Dimanche dernier, le roi Felipe annonçait renoncer à l’héritage douteux de son père, le roi émérite Juan Carlos. Ce dernier est soupçonné d’avoir reçu près de 100 millions d’euros de la part de l’ancien roi Abdallah d’Arabie saoudite et de les avoir cachés sur un compte en Suisse. Pour ne rien arranger à l’affaire, il avait désigné son fils, le roi Felipe comme mandataire de ce compte. Pour sauver sa couronne, le roi Felipe a pris la sage décision de priver son père de sa dotation publique et de refuser tout héritage de sa part. Il y a quelques années, sa mère, la reine émérite Sofía avait elle aussi refusé de se battre pour l’héritage familial.
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Le jour où la reine Sofía a renoncé à se battre contre l’État grec
En 1994, le roi Constantin et la princesse Irène de Grèce, deux des trois enfants du roi Paul 1e et de la reine Federika, morts respectivement en 1964 et en 1981, assignaient la République hellénique en justice, avec leur tante. La reine Sofía d’Espagne, née princesse de Grèce, sœur aînée de Constantin II et Irène, avait quant elle décidé de rester en retrait et de ne pas être impliquée dans le procès. Il faut dire qu’à l’époque, elle était reine d’Espagne et non seulement elle ne voulait pas être impliquée dans un conflit diplomatique avec la Grèce, mais en plus, elle bénéficiait de ressources financières. Le roi Constantin, roi déchu lors de l’abolition de la monarchie, en 1973, ne risquait plus rien.
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Les biens de la famille royale confisqués par la Grèce
En 1994, le Premier ministre Andreas Papandreu a promulgué une loi visant à confisquer les biens de l’ancienne famille royale de Grèce. Il y a 3 biens qui étaient visés. Le premier est le palais royal de Tatoï, à quelques kilomètres d’Athènes, construit sur un domaine de 16 800 hectares où se trouve également la nécropole royale. Le deuxième bien confisqué est 14 000 hectares de terres à Polydendri, dans le nord du pays. Et le troisième bien est le palais Mon Repos, situé sur l’île de Corfou, qui servait de résidence d’été à la famille.
Bien décidés à récupérer leurs biens, la fratrie grecque a immédiatement entrepris des démarches juridiques. À l’époque, les avocats qui avaient conseillé la reine Sofía sur ce dossier, avaient estimé l’ensemble des trois biens à l’équivalent de 470 millions d’euros.
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La reine émérite Sofía n’a pas réclamé son dû
La reine Sofía a décidé de se retirer et de ne pas continuer les poursuites. Le roi Constantin, la princesse Irène mais aussi la princesse Catherine, tante des deux précédents, sœur de Paul 1e et fille de Constantin 1e, ont poursuivi l’État grec devant tous les tribunaux possibles. Après avoir épuisé tous les recours possibles dans le pays, ils se sont adressés à la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg. En 2000, la famille royale gagne enfin son procès, obligeant l’État à lui restituer ses biens, après négociations entre les deux parties. Au bout de 2 ans de négociations n’aboutissant à aucun accord, la Cour européenne a alors condamné l’État grec a versé une indemnisation à la famille d’environ 13 millions. Le roi Constantin a reçu 12 millions, la princesse Irène 900 000 euros et la princesse Catherine 300 000 euros. La famille espère toujours récupérer au moins le domaine de Tatoï où repose toute la famille.
Ce procès a fait grand bruit en Grèce, surtout que l’indemnité versé à la famille a été financée grâce au Fonds pour les catastrophes naturelles. Le roi Constantin a utilisé les 12 millions qu’il a reçus pour créer la Fondation Anne-Marie de Grèce, au nom de son épouse. La Fondation Anne-Marie, quant à elle, aide financièrement régulièrement les Grecs ayant subi un préjudice lié à des catastrophes naturelles, comme en 2018 lorsque la fondation a soutenu les personnes en difficulté suite aux incendies qui avaient ravagé le pays.
Article inspiré par Vanity Fair España