Saviez-vous que la famille princière de Monaco était l’une des rares familles régnantes à n’avoir quasiment aucun lien de cousinage avec une autre famille royale ? Les deux plus proches familles royales cousines du prince Albert II sont celles de Belgique et de Roumanie. Le plus proche ancêtre royal du prince Albert II est seulement son arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père, le grand-duc Charles II de Bade.
Lire aussi : 70 ans de l’accession au trône de Rainier III : une succession arrangée
Le grand-duc Charles II de Bade est le souverain étranger le plus proche d’Albert II de Monaco
Si les Grimaldi sont seigneurs de Monaco depuis le 13e siècle, puis prince de Monaco depuis Honoré II en 1604, la famille princière a très peu contracté de mariages avec d’autres familles régnantes européennes, contrairement aux autres grandes familles qui ont formé des dynasties très importantes tout au long de l’histoire.
Les princes de Monaco ont habituellement épousé des femmes de bonne famille, issues de la petite noblesse française ou italienne. Lors des dernières générations, les épouses des princes de Monaco sont même issues uniquement de la roture. Si bien que pour trouver un ancêtre commun entre le prince Albert II et une autre famille royale, il faut remonter jusqu’à l’arrière-grand-père de Louis II. Les autres monarchies européennes, sauf le Liechtenstein qui fait aussi figure d’exception, sont toutes cousines, ayant au moins la reine Victoria du Royaume-Uni ou le roi Christian IX de Danemark pour aïeux communs.
Lire aussi : Pourquoi Charlène de Monaco s’est rasée la tête ? « J’en avais envie depuis longtemps »
Albert 1e est le dernier prince de Monaco à avoir épousé une aristocrate descendante d’une famille régnante
C’est en 1869, par le mariage furtif et arrangé du prince Albert 1e avec Lady Mary Victoria Douglas-Hamilton, que du sang royal étranger est entré pour la dernière fois dans la famille Grimaldi. Albert 1e avait bénéficié des talents d’entremetteuse de l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, qui lui avait présenté Marie-Victoire (Lady Mary Victoria). Le mariage arrangé fut très malheureux. Mary Victoria tombe tout de même rapidement enceinte mais quitte son époux 5 mois après son mariage. Elle part rejoindre sa famille et elle accouche de Louis, à Baden-Baden. Mariés en 1870, Marie-Victoire et Albert ne divorceront officiellement que 10 ans plus tard.
Au divorce, le souverain monégasque exige de récupérer son fils unique, Louis, qu’il n’avait jamais rencontré jusqu’ici. Louis est âgé de 10 ans quand il rencontre son père et découvre Monaco. Mary Victoria, une fois le mariage dissous religieusement, se remariera à l’homme de sa vie, un comte hongrois avec qui elle aura encore 4 enfants. Albert 1e se remariera lui aussi, à une veuve américaine, Alice Heine, qui deviendra princesse de Monaco mais avec qui il n’eut jamais d’enfants.
Par son père le duc de Hamilton, Lady Mary Victoria appartenait à la haute noblesse écossaise. Mais par sa mère, la mère de Louis II avait des origines encore plus prestigieuses.
La mère de Marie-Victoire était la princesse Marie-Amélie de Bade, fille du grand-duc Charles II et de Stéphanie de Beauharnais, parente par alliance à Joséphine de Beauharnais, épouse de Napoléon. Napoléon avait d’ailleurs adopté Stéphanie.
La famille royale roumaine et la famille royale belge sont les plus proches cousins royaux des Grimaldi
Par un mariage arrangé, une fois de plus, Stéphanie était devenue l’épouse du souverain de Bade, un grand-duché qui comptait environ 200 000 habitants, situé le long de la frontière actuelle entre l’Allemagne et l’Alsace. Le grand-duc et la grande-duchesse de Bade ont eu 5 enfants, dont Marie-Amélie (future épouse du duc de Hamilton et grand-mère de Louis II de Monaco) et Joséphine.
Joséphine de Bade a épousé le prince Charles-Antoine de Hohenzollern-Sigmaringen, dernier prince souverain de la principauté de Hohenzollern-Sigmaringen avant son absorption dans le royaume de Prusse. Joséphine et Charles-Antoine ont eu de nombreux enfants dont l’un, Charles sera élu roi de Roumanie en 1881. Charles, connu sous le nom de règne de Carol 1e est mort sans enfant. C’est son neveu, fils de son frère Léopold, qui lui succède en tant que Ferdinand 1e. Il est l’ancêtre direct du dernier roi de Roumanie, Michel 1e. Depuis la mort de Michel 1e, sa fille ainée, Margareta est désignée comme la Gardienne de la Couronne.
Joséphine et Charles-Antoine sont aussi les parents de Marie, qui épousera le prince Philippe de Belgique, comte de Flandre. Philippe est le deuxième fils survivant du roi Léopold 1e et frère de Léopold II. Quand Léopold II mourra sans héritier mâle légitime, c’est son neveu, fils de Philippe, qui lui succédera en tant qu’Albert 1e. Albert 1e est l’ancêtre direct actuel du roi Philippe de Belgique.
Grâce au grand-duc Charles II de Bade, premier ancêtre royal du prince Albert II, ce dernier est toutefois cousin très éloigné de toutes les autres monarchies. La famille de Bade étant une très ancienne famille souveraine allemande, plusieurs de leurs ancêtres se sont mariés un peu partout dans les plus grandes familles européennes. Charles II de Bade est l’arrière-arrière-petit-fils de Jean-Guillaume-Friso d’Orange, qui est le véritable ancêtre commun de toutes les familles royales européennes. Jean-Guillaume-Friso d’Orange, né en 1687, a été un grand dirigeant hollandais, stathouder de Frise, de Drenthe et de Groningue.
Jean-Guillaume-Friso est l’ancêtre de la famille royale des Pays-Bas, mais aussi de la reine Mary, grand-mère d’Elizabeth II. La reine Elizabeth II (et d’autres familles royales) est aussi apparentée au prince Albert II par un lien plus ancien. Le père de Mary Victoria Douglas-Hamilton était le duc de Hamilton, une famille de la noblesse écossaise, qui descend de Mary, la fille ainée du roi Jacques II d’Écosse (1437 – 1460). La famille royale britannique descendant de Jacques III, fils de Jacques II.