Le roi Charles III a vécu une journée très chargée ce lundi 12 septembre. Après avoir reçu les condoléances des deux chambres du parlement britannique à Londres, le nouveau roi a assuré plusieurs engagements à Édimbourg. En plus d’avoir conduit la procession funéraire de sa mère, le roi Charles a rencontré les autorités écossaises, dont la Première ministre Nicola Sturgeon. Il a également prononcé son premier discours au parlement écossais.
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Charles III rencontre Nicola Sturgeon et s’adresse aux parlementaires écossais
En matinée du 12 septembre, le roi Charles III a été reconnu comme souverain par les deux chambres du parlement réunies au palais de Westminster, à Londres. Les représentants de la chambre des Lords et de la chambre des Communes ont également présenté leurs condoléances au nouveau souverain.
Après cette cérémonie protocolaire d’une quarantaine de minutes, en présence de la reine consort Camilla, le roi Charles s’est envolé pour l’Écosse. En début d’après-midi, il a assisté à la procession dans les rues d’Édimbourg, marchant au pas derrière le cercueil de la reine Elizabeth II qui quittait le palais de Holyrood pour rejoindre la cathédrale Saint-Gilles où elle est exposée au public pendant 24 heures.
Après un court office d’actions de grâce à la cathédrale, face au cercueil de sa mère, le roi Charles a enchaîné avec des obligations plus politiques. Le roi Charles a rencontré la Première ministre Nicola Sturgeon. La cheffe du gouvernement écossais est aussi la cheffe du Parti national écossais (SNP), principal parti indépendantiste du pays. Il y a quelques semaines, Nicola Sturgeon a demandé à organiser un nouveau référendum pour l’indépendance de l’Écosse, en 2023.
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Un début de règne en Écosse pour Charles III
Le décès de la reine Elizabeth II au château de Balmoral, à environ 165 km au nord d’Édimbourg, place l’Écosse en plein cœur des événements qui ont succédé sa disparition ce 8 septembre. La reine Elizabeth II, dont la mère était Écossaise, était très attachée à sa nation du nord et affectionnait particulièrement Balmoral. Elle était très appréciée des Écossais et la famille royale a souvent été utilisée par les autorités britanniques pour effectuer des missions de séduction en Écosse lorsque la nation menaçait de quitter le Royaume-Uni.
Le roi Charles III risque de vivre encore quelques épisodes compliqués dans les mois et les années à venir, en fonction du résultat du prochain référendum. Dès le début de son règne, Charles se trouve face aux représentants écossais. Accompagné par Nicola Sturgeon, le nouveau roi s’est rendu au parlement, où il s’est adressé pour la première fois aux parlementaires. Le parlement compte 129 sièges, occupés en majorité par le parti indépendantiste SNP avec 64 sièges. Le principal parti d’opposition est celui des conservateurs, qui occupent 31 sièges.
Le roi Charles III a déclaré dans son discours : « Je prends mes nouvelles fonctions avec gratitude pour tout ce que l’Écosse m’a donné, avec la résolution de rechercher toujours le bien-être de notre pays et de son peuple et avec une confiance sans réserve dans votre bonne volonté et vos bons conseils alors que nous faisons avancer cette tâche ensemble. »
Le roi, qui a aussi reçu une motion de condoléances de la part des députés, a déclaré qu’il savait que le parlement et le peuple « partagent avec moi un profond sentiment de chagrin à la mort de ma mère bien-aimée ». Il a promis de toujours servir avec un engagement similaire à celui de sa mère, qui avait un sens du « devoir désintéressé ».
Dans son discours, le roi Charles III a confirmé que son fils aîné, le prince William, a qui il a octroyé le titre de prince de Galles, héritait bien du titre écossais de duc de Rothesay qui accompagne traditionnellement le titre de duc de Cornouailles. Durant le règne d’Elizabeth II, le prince William avait été fait duc de Cambridge à l’occasion de son mariage, titre qui s’accompagnait du titre écossais de comte de Strathearn et du titre nord-irlandais de baron Carrickfergus. Il garde l’ensemble de ses titres depuis le début du règne de son père, auxquels s’ajoutent ceux qui reviennent à l’héritier direct du trône. Il s’agit du titre de duc de Cornouailles, et duc de Rothesay en Écosse. Par ailleurs, le roi Charles III lui a aussi octroyé le titre de prince de Galles, qui n’est pas un titre automatique mais il s’agit d’une tradition, non obligatoire. À noter que le titre de duc de Rothesay lui-même est associé à plusieurs titres écossais subsidiaires, qui sont comte de Carrick, baron de Renfrew et seigneur des Îles, ainsi que prince et grand Steward d’Écosse.
Après ce rendez-vous politique, le roi Charles III a repris la direction de la cathédrale Saint-Gilles, où il a retrouvé ses frères et sa sœur. Ensemble, la fratrie de quatre a gardé le cercueil de leur mère. Charles, Anne, Andrew et Edward se sont positionnés aux quatre coins du cercueil pour le garder en silence pendant le passage des citoyens qui ont 24 heures pour défiler devant la dépouille. Cette cérémonie connue comme la veillée des princes acceptent habituellement uniquement les membres masculins de la famille. La princesse Anne était la première femme à prendre part au rituel de la veillée des princes.