La famille Wellesley, appartenant à la noblesse britannique, est également anoblie en Belgique, aux Pays-Bas, en Espagne et porte des titres de l’ancienne noblesse portugaise. Le chef de famille est le descendant mâle le plus direct d’Arthur Wellesley, duc de Wellington, commandant en chef de l’armée britannique, qui a vaincu Napoléon à Waterloo, en 1815. Grâce à ce victorieux ancêtre, ses descendants jouissent de nombreux titres de noblesse mais aussi de terrains en Belgique, qui font parfois polémique. L’actuel chef de famille, détenteur des titres principaux, est depuis 2015 Charles Wellesley, 9e duc de Wellington.
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Qui est Charles Wellesley, 9e duc de Wellington ?
Charles Wellesley est né en 1945. Il est le fils aîné de Valerian Wellesley, 8e duc de Wellington et de Diana McConnel. Après avoir étudié dans les plus prestigieuses universités britanniques comme Eton et Oxford, il s’engage en politique. Il fut membre du Parlement européen pendant 10 ans, de 1979 à 1989, puis fut élu pour siéger à la chambre des Lords, au Parlement britannique.
C’est en 2015 que Charles Wellesley est devenu chef de la famille, à la mort de son père, Valerian, le 31 décembre 2014. Il a hérité ce jour-là de tous les titres familiaux portés par l’aîné mâle descendant du 1e duc de Wellington. Avant cette date, il utilisait le titre subsidiaire de son père, celui de comte de Mornington, comme il est d’usage pour les titres de pairie du Royaume-Uni.
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Quels sont les titres du duc de Wellington ?
Au Royaume-Uni, l’aîné des Wellesley est titré duc de Wellington et a pour titre subsidiaire celui de comte de Mornington. Le titre de comte de Monington provient de la pairie d’Irlande et est porté par l’héritier présomptif du duc de Wellington. À l’heure actuelle, le comte de Mornington est Arthur Wellesley, le fils aîné du 9e duc de Wellington.
Royaume-Uni : duc de Wellington, comte de Mornington
Le titre de marquis de Wellington, porté par Arthur Wellesley, fut élevé au titre de duc de Wellington en 1814, en l’honneur des prouesses militaires de ce commandant d’origine anglo-irlandaise. Plus tard, après la bataille de Waterloo, il fut également Premier ministre à plusieurs reprises.
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Belgique et Pays-Bas : prince de Waterloo
Pour avoir vaincu Napoléon lors de la bataille de Waterloo, le roi Guillaume 1e des Pays-Bas accorda au duc de Wellington le titre de prince de Waterloo pour lui, et transmissible à son héritier mâle pour chaque future génération. En outre, l’utilisation du prédicat d’Altesse Sérénissime est accordé au prince de Waterloo. En 1831, la Belgique prend son indépendance des Pays-Bas et le titre de prince de Waterloo est inclus à la fois dans la noblesse néerlandaise et dans la nouvelle noblesse belge. Mais ce n’est pas tout, Guillaume 1e avait également offert en usufruit 1083 hectares de terre. Les terrains situés dans le Brabant wallon portent régulièrement à la polémique en Belgique. Nous reviendrons en détail sur ce point plus loin. Si l’aîné de la famille porte le titre de prince de Waterloo, l’ensemble des membres la famille appartient également à la noblesse étant considérés comme écuyers.
Espagne : duc de Ciudad Rodrigo, marquis de Douro et vicomte de Talavera
En Espagne, pendant la Guerre d’indépendance, Arthur Wellesley (futur duc de Wellington, toujours marquis à ce moment-là) a mené une offensive lors de la bataille de Fuentes de Oñoro en 1811 et lors du siège de Ciudad Rodrigo, en 1812. Pour le remercier, une fois la guerre terminée, le roi Ferdinand VII d’Espagne lui accorda le titre de duc de Ciudad Rodrigo avec deux titres subsidiaires, celui de marquis de Douro et celui de vicomte de Talavera. Notons qu’en Espagne, une règle de primogéniture à préférence masculine était en vigueur, contrairement à la loi salique s’appliquant au titre de duc de Wellington, par exemple. Par conséquent, une descendante, Anne, fut la 7e duchesse de Ciudad Rodrigo. Ainsi, actuellement, Charles Wellesley est 9e duc de Wellington au Royaume-Uni mais 10e duc de Douro. Depuis 2006, la noblesse espagnole a adopté un changement dans la règle successorale, qui suit à présent la règle de primogéniture absolue et non plus à préférence masculine. Pour être complet, Charles Wellesley jouissait déjà du titre de duc de Ciudad Rodrigo depuis 2010, avant la mort de son père, celui-ci ayant fait la demande de lui transmettre avant sa mort. Le duc de Ciudad Rodrigo est également Grand d’Espagne.
Portugal : duc de la Victoire, marquis de Torres Vedras et comte de Vimeiro
Au Portugal, Arthur Wellesley fut reconnu pour ses mérites lors de la coalition anglo-portugaise qu’il avait commandée, également pendant la période de la Guerre d’indépendance. En 1812, il reçut du prince Jean, régent du Portugal (plus tard Jean VI), un titre ducal. Le titre est duc de la Victoire (Duque da Vitória), sachant qu’Arthur Wellesley possédait déjà de précédents titres portugais d’un rang inférieur, celui de comte de Vimeiro et de marquis de Torres Vedras. Ces deux titres sont donc considérés à partir de cette date comme subsidiaires au titre de duc de la Victoire. Bien entendu, depuis l’abolition de la monarchie au Portugal, les titres nobiliaires ne sont plus portés par que courtoisie, et la famille Wellesley continue à les utiliser.
La famille du duc de Wellington et ses héritiers
Charles Wellesley, 9e duc de Wellington a épousé la princesse Antonia de Prusse en 1977. Elle est la fille de Frédéric de Prusse et de Lady Brigid Guinness, et par conséquent arrière-petite-fille de l’empereur allemand Guillaume II. Charles Wellesley et la princesse Antonia ont longtemps été connus (jusqu’en 2015), comme le comte et la comtesse de Mornington au Royaume-Uni mais ils utilisaient aussi leurs titres supérieurs espagnols de marquis et marquise de Douro. Depuis 2010, ils sont duc et duchesse de Ciudad Rodrigo et depuis 2015, duc et duchesse de Wellington. Ils sont les parents de 5 enfants, 2 garçons et 3 filles : Arthur, Honor, Mary, Charlotte et Frederick.
Arthur Wellesley, fils aîné du duc et de la duchesse de Wellington est l’héritier apparent du titre et porte les titres subsidiaire britannique et espagnol de son père. Il est donc actuel comte de Mornington et marquis de Douro. Arthur Wellesley a épousé l’artiste Jemma Kidd en 2005. Ils sont les parents de trois enfants dont les deux premiers sont des jumeaux, Mae Madeleine et Arthur. Mae Madeleine est considérée comme l’aînée des jumeaux. Par conséquent, depuis la modification des règles de transmission des titres de noblesse en 2016 en Espagne, c’est Mae qui est désignée comme la future héritière des titres espagnols. Ainsi, un jour, le duc de Ciudad Rodrigo ne sera plus dans le giron de la famille Wellesley.
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Lady Charlotte, la deuxième fille du duc de Wellington a épousé le milliardaire Alejandro Santo Domingo, oncle de Tatiana Santo Domingo, épouse d’Andrea Casiraghi. Le roi Juan Carlos et la duchesse de Cornouailles étaient conviés à leur mariage. Quant à Lady Honor, la fille aînée du duc de Wellington, elle a épousé Orlando Montagu, deuxième fils du 11e comte de Sandwich.
Polémique en Belgique autour de la dotation au prince de Waterloo
La famille Wellesley vient souvent en Belgique. Valerian, le 8e duc de Wellington était impliqué dans la sauvegarde du patrimoine culturel de Waterloo. L’actuel duc de Wellington est également un habitué des lieux, qui fut l’un des invités qui eut tous les honneurs lors de la fête du bicentenaire de la bataille, en 2015. Et pour cause, le 9e duc de Wellington est un peu comme chez lui. Souvenez-vous, son ancêtre, le 1e duc de Wellington avait reçu des terres pour accompagner son titre de prince de Waterloo. Le roi Guillaume 1e avait déclaré que ces terrains seraient détenus en usufruit « irrévocablement et à perpétuité par le prince de Waterloo et ses descendants légitimes ».
Le 9e duc de Wellington possède donc 1083 hectares de terres et de bois situés sur les communes actuelles de Nivelles, Pont-à-Celles, Genappe et Gosselies. Ces terrains agricoles sont pour la plupart entretenus par des fermiers qu’il emploie. Il ne peut cependant pas vendre les terres ni retirer un bénéfice en vendant les produits générés sur les terrains. Ce point est important puisque le premier prince de Waterloo obtiendra tout de même la permission de défricher certaines forêts et d’en vendre le bois. Ne pouvant pas toucher l’argent de la vente, l’État a une dette envers lui de 2,3 millions de francs-or. La dette ne pouvant être remboursée (puisqu’il ne peut toucher l’argent du produit de la vente), il recevra néanmoins des intérêts de la dette. Ces intérêts se traduisaient par le versement d’une rente annuelle qui équivalait à environs 1800 euros.
En 1988, le 8e duc de Wellington arrive à passer un marché avec l’État belge. La rente annuelle (bien que faible) passe mal aux yeux du contribuable et l’État accepte de donner la pleine propriété de 25 hectares de la dotation au prince de Waterloo. Le cadeau de la pleine propriété de 25 hectares sur les 1083 hectares de propriété en usufruit, permettrait de mettre fin à la rente annuelle versée par l’État. Cette transaction n’a pas mis fin à la controverse, qui revient régulièrement sur le tapis. Sur ces 25 hectares, le duc de Wellington se retire un bénéfice de 125 000 euros par an. Néanmoins, le duc de Wellington paie un impôt foncier en Belgique et emploie des fermiers qui ont contracté un bail à long-terme, ayant la garantie que le propriétaire ne changera pas. Récemment, alors que la question a été débattue par des députés, il a été rappelé que les propriétés du prince de Waterloo faisaient partie de la dette de la Belgique acceptée par le Traité de Londres, qui a réglé la partition entre les Pays-Bas et le nouvel État belge.
Sources : Britannica, Le Vif