Ce mardi, la princesse Haya de Jordanie, demi-sœur du roi Abdallah II, est ressortie du tribunal de Londres avec le sourire. Son ex-époux, l’émir de Dubaï, a été condamné à lui verser 650 millions d’euros, à l’issue de la procédure de divorce houleuse, devant la justice britannique. Le cheikh Mohammed ben Rachid Al Maktoum et la princesse Haya ont deux enfants ensemble.
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Le plus cher divorce de l’histoire du Royaume-Uni
La princesse Haya de Jordanie, 45 ans, fille du défunt roi Hussein, a épousé le souverain de Dubaï en 2004. L’émir de Dubaï, le cheikh Mohammed ben Rachid Al Maktoum, 72 ans, est aussi le vice-président et le Premier ministre des Émirats arabes unis. La princesse Haya a fui à Londres en 2019, avec ses deux enfants, profitant que son époux était notamment occupé à marier trois de ses fils en même temps. La princesse craignait pour sa sécurité, après avoir eu vent des enlèvements de l’émir de Dubaï qui gardait captives deux de ses filles, Chamsah et Latifa, issues d’autres mariages.
En 2020, la princesse Haya a demandé le divorce ainsi que des mesures d’éloignement à l’encontre de l’émir, car elle craignait que sa fille soit mariée de force afin de la faire rapatrier aux Émirats arabes unis. Les documents remis à la justice britannique prouvent que l’émir de Dubaï tentait de marier de force Jalila, mineure, au prince hériter d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salman Al-Saoud, 34 ans à l’époque.
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Le tribunal britannique a reconnu les kidnappings des princesses Chamsa et Latifa en mars 2020. Sir Andrew McFarlane, juge du tribunal de la famille, qui avait prononcé le divorce de l’émir avait écrit dans son verdict, que les agissement de l’émir étaient «contraires au droit pénal anglais et gallois, aux lois internationales, aux lois internationales maritimes et aux règles de droit de l’Homme acceptées dans le monde entier ».
Le juge McFarlane a conclu : « Le père a mené une campagne, par différents moyens, dans le but d’harceler, intimider ou mettre la mère (la princesse Haya, ndlr) en grand danger.» Lors du prononcé du divorce l’année dernière, le juge a reconnu par la même occasion que l’émir avait tenté de kidnapper la princesse Haya par hélicoptère, qu’il avait déposé illégalement des armes chez elle, qu’il avait harcelé son épouse alors qu’elle avait une relation extraconjugale avec son garde du corps, qu’il avait essayé de divorcer unilatéralement sans la prévenir, qu’il l’avait menacée de lui prendre ses enfants et qu’il avait publié des messages de haine sous forme de poèmes sur ses réseaux sociaux.
En octobre 2021, le tribunal britannique a reconnu que l’émir de Dubaï avait donné son «autorité expresse ou implicite» pour que le téléphone de la princesse Haya Bint Al Hussein soit infiltré par le logiciel espion Pegasus. Il aurait également autorisé l’utilisation du logiciel espion sur les téléphones de l’assistant personnel et les avocats de la princesse Haya, ainsi que sur les téléphones de deux membres de son service de sécurité.
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L’émir de Dubaï doit payer une pension alimentaire de 340 millions d’euros
Ce mardi, le juge Moor de la division de la famille de la Haute Cour a rendu son verdict. L’émir de Dubaï devra verser 554 millions de livres sterling à son ex-épouse, soit 650 millions d’euros. Il s’agit du plus important règlement financier pour un divorce, dans l’histoire britannique. Le précédent record était celui de 450 millions de livres sterling accordés en 2016 à l’ex-femme de l’oligarque russe Farkhad Akhmedov.
La princesse Haya recevra prochainement la somme forfaitaire de 251 millions de livres pour sa rupture avec l’émir de Dubaï. Elle recevra ensuite une somme supplémentaire de 290 millions de livres pour payer la pension alimentaire de ses deux enfants Jalila, 14 ans, et Zayed, 9 ans. Le cheikh Mohammed ben Rachid Al Maktoum doit payer 3 millions de livres sterling pour couvrir l’éducation des enfants et 9,6 millions de livres sterling d’arriérés d’entretien.
Malgré la somme importante, les avocats de la princesse Haya espéraient recevoir 900 millions de livres de plus. On apprend par la même occasion que la princesse a elle-même payé des maitres chanteurs à hauteur de 7 millions de livres sterling pour taire sa relation avec son garde du corps, Russell Flowers, relation extraconjugale qui a poussé au divorce. Le juge Moor a déclaré que la princesse Haya et ses enfants seraient menacés à vie à cause de ce divorce et qu’elle encourait un réel danger.