Le grand-duc Henri de Luxembourg s’est rendu au Portugal cette semaine pour effectuer quelques visites en compagnie du président Rebelo de Sousa. Ce voyage au Portugal est probablement la dernière visite officielle du souverain luxembourgeois dans le pays, en tant que chef de l’État luxembourgeois, l’occasion de souligner l’amitié particulière qui lie les deux pays.
Henri de Luxembourg effectue son dernier voyage officiel au Portugal en tant que chef d’État
Le Luxembourg et le Portugal entretiennent une relation d’amitié particulière, principalement en raison de la très importante communauté portugaise vivant au Grand-Duché. Suite à l’accord bilatéral relatif à l’emploi des travailleurs portugais au Luxembourg, ratifié en 1972, un nombre considérable de Portugais ont émigré dans le pays, au cours des décennies. Selon le gouvernement luxembourgeois, environ 15% de la population du pays est portugaise.


Le grand-duc Henri de Luxembourg, 69 ans, dont l’abdication est prévue pour le mois d’octobre de cette année, a effectué cette semaine une nouvelle visite officielle au Portugal. Le souverain luxembourgeois a effectué une visite d’État au Portugal en 2010, à l’invitation du président Aníbal A. Cavaco Silva. Henri de Luxembourg a ensuite effectué de nombreuses autres visites officielles et privées dans le pays. Du 5 au 7 mars 2025, le grand-duc Henri s’est rendu à Porto et à Carregal do Sal, accompagné par le président Marcelo Rebelo de Sousa.

Sur les traces d’Aristides de Sousa Mendes, protecteur de la famille grand-ducale
Il s’agissait probablement ici de la dernière visite officielle du grand-duc Henri au Portugal, en tant que chef de l’État, avant qu’il ne cède son trône à son fils Guillaume. Le grand-duc Henri a lui-même du sang portugais. Le grand-duc Guillaume IV avait épousé l’infante Marie-Anne de Bragance, la fille du roi Michel 1er de Portugal. Durant la maladie de Guillaume IV, la grande-duchesse Marie-Anne assurera même le rôle de régente du Grand-Duché avec les prérogatives d’un chef d’État entre 1908 et 1912. La sœur de la grande-duchesse Marie-Anne, l’infante Antonia devint aussi duchesse de Parme en épousant le dernier souverain Robert 1er. Antonia et Robert sont les parents du prince Félix, qui épousera la grande-duchesse Charlotte. Ce qui signifie que la grand-mère maternelle et la grand-mère paternelle du grand-duc Jean étaient sœurs et portugaises.

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Lors de ce voyage au Portugal, le grand-duc Henri était accompagné d’une délégation luxembourgeoise composée de représentants de la Ville d’Esch ainsi que du Musée National de la Résistance et des Droits Humains. Le grand-duc Henri et le président Rebelo de Sousa ont notamment visité le Musée Aristides de Sousa Mendes, à Cabanas de Viriato, au centre du Portugal. Ce musée inauguré en 2024 retrace l’histoire de Sousa Mendes qui a sauvé 30 000 vies de l’Holocause en défiant les ordres du régime Salazar. Il a également organisé en 1940 l’exil de la famille grand-ducale et de membres du gouvernement. Aristides de Sousa Mendes avait signé à Bordeaux un grand nombre de visas qui ont permis aux Luxembourgeois de trouver refuge au Portugal durant l’occupation allemande.

La grande-duchesse Charlotte, son époux, le prince Félix, et leurs enfants, dont le futur grand-duc Jean, le père du grand-duc Henri, ont ainsi rejoint le Portugal, grâce à Aristides de Sousa Mendes. En plus de rendre hommage à celui que l’on qualifie souvent de « Schindler portugais », le grand-duc Henri a assisté à la signature d’un accord de coopération entre la commune portugaise de Carregal Do Sal et la commune luxembourgeoise d’Esch-sur-Alzette. « Les valeurs de tolérances et de paix sont au cœur de cet accord construit autour de l’acte héroïque du diplomate », explique la Maison du Grand-Duc.


Lors de ce voyage, le grand-duc Henri a poursuivi sa visite à l’Université de Porto et au parc technologique « UPTEC » par une rencontre des étudiants et chercheurs luxembourgeois. Toujours accompagné du président portugais, Henri de Luxembourg a fait la découverte du « LOSCH Digital Lab » dédié au développement de logiciels automobiles.



Enfin, dernière étape à Porto, le Grand-Duc et le président se sont rendus à la Fondation Serralves pour découvrir l’exposition « Sal da Democracia – Mário Soares e a Cultura » célébrant celui que l’on appelle souvent le « père de la démocratie » au Portugal.