Le 9 janvier 1873, Napoléon III s’éteignait en Angleterre à 64 ans. Aucun représentant officiel français n’avait assisté aux funérailles de l’ancien empereur en exil. Ce 9 janvier 2023, une messe de requiem était organisée en l’église Saint-Augustin de Paris, à laquelle des descendants de Napoléon III, des élus et le couple héritier de la Maison Murat ont assisté.
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Les 150 ans de la mort de Napoléon III
Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de l’empereur Napoléon 1e, fut le seul président de la Deuxième République, de 1848 à 1852, avant de se proclamer empereur, adoptant le nom de règne de Napoléon III. Le dernier monarque français, qui régna de 1852 à 1870, s’est éteint en exil dans la petite bourgade de Chislehurst, en banlieue londonienne.
Le souverain boudé par les livres d’histoire a d’abord été inhumé dans la petite église catholique de Chiselhurst. Son seul fils légitime et héritier, Lois-Napoléon, tué par les Zoulous en 1879 était inhumé à ses côtés. En 1881, leurs deux dépouilles ont été transférées à l’abbaye Saint-Michel, fondée par l’impératrice Eugénie à Farnborough, dans le sud de l’Angleterre. En 1920, l’impératrice Eugénie a rejoint à son tour la crypte.
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La mémoire de Napoléon III ravivée à l’église Saint-Augustin de Paris
Le 9 janvier 2023, l’association Les Amis de Napoléon III avait organisé une messe de requiem en l’honneur de l’empereur Napoléon III, en l’église Saint-Augustin du 8e arrondissement de Paris. L’église, mêlant style roman et byzantin, a été construite sous le Second Empire, avec pour volonté de créer une crypte pour les princes et princesses de la famille impériale. Napoléon III avait pour projet d’inhumer les princes héritiers, les empereurs et les impératrices à Saint-Denis.
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Fréquemment, des politiciens évoquent l’éventualité de rapatrier en France la dépouille de Napoléon III. Plusieurs problèmes se heurtent à ce projet, dont le souhait de l’impératrice Eugénie d’être enterrée auprès de son époux et de leur fils. Inhumer Napoléon III, Eugénie et Louis-Napoléon sous le dôme des Invalides, où reposent actuellement les membres de la famille Bonaparte du Premier Empire, est une possibilité. L’église Saint-Augustin est l’autre lieu de sépulture le plus fréquemment évoqué.
Le descendant du comte d’Orx présent à la cérémonie aux côtés du prince Joachim et de la princesse Yasmine Murat
Lors de la messe de requiem de ce 9 janvier, plusieurs élus avaient répondu présent. Des maires des « villes impériales » ont été aperçus dans l’assemblée, dont Christian Estrosi, maire de Nice, et Arnaud Pericard, maire de Saint-Germain-en-Laye. La marque Ville Impériale est un réseau qui comprend des villes françaises qui ont joué un rôle notable dans la vie du Premier Empire et du Second Empire. À Nice, par exemple, on y trouve le Musée Masséna, installé dans l’ancienne villa de Victor Masséna, prince d’Essling et duc de Rivoli (député des Alpes-Maritimes sous le Second Empire).
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Le prince Joachim Murat, prince de Ponte Corvo et héritier de la Maison Murat, a assisté à l’office avec son épouse, la princesse Yasmine. La famille Murat est une branche cadette de la famille impériale par le mariage de Caroline Bonaparte, sœur de Napoléon 1e, avec Joachim Murat, fait roi de Naples en 1808. Le prince Joachim Murat est le descendant direct du roi Joachim et de la reine Caroline.
Le prince Joachim Murat est un fervent défenseur de la mémoire de Napoléon III et de son règne trop souvent boudé dans les livres d’histoire, bien que la France ait connu sa période la plus prospère sous le Second Empire. D’autres sympathisants de la période impériale avaient répondu à l’appel de Maxime Michelet, président de l’association Les Amis de Napoléon III.
Le 8e prince Murat, père du prince de Ponte Corvo, est le président d’honneur de l’association Les Amis de Napoléon III. La famille Murat, intégrée à la famille impériale durant le Premier empire, est restée fidèle aux Bonaparte durant le Second Empire. Le prince Lucien Murat, 3e prince Murat, a été élu député en 1848 et fut sénateur dès 1852. Son fils, le 4e prince Murat, fut en charge de réceptionner le cercueil du jeune prince impérial Louis-Napoléon en Angleterre en 1879.
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Napoléon III n’a eu qu’un fils légitime, le prince impérial Louis-Napoléon, tué dans l’Empire zoulou à 23 ans. L’empereur a toutefois eu de nombreux enfants avec ses maîtresses, dont les plus connus sont Eugène et Alexandre Bure. Eugène, né en 1843, est issu dans la relation entre Napoléon III et une lingère, Éléonore Vergeot, lors de sa captivité à Fort Ham. Eugène et son frère ont pris le nom de l’époux de leur mère, Pierre Bure, trésorier général de la Couronne, dont la mère avait été la nourrice du jeune Louis-Napoléon. Eugène a été fait comte d’Orx et Alexandre a été fait comte de Labenne par leur père en 1870. Jean-Marc Banquet d’Orx, descendant du fils naturel du 1e comte d’Orx, était également présent à la messe ce 9 janvier 2023.
En 2023, année du 150e anniversaire de la disparition de Napoléon III, divers événements jalonneront les mois à venir. Conférences, concerts, lectures sont au programme, y compris une reconstitution napoléonienne à Auxonne en avril 2023. BFM TV rapportait le 9 janvier que le député Jean-Philippe Tanguy (RN) avait écrit à Emmanuel Macron pour demander le rapatriement des cendres de Napoléon III et ainsi « clore un long exil de la mémoire de l’histoire de France de 1848 à 1870 dont la connaissance et l’étude ne sont pas à la hauteur des changements considérables que notre nation a connus sur ces deux décennies ».