Tout savoir sur émeutes - Histoires Royales

Les manifestations pro-monarchistes s'intensifient au Népal. Une nouvelle manifestation, organisée près de l'aéroport de Katmandou, a tourné à l'émeute ce vendredi. Pour la première fois, de l'autre côté de la ville, s'est aussi rassemblé un groupe de soutien au système républicain. Au moins deux personnes ont perdu la vie lors des affrontements. Lire aussi : Le retour du roi Gyanendra à Katmandou, acclamé par des milliers de Népalais espérant la restauration de la monarchie Les manifestations pro-monarchistes tournent à l'émeute à Katmandou et font deux victimes Depuis plusieurs années, des groupes pro-monarchistes demandent le retour du roi Gyanendra Shah, dernier souverain du Népal, qui a été détrôné en 2008. Au fil des ans, ces groupes n'ont cessé de croître, ralliant dans leurs rangs de plus en plus de citoyens déçus par le régime républicain et ses promesses. La désillusion des Népalais est au point tel que depuis quelques mois, les revendications des groupes monarchistes commencent à être prises au sérieux par le gouvernement. Les manifestations pro-monarchistes de vendredi ont pris une tournure dramatique à Katmandou (Photo : Sunil Sharma/ZUMA/SIPA) Lire aussi : Le roi Gyanendra craint pour la survie du Népal Ce vendredi, des milliers de Népalais demandant le retour du Roi sur son trône, se sont une nouvelle fois réunis à la bordure est de Katmandou, près de l'aéroport de la capitale. Ces manifestations, déjà habituellement tendues, étaient particulièrement violentes ce 28 mars. Au même moment, un groupe adverse de pro-républicains manifestait aussi dans la capitale. C'est la première fois que des républicains descendaient dans les rues pour s'opposer aux monarchistes, sentant la menace d'un basculement de régime de plus en plus probable. Des forces d'intervention spéciales sécurisent un bâtiment qui a pris feu lors des manifestations (Photo : Sunil Sharma/ZUMA/SIPA) Lire aussi : « J’entends les Népalais m’appeler pour sauver le Népal » : le roi Gyanendra Shah déplore le délabrement du pays Les émeutes ont tourné au drame lorsque la police a tenté de contenir les manifestants pro-monarchistes, après qu'un pick-up blanc a forcé un barrage de police. Selon l'agence AP, au moins deux personnes sont mortes durant cette protestation. « Un caméraman de télévision fait partie des deux personnes décédées vendredi lorsque des partisans de l'ancien roi du Népal se sont affrontés à la police », écrit le Washington Post. Plusieurs manifestants et policiers ont été blessés lors des affrontements. Le ministère de l'Intérieur népalais « a indiqué qu'un manifestant blessé était décédé alors qu'il recevait des soins à l'hôpital, tandis qu'une chaîne de télévision locale a rapporté qu'un de ses employés avait été tué par l'incendie d'un bâtiment d'où il filmait ». L'agence de presse AP rapporte que la manifestation se voulait au départ pacifiste mais lorsque le pick-up a foncé sur le barrage de police, l'incident a entraîné une réponse policière. Les policiers en tenue antiémeutes ont utilisé des gaz lacrymogènes, des matraques et des canons à eau contre les manifestants. Le gouvernement a imposé un couvre-feu dans le quartier pour mettre fin aux affrontements. La contre-manifestation, qui avait lieu de l'autre côté de la ville, regroupait des participants issus des partis d'opposition menés par les maoïstes, un groupe qui a mené une rébellion armée de 1996 à 2006 pour renverser la monarchie. Après un court exil, le roi Gyanendra Shah, la reine Komal et leur famille sont rentrés vivre au Népal. Il y a quelques années encore, l'ancien Roi refusait de prendre la parole et se montrait très discret, ayant accepté son sort. Jusqu'à peu, le roi Gyanendra aujourd'hui âgé de 77 ans, refusait aussi d'apporter publiquement son soutien à ses partisans. Depuis la création d'une structure politisée et mieux organisée, le roi Gyanendra accepte dorénavant de soutenir ceux qui demandent son retour. Il se dit prêt à remonter sur le trône si l'opportunité se présentait. Le gouvernement rapporte depuis plusieurs semaines qu'un retour en arrière serait impossible mais que rien n'empêchait l'ancien Roi de se présenter aux élections.

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