Le Fonds libyen accuse le Palais royal d’interférer dans la justice et porte plainte contre le prince Laurent

Le prince Laurent de Belgique se bat depuis des années pour que son association GSDT récupère ses millions. Floué par la Libye, pays qu’il comptait reboiser, l’affaire n’en finit plus. Après avoir intenté (et remporté) plusieurs actions en justice en Belgique, c’est au tour du Fonds souverain libyen (LIA) de porter plainte contre le prince. La LIA a annoncé avoir déposé une plainte à l’encontre du frère du roi des Belges pour « trafic d’influence », « extorsion » et « fraude ». Mise à jour : La réponse du prince Laurent à lire ici.

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La Libyan Investment Authority porte plainte contre le prince Laurent

En décembre 2014, la cour d’appel de Bruxelles s’était prononcée en faveur de l’association à but non lucratif Global Sustainable Development Trust (GSDT) du prince Laurent de Belgique, 59 ans. La cour avait condamné la Libye à payer un dédommagement de plus de 38 millions d’euros à GSDT. À cela, il faut ajouter les intérêts, qui grimpent d’année en année, et les frais de justice. Le prince Laurent a remporté ses batailles devant les tribunaux belges contre la Libye. Malgré les condamnations, l’argent reste bloqué et le prince tente de les récupérer par un autre bout. Récemment, il a mené l’affaire devant les tribunaux luxembourgeois.

La Libyan Investment Authority (LIA) porte plainte contre le prince Laurent de Belgique (Photomontage : Histoires Royales)

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Pour rappel, l’association environnementale GSDT avait pour mission de reboiser la côte libyenne et les contrats avaient été signés sous le régime de Kadhafi en 2008. L’État libyen n’a jamais réglé sa facture et depuis la chute du régime le Comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unie a gelé plus de 14 milliards d’euros du fonds libyens. Parmi ces milliards se trouvent les millions de l’association du prince Laurent, depuis lors en liquidation. Aujourd’hui, avec les intérêts, la somme due avoisine les 70 millions d’euros.

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La LIA accuse le Palais royal d’interférer dans la justice

En octobre 2017, le juge d’instruction Michel Claise a procédé à une saisie pénale d’un montant de 15 milliards d’euros appartenant à la LIA dans la banque bruxelloise Euroclear. Cependant, en 2012, la LIA était parvenue à obtenir la libération de 2,7 milliards d’euros de ces comptes. Cette libération d’intérêts par l’administration des Finances belges avait été jugée non conforme par l’ONU en 2018.

Ce vendredi 14 juillet 2023, le Fonds souverain libyen a convoqué une conférence de presse pour annoncer que jeudi, il avait déposé une plainte avec constitution de partie civile à l’encontre du prince Laurent. La LIA accuse le prince Laurent de « trafic d’influence », « extorsion » et « fraude ». Un juge d’instruction doit à présent investiguer les faits.

« Nous avons soigneusement analysé les preuves de cette affaire, qui devrait provoquer une onde de choc au sein de la famille royale belge et pourrait soulever des questions au niveau international quant à l’indépendance du système judiciaire belge », déclare Me Christophe Marchand, l’avocat de la LIA, comme le rapporte Le Soir. « Nous n’avons pas eu d’autre choix que d’engager une procédure pénale contre le prince Laurent. Nous avons communiqué au juge d’instruction des éléments factuels montrant, selon nous, que le prince Laurent a abusé de son statut de titulaire d’une charge publique, en prétendant pouvoir influencer la procédure pénale à l’encontre de LIA et de son PDG », déclare l’avocat.

« Dans son arrêt rendu la semaine dernière, la chambre des mises en accusation de Bruxelles a estimé que l’ensemble de l’enquête du juge d’instruction Michel Claise était régulière », ce que conteste la LIA via sa plainte déposée jeudi, ajoute La Libre.

Une des pièces qui aurait été déposée est une lettre du ministre des Affaires étrangères libyennes envoyée au ministre des Affaires étrangères belges dans laquelle il s’étonne que l’ambassadeur de Libye ait été « convoqué » au Palais royal. Les avocats de la LIA s’offusquent que le Palais puisse « interférer dans une procédure judiciaire ». Selon eux, l’audience de l’ambassadeur au Palais royal aurait eu pour but de promettre l’abandon de toutes poursuites en Belgique si la Libye s’engageait à rembourser la somme. Mise à jour : La réponse du prince Laurent à lire ici.

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr