il avait choisi l’hôpital hôpital universitaire de Gasthuisberg. Un établissement très prisé par les patients du Moyen-Orient. À la surprise générale, alors que son traitement devait durer jusque fin janvier et que l’hôtel The Fourth de Leuven avait été réservé jusqu’à cette date, le sultan a quitté la Belgique ce vendredi. Le sultan avait notamment participé plus tôt dans la semaine au Conseil de coopération du Golfe, grâce à un aller-retour express en Arabie saoudite.
« La prise en charge médicale a été arrêtée d’un commun accord entre l’hôpital et la délégation omanaise. Cette dernière a par ailleurs exprimé sa gratitude à l’égard du service », précise le journal Le Soir. Selon l’hôpital, la prise en charge du sultan s’est déroulée sans problème. L’établissement médical avait réservé un accueil au sultan, suivant le protocole mis en place en cas d’hospitalisation d’un chef d’État, sans pour autant fermer le service à d’autres patients. Après la décision d’arrêter le traitement, prise d’un commun entre l’établissement et le sultan, ce dernier a directement été reconduit jusqu’à l’aéroport de Zaventem, où il a pris un avion pour rentrer dans son pays.
Qabus ibn Saïd rentre déjà dans son pays
Qabus ibn Saïd al-Saïd est le souverain du sultanat d’Oman depuis 1970, date à laquelle il a renversé son père, lors d’un coup d’État. Il fut marié à la hâte à sa cousine en 1972, dont il divorça en 1979. Ils n’eurent pas d’enfants et l’homosexualité du sultan n’est presque plus un secret. Le sultan, qui souffre du cancer depuis 2014, n’a pas d’héritier. À sa mort, si la famille royale n’arrive pas à se mettre d’accord sur son héritier, on ouvrira les lettres sous scellées dans lesquelles il a désigné deux héritiers sur lesquels les membres du gouvernement devront se mettre d’accord. Il se pourrait aussi que le gouvernement en profite pour proclamer une république.
Le sultan Qabus ibn Saïd fut le premier à exploiter les ressources pétrolières de son pays. Jusqu’à son ascension sur le trône, Oman était le plus pauvre des pays du Golfe où seuls 5% de la population était alphabétisé et tout le pays ne comptait qu’une dizaine de kilomètres de routes goudronnées. Il a contribué à la modernisation du pays et a son développement économique. Bien que le Parlement n’a qu’un rôle consultatif, en 2003, la chambre basse du Conseil a été élu pour la première fois au suffrage universel direct. Le sultan Qabus ibn Saïd est aussi le Premier ministre du pays.