Le prince Hamzah de Jordanie, 41 ans, fils du défunt roi Hussein et de la reine Noor de Jordanie, demi-frère de l’actuel roi Abdallah II, 59 ans, aurait tenté un coup d’État pour renverser le Roi. Une vingtaine de personnes impliquées dans la déstabilisation du royaume hachémite ont été arrêtées.
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Le prince Hamzah ben Hussein assigné à résidence
Ce 3 avril 2021, le Washington Post révèle que 20 personnes ont été arrêtées dans le but d’empêcher une tentative de coup d’État à l’encontre du roi Abdallah II, sur le trône depuis 1999. Dans un premier temps, le journal américain avait affirmé que le prince Hamza ben Hussein, demi-frère du Roi, avait été arrêté et était un détention.
Cette décision fait suite à la découverte de ce que les responsables ont décrit comme un complot complexe et de grande envergure à l’encontre du Roi. Les forces armées du pays ont démenti l’arrestation du prince Hamzah, ancien prince héritier du royaume, mais ont confirmé que de multiples arrestations avaient eu lieu et qu’il avait été demandé au prince Hamzah de «cesser toutes les actions ou activités qui pourraient être utilisées pour cibler la sécurité et la stabilité de la Jordanie».
Quelques heures plus tard, les avocats du prince ont envoyé une vidéo à la BBC, dans laquelle le fils du roi Hussein affirme avoir été assigné à résidence, au palais d’Amman. Dans sa vidéo, le demi-frère du roi explique avoir reçu la visite du général en chef des armées du pays. «Il m’a informé que je n’avais pas le droit de sortir, de communiquer ou de rencontrer des gens parce que dans les réunions auxquelles j’ai assisté ou sur les réseaux sociaux, concernant les visites que j’avais effectuées, [j’ai pu émettre des] critiques à l’encontre gouvernement ou du Roi».
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Le demi-frère du roi Abdallah II critique la gouvernance jordanienne
Le prince Hamzah, qui était considéré comme le petit préféré du défunt roi Hussein, était âgé de 18 ans à la mort de son père en 1999. Ce dernier a donc choisi comme successeur son fils aîné, Abdallah, issu de sa relation avec sa deuxième épouse, Antoinette Gardinier, connue comme la princesse Mounia. Abdallah a lui-même choisi son demi-frère, Hamzah, pour être le prince héritier, au début de son règne. Hamzah est le premier fils du roi Hussein avec sa dernière épouse, l’Américaine Lisa Najeeb Halaby, connue comme la reine Noor. En 2004, Abdallah II a destitué son demi-frère et a choisi son fils ainé, le prince Hussein comme prince héritier.
«Je ne suis pas la personne responsable de l’échec de la gouvernance, de la corruption et de l’incompétence qui prévalent dans notre structure de gouvernance depuis 15 à 20 ans et qui ont empiré … Et je ne suis pas responsable du manque de confiance des gens dans leurs institutions», se défend le prince Hamzah dans sa vidéo, enregistrée depuis sa résidence. «Nous avons atteint un point où personne n’est capable de parler ou d’exprimer une opinion sur quoi que ce soit sans être intimidé, arrêté, harcelé et menacé.»
Le prince Hamzah a épousé une petite-cousine en 2003 et ils ont eu une fille. Ils ont divorcé en 2009. En 2012, il a épousé la princesse Basmah, avec laquelle il a eu 6 enfants. Après 5 filles, le prince Hamza et la princesse Basmah sont devenus parents d’un garçon pour la première fois en novembre 2019.
20 arrestations ont eu lieu en Jordanie
Une vingtaine de personnes ont donc été appréhendées, dont Bassem Awadallah, ancien ministre des Finances, et Sharif Hassan ben Zaid, un autre membre de la famille royale de Jordanie. Bassem Awadallah a été un confident du Roi. Il a joué en son temps un rôle important dans les réformes économiques de la Jordanie mais il s’est aussi retrouvé face à une bureaucratie gouvernementale conservatrice.
L’administration Biden a été informée de ces arrestations, la Jordanie est considérée comme le pays rempart des États-Unis. Quasiment le seul pays perçu comme stable dans la région, cette tentative de déstabilisation vient ajouter quelques tensions dans la gestion du Moyen-Orient. Le porte-parole du département d’État américain, Ned Price, a déclaré que Washington suivait de près les événements et étaient en contact avec des responsables jordaniens. «Le roi Abdallah est un partenaire clé des États-Unis, et il a tout notre soutien», a déclaré Ned Price.
D’autres pays alliés ont envoyé leur soutien au roi Abdallah II. L’Égypte, les États-Unis et le roi d’Arabie saoudite ont exprimé leur soutien à Abdallah et à son fils. Le roi Hamad de Bahrein « a affirmé son plein soutien aux décisions et aux mesures prises par le roi Abdullah II de Jordanie pour maintenir la sécurité et la stabilité de son pays et désamorcer toutes les tentatives dissidentes», rapporte Reuters.