Dans le cadre de la semaine des commémorations du 80e anniversaire de la libération de la Côte fleurie et du Pays d’Auge par la Brigade Piron, le prince de Chimay s’est rendu à Auberville, ce mardi 20 août 2024. Le 22e prince de Chimay a inauguré le nouveau monument en mémoire des 27 membres de la Brigade Piron, tombés lors de la Bataille de Normandie. Son père, le 21e prince de Chimay, a combattu au sein de la brigade.
Un premier mémorial dédié à la Brigade Piron en France
Du 17 au 25 août ont lieu diverses commémorations le long de la côte normande, de Honfleur à Ranville. Ce 20 août, c’est à Auberville, dans le Calvados, que les descendants et sympathisants des combattants de la Brigade Piron étaient réunis. En cette année de célébration du 80e anniversaire de la Bataille de Normandie, l’association À la Mémoire des Combattants de la Brigade Piron (AMCBP) a pu dévoiler son mémorial sur la place de la Grande-Duchesse Charlotte du Luxembourg, face à la mairie.
Le prince de Chimay a dévoilé le mémorial sur lequel sont inscrits les noms des 27 combattants de la Brigade Piron ayant péri lors des opérations de la Libération. Le prince Philippe, 22e prince de Chimay, est le fils du prince Elie, 21e prince de Chimay, qui a combattu dans l’unité des blindés de cette brigade. La Brigade Piron est l’une des fiertés belgo-luxembourgeoises dans l’histoire de la Libération. En 2019, le roi Philippe de Belgique s’était rendu, à titre privé, aux commémorations à Cabourg, accompagné de son fils, le prince Emmanuel, et de son neveu, le prince Louis de Luxembourg.
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Le prince Philippe de Chimay rend hommage à son père, le prince Elie
En 1940, des Belges réfugiés au Royaume-Uni se sont regroupés sous le commandement du lieutenant général van Strydonk. Deux ans plus tard, cette unité compte près de 500 hommes. Lorsque ces forces sont officiellement mises disposition de l’armée britannique, le 1st Belgian Group est créé et est placé sous le commandement du major belge Jean-Baptiste Piron. Le groupe accueille aussi une centaine de Luxembourgeois et des soldats du monde entier. Le groupe participe au débarquement de Normandie entre le 30 juillet et le 8 août 1944. De Franceville le 20 août, jusqu’à Honfleur, le 25 août, la brigade participe à la libération de toutes les villes de la côte. En septembre, la brigade participera aussi à la libération de Bruxelles, puis encore à celle des Pays-Bas.
« Il est apparu nécessaire aux fondateurs de l’association de créer un espace mémoriel afin de perpétuer le souvenir du sacrifice des 27 combattants de la Brigade Piron tombés au combat en Normandie », explique l’AMCBP. Ce nouveau monument est le seul et unique mémorial dédié aux combattants de la Brigade Piron en France.
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Le prince et la princesse de Chimay à Auberville auprès des vétérans et descendants de combattants de la Brigade Piron
Autour du prince Philippe de Riquet de Caraman-Chimay, qui avait quitté son château de Chimay, dans la vallée de l’Eau Blanche, trois vétérans de la brigade étaient également présents pour l’occasion : Henri d’Oultremont, André Liégeois et Xavier Versin. Jean-Louis Marichal, secrétaire de la Fédération royale nationale de la Brigade Piron, a ainsi vu son rêve se concrétiser, celui de fédérer 32 communes autour de ce projet commémoratif. Il est aussi important que le monument ait vu le jour alors que les derniers témoins directs de ces événements sont déjà centenaires.
Le prince de Chimay est le chef d’une des huit familles les plus importantes de Belgique. Les chefs de ses huit familles étaient les seules personnes à disposer du droit de se rendre dans le Salon bleu du Palais royal de Bruxelles pour tenir audience avec le roi des Belges. Le prince d’Arenberg, le duc de Croÿ-Solre, le prince de Ligne, le prince de Merode, le prince de Lobkowicz, le prince de Looz-Corswarem et de Corswarem-Looze, le duc d’Ursel et le prince de Chimay et de Caraman étaient les seuls à jouir de ce privilège, jusqu’à la fermeture du salon durant le règne du roi Baudouin. Le prince Philippe, actuel prince de Chimay, reste proche de la famille royale, le prince Laurent de Belgique étant l’un de ses témoins lors de son mariage avec Françoise.
Après sa période au sein de la brigade, en 1947, le prince Elie de Riquet de Caraman-Chimay a épousé Élisabeth Manset, elle-même endeuillée par la perte de son frère, tombé au combat en 1940. Élisabeth et Élie de Chimay ont eu trois enfants : Philippe (1948), Marie-Gilone (1950) et Alexandra (1952). Philippe est le 22e prince de Chimay depuis 1980. La famille de Riquet descend de Pierre-Paul Riquet, baron de Bonrepos, connu pour avoir conçu et réalisé le fameux canal du Midi, au milieu du 17e siècle.
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L’histoire de la localité de Chimay, en province de Hainaut, est millénaire, si on en croit des textes de la fin du 10e siècle qui en font déjà mention. Au 12e siècle, les lieux sont dominés par des seigneurs de Chimay mais la famille s’éteint, en ligne masculine, à la mort de Roger de Chimay en 1226. Les possessions passent à sa fille, épouse d’un membre de la famille de Nesle, comtes de Soissons. Chimay passera successivement de famille en famille, au gré des mariages. Au fil des générations, le territoire s’étend et quelques querelles familiales compliquent la succession.
En 1473, le duc de Bourgogne Charles le Téméraire élève le territoire de Chimay au rang de comté. En 1486, le régent de Bourgogne, futur empereur Maximilien 1er du Saint-Empire, élève déjà le récent comté en principauté, en faveur de Charles de Croÿ, qui devient le premier prince de Chimay. Les Croÿ restent à la tête de Chimay jusqu’à la mort de Charles III de Croÿ en 1612. Par testament, il lègue Chimay à son neveu Alexandre, fils de sa sœur, qui avait épousé Charles de Ligne, 1er duc d’Arenberg. Le dernier Arenberg qui fut prince de Chimay décède en 1686, transmettant le titre à son cousin Philippe d’Alsace d’Hénin-Liétard, comte de Boussu. En 1804, François de Riquet de Caraman a hérité du titre de prince de Chimay de son oncle maternel, de la famille de Hénin-Liétard. Encore aujourd’hui, les princes de Chimay appartiennent à la famille de Riquet de Caraman. Le château de Chimay s’ouvre aujourd’hui au public, notamment en proposant des concerts de jazz et de musique classique tout au long de l’année.