La princesse Astrid de Belgique assure une mission économique importante en Australie, en tant que représentant de Sa Majesté le roi des Belges. La sœur du roi Philippe a choisi de mettre à l’honneur un savoir-faire oublié, ressuscité grâce à la manufacture Bernard Depoorter. La princesse Astrid a porté des parures végétales, fabriquées sur des moules datant des 18e et 19e siècles, lors de ses premiers jours à Sydney. L’une des créations a été obtenue par l’insolation de la Lune.
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La princesse Astrid porte les créations de la manufacture Bernard Depoorter en Australie
C’est en Belgique que l’on peut trouver aujourd’hui des presses, des moules et des outils uniques, destinés à reproduire des parures végétales. Cette collection de 8000 presses en acier, d’un poids total de 16 tonnes, a été dénichée en France par Bernard Depoorter et sa collaboratrice. « Nous avons sauvé une manufacture française, qui est la mémoire française de ce métier d’art et qui compte parmi les cinq dernières maisons au monde à avoir cette collection d’outils pour pouvoir le faire », nous explique le couturier et directeur de la maison.
Ce savoir-faire français, ramené en Belgique par Bernard Depoorter, a attiré l’attention de la famille royale belge. La princesse Astrid et son frère, le prince Laurent, ont visité l’atelier cet été. La reine Mathilde a déjà porté des créations de la manufacture, tout comme Marie-Antoinette et Joséphine de Beauharnais ont porté en leur temps des créations issues de ces mêmes presses.
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La parure florale chrysanthème portée par la princesse Astrid à Sydney
Le 23 octobre 2023, la princesse Astrid de Belgique a fait grande impression lorsqu’elle a prononcé un discours au Musée d’art contemporain de Sydney, en guise de conclusion de sa première journée de visite dans le cadre de sa mission économique en Australie. Ce soir-là, en présence de Margaret Beazley, gouverneure de la Nouvelle-Galles-du-Sud, la princesse Astrid portait une robe plissée violette et une parure végétale noire épinglée comme une broche.
Cette parure florale est un chrysanthème en taffetas de soie que le créateur aime appeler « le chrysanthème méduse ». « Elle a découvert notre travail et était extrêmement touchée », nous confie Bernard Depoorter, qui est très fier d’avoir ramené cet artisanat dans sa ville, à Wavre. Les presses découvertes en Charentes-Maritimes, provenant de onze ateliers parisiens de parurerie florale, puis âprement négociées, s’accompagnaient d’outils métalliques patinés par la rouille, d’archives, de documents, croquis,… Il ne manquait plus que redécouvrir ou inventer les gestes nécessaires pour faire fonctionner ces machines et manier les outils.
La pivoine insolée par la Lune a été portée à l’Opéra de Sydney
La princesse Astrid portait une deuxième création de la manufacture Bernard Depoorter le mardi 24 octobre. Elle réservait la grosse pivoine « fleur de lune » pour cette visite du bâtiment le plus emblématique de Sydney, son opéra.
L’impressionnante fleur est maintenue à la base par un faux feuillage en cuir d’agneau rose métallisé. La fleur est dans des coloris légèrement violacés avec des taches noires. Les taches sur les pétales ont été obtenues grâce à une technique particulière qui a été développée par le créateur. Bernard Depoorter garde le secret de fabrication de cette création unique mais nous a révélé que « les pétales avaient été insolés par la lumière de la Lune ».
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Un savoir-faire unique rapatrié en Belgique
Les presses, gaufroirs, emporte-pièces ont servi à créer des motifs floraux, fruitiers, végétaux et ornementaux pour des bijoux, des parures, des tissus portés par de grands noms des siècles passés. Les outils ont aussi servi à créer des commandes particulières pour de grandes maisons de couture, comme Worth, Paul Poiret, Chanel et Dior. Aujourd’hui, Bernard Depoorter modernise aussi ses créations en utilisant des tissus et matériaux de notre temps, soucieux de maintenir des valeurs éthiques en matière d’écologie et de durabilité.
Les parures florales portées par la princesse Astrid auraient certainement plu à son aïeule, la reine Elisabeth. Pionnière de la modernité à la Cour, l’épouse du roi Albert 1er était aussi une passionnée de fleurs. Qu’elles soient fraîches et naturelles ou artificielles en soie, les fleurs choisies par la reine Elisabeth pour orner ses chapeaux étaient souvent extravagantes ou originales.
Bernard Depoorter est un couturier à succès. Il vit aujourd’hui une belle aventure avec les parures florales de sa manufacture qui font aussi l’objet d’un musée à Wavre. Le créateur continue de se développer, notamment dans l’art pluridisciplinaire et total, allant d’immenses toiles pour les musées jusqu’à l’art décoratif. En tant que créateur de haute couture, la réputation de Bernard Depoorter n’est plus à faire. Il a habillé de nombreux membres de la famille royale. On se souvient notamment de la robe grise, déjà ornée de fausses fleurs, portée par la princesse Claire lors des festivités de la fête nationale en 2010.
