L’abrogation de la loi salique au Japon n’est pas envisagée malgré le manque d’héritiers

Depuis des années la question refait régulièrement surface au Japon. Depuis des mois maintenant, la question se concrétisait, alors qu’un comité spécial avait été formé pour réfléchir à la possibilité d’abroger la loi salique dans la plus ancienne monarchie du monde. L’empereur Naruhito n’a pour le moment que trois héritiers potentiels, dont un seul pourrait encore engendrer lui-même un fils.

Lire aussi : Création d’un nouveau titre pour les femmes de la famille impériale du Japon

La princesse Aiko n’est pas envisagée pour monter sur le trône de Chrysanthème

La commission formée pour discuter de l’avenir de la Maison impériale ne s’est pas encore formellement prononcée. Néanmoins, la presse nippone, relayée par The Times, annonce que la discussion semble impossible sur le sujet. La famille impériale du Japon est considérée comme la plus ancienne monarchie du monde, avec une ligne de succession masculine ininterrompue qui remonte à deux millénaires. Plusieurs femmes ont régné au fil des siècles mais leurs héritiers descendent à chaque fois en ligne masculine d’un empereur.

Le prince héritier Fumihito et son épouse, la princesse héritière Kiko. Il n’est pas envisagé que le frère de l’empereur Naruhito ne perde sa place d’héritier. L’abrogation de la loi salique n’est pas envisagée par le parti conservateur (Photo : Jiji Press/ABACAPRESS.COM)

Selon la presse, le groupe de concertation composé de 21 membres n’envisage même pas de réfléchir à la question, sous la pression des membres du parti conservateur, actuellement au pouvoir. La possibilité de voir une femme sur le trône de Chrysanthème est revenue sur le tapis lors de l’annonce de l’abdication de l’empereur Akihito. Il s’agissait déjà d’une première en deux cents ans, ce qui donnait de l’espoir à certains de voir peut-être un assouplissement dans la règle de succession. Le gouvernement avait alors accepté de former un groupe de consultation afin de se montrer ouvert aux demandes des libéraux et de l’opposition.

Les conservateurs ne comptent pas discuter de l’abrogation de la loi salique

Si l’abrogation de la loi salique n’est pas envisageable, d’autres pistes sont en cours de réflexion, comme la possibilité d’offrir un titre de noblesse aux princesse mariées, afin qu’elles puissent continuer à exercer une activité au nom de la famille impériale. À l’heure actuelle, les princesses intègrent la famille de leur époux à leur mariage, et perdent donc leurs titres impériaux.

L’empereur Naruhito a 61 ans et n’a qu’une fille unique, la princesse Aiko, 19 ans, qui a débuté ses études universitaires. Le successeur de l’empereur est son frère cadet, le prince Fumihito d’Akishino, 55 ans, qui a vécu sa propre cérémonie officielle d’installation en tant que prince héritier en novembre 2020. Le prince héritier a lui-même deux filles, les princesses Mako et Kako, et et un fils, le prince Hisahito. Le prince Hisahito, 14 ans, est actuellement deuxième dans l’ordre de succession au trône et est selon toute logique le prochain empereur, après son père.

Le prince héritier Fumihito d’Akishino lors de la cérémonie d’installation en tant que prince héritier (Photo : Jiji Press/ABACAPRESS.COM)

Les conservateurs mettent en avant le jeune âge du neveu de l’empereur, qui a encore tout le temps nécessaire pour fournir lui-même des héritiers au trône. Selon les plus traditionalistes, la situation ne serait donc pas préoccupante. Il existe toutefois un troisième héritier. Il s’agit du prince Hitachi, 85 ans, oncle de l’empereur Naruhito. Le prince Hitachi n’a lui-même pas d’enfant.

Avatar photo
Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr