Ce jeudi 20 avril 2023, dames et hommes costumés ne se rendaient pas à une représentation théâtrale à l’Opéra Garnier mais dans le bâtiment voisin, au Grand Hôtel, dans le 9e arrondissement de Paris. Une grande soirée de gala était organisée à l’occasion du 150e anniversaire de la disparition de Napoléon III. Le prince Joachim et la princesse Yasmine Murat, prince et princesse de Pontecorvo, ont ouvert le bal, qui concluait cette soirée de prestige.
Deux conférences ouvrent la soirée du 150e anniversaire de la disparition de Napoléon III
Le 9 janvier 1873 disparaissait Napoléon III. Les livres d’histoire ne rendent malheureusement pas suffisamment grâce au neveu de Napoléon 1er. Depuis la fin de son règne, jamais la France n’a été aussi prospère. Napoléon III est le dernier souverain de France et son épouse, l’impératrice Eugénie est la dernière femme à avoir dirigé la France avec les prérogatives d’un chef d’État durant sa régence de 1870.
Quelques nostalgiques de l’Empire, sympathisants de la famille impériale et membres du Cercle de France de Laurent Poultier du Mesnil se sont réunis jeudi 20 avril à l’Hôtel InterContinental Paris Le Grand. Cet hôtel, autrefois connu comme le Grand Hôtel, est construit dans le plus pur style Napoléon III, tout comme l’Opéra Garnier voisin et la totalité du boulevard Haussmann, qui est l’exemple même de l’ingéniosité architecturale du Second Empire.
La soirée de gala a débuté par deux conférences, l’une assurée par David Chanteranne, historien et spécialiste de l’Empire et une autre par Diane-Sophie Lanselle de la Maison Mellerio. Cette deuxième conférence rappelait la proximité du bijoutier avec la famille impériale. Lors du cocktail, qui a suivi les conférences, les invités ont pu admirer l’exposition de bijoux et souvenirs de l’impératrice Eugénie, par la Maison Mellerio. Des costumes et des broderies d’or du 19e siècle étaient aussi présentés par Elena Meunier, le tout accompagné par des chants et des musiques d’époque assurées par Suzanne Hammimou et Julien Belmonte.
Une soirée pour rendre grâce à Napoléon III
La princesse Maria Pia de Savoie accordait son haut patronage à la soirée, ainsi que le prince Joachim Murat, prince de Pontecorvo, également présent au gala avec son épouse. La princesse Maria Pia est l’une des filles du roi Humbert II d’Italie. Napoléon III a soutenu le roi Victor-Emmanuel II de Sardaigne, de la Maison de Savoie, lorsqu’il a unifié l’Italie en un seul grand royaume en 1861. Victor-Emmanuel deviendra le premier roi d’Italie. En échange, la Maison de Savoie laissa la Savoie et le comté de Nice à la France.
Le prince Joachim Murat est l’héritier de la Maison Murat, une branche cadette de la famille impériale française. Son ancêtre, également Joachim Murat, fut roi de Naples de 1808 à 1815, sous le Premier Empire. Le roi Joachim avait épousé Caroline Bonaparte, la sœur de Napoléon 1er et de Louis Bonaparte, roi de Hollande et père du futur Napoléon III. Sous le Second Empire, Lucien Murat, deuxième fils de Joachim 1e et chef de famille après la mort sans postérité de son frère aîné, fut notamment sénateur.
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Bal en costume d’époque du Second Empire en présence de princes et princesses
Le 7 juin 1867, le Café des Anglais de Paris avait à sa table Bismarck et trois royautés : l’empereur allemand Guillaume 1e, l’empereur russe Alexandre II et son fils, le futur Alexandre III. Le chef Adolphe Dugléré leur avait alors préparé seize plats, dégustés pendant huit heures. Ce repas gargantuesque est resté dans l’histoire comme « Le dîner des trois empereurs ». Ce jeudi, même s’il n’était pas question de faire ripaille, le menu inspiré par ce repas historique avait été préparé avec soin par le chef Laurent André. Le colonel Stéphane Faudais était en charge de présenter les plats, dont chaque acte racontait une histoire.
La dégustation a débuté avec un royal de foie gras sur un double consommé de volaille, suivi par des asperges blanches vapeur avec sauce « Mimosa » aux herbes et copeaux crus d’asperges vertes. Une volaille en compression avec risotto aux morilles faisait office de plat, et un duo dessert, composé d’une Pêche Melba et d’un millefeuille à la graine de vanille, terminait le dîner.
Pendant le dîner, une vente aux enchères était organisée au profit de la Fondation Eugène Napoléon. Cette fondation poursuit l’œuvre éducative et sociale de sa fondatrice, l’impératrice Eugénie, à savoir « favoriser l’intégration de jeunes en difficulté familiale, sociale, économique ou en situation de handicap ».
Le dîner était suivi d’un grand bal, auquel participaient aussi des membres de l’Association Carnet de Bals qui ont fait une présentation des danses de cour, en costumes du Second Empire.
