Le roi Albert et la reine Paola rencontrent le prince Alois Konstantin de Löwenstein, descendant des souverains de Rochefort

La paisible bourgade de Rochefort, en province de Namur, connue pour sa bière trappiste, sa nature et son château comtal, a reçu la visite du descendant des anciens souverains de la principauté de Rochefort. Le prince Alois Konstantin de Löwenstein a mis à l’honneur ses ancêtres, lors d’une visite du roi Albert II et de la reine Paola dans la région.

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Les anciens souverains belges accueillis dans les environs de Rochefort

Le vendredi 26 mai 2023, le roi Albert II et la reine Paola étaient en visite à Foy-Notre-Dame, un village de la commune de Dinant. Les parents du roi Philippe sont arrivés en fin de journée à l’église Notre-Dame de Foy, dont le sanctuaire marial fête ses 400 ans. Pour marquer cet anniversaire, une conférence était organisée dans l’église construite en 1623.

L’église Notre-Dam de Foy à Foy-Notre-Dame (Dinant) fête ses 400 ans en 2023, avec une conférence en présence du roi Albert II et de la reine Paola (Photo : Bildarchiv Monheim GmbH / Alamy / Abacapress)

La conférence portait sur la famille de Löwenstein, ancienne famille princière germanique qui a régné sur la principauté de Rochefort, située à une vingtaine de kilomètres de Foy-Notre-Dame. Le roi Albert II et la reine Paola ont rencontré à l’église le prince Alois Konstantin de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg, dont un ancêtre a initié un pèlerinage encore organisé aujourd’hui à Foy-Notre-Dame. Le chef de la branche Rosenberg de la famille princière est anecdotiquement le prétendant au trône de l’ancienne principauté de Rochefort.

La famille royale belge descend des Wittelsbach par la reine Elisabeth, épouse du roi Albert 1er, mais aussi des Rosenberg. Étonnamment, c’est la reine Paola qui est une proche cousine du prince Alois Konstantin, fils de Charles de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg et de Carolina des comtes Rignon. Le grand-père maternel d’Alois Konstantin était Edoardo Rignon, le frère de Maria Rignon, elle-même la mère de Luisa Gazelli, la mère de la reine Paola.

En 1441, le comte palatin du Rhin Frédéric, de la puissante famille de Wittelsbach a acheté le comté de Löwenstein, aujourd’hui situé dans le Bade-Wurtemberg, dans le sud-est de l’Allemagne. Louis, son fils issu de son mariage inégal avec une dame de compagnie, a hérité du petit comté de Löwenstein que possédait son père. Bien que ses parents fussent mariés, le rang inégal de sa mère ne lui permit pas d’hériter des droits dynastiques principaux des Wittelsbach. L’empereur lui accorda alors le titre de consolation de comte de Löwenstein, devenant le fondateur d’une nouvelle branche morganatique des Wittelsbach.

Louis 1er, fils du comte palatin du Rhin Frédéric de Wittelsbach, obtint le titre de comte de Löwenstein, en tant qu’enfant issu d’une relation morganatique entre Frédéric et une dame de la cour (Photo : Universal Images Group North America LLC / Alamy / Abacapress)

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L’histoire des Löwenstein devenus princes de Rochefort

Au fil des générations les comtes de Löwenstein ont gagné d’autres territoires, notamment par mariage, comme le comté de Wertheim. Ils ont aussi perdu le Löwenstein qui a rejoint le grand territoire de Wurtemberg. En 1574, Louis de Löwenstein, époux d’Anna de Stolberg, hérita à la mort de son beau-père du territoire de Rochefort, situé actuellement en Belgique, qui était une possession des Stolberg. 1611, le comte Jean-Thierry, le fils catholique de Louis de Löwenstein hérita à son tour de Rochefort, restant vassal des princes-évêques de Liège. De 1651 à 1698, Rochefort est annexé à la France puis revint aux Löwenstein. En 1711 Rochefort est élevé au rang de principauté et Maximilien-Charles devient le premier prince de Rochefort.

Le roi Albert II et la reine Paola sont accueillis devant l’église à Foy-Notre-Dame ce vendredi 26 mai 2023 (Photo : DR/Capture d’écran)

À partir de 1732, un procès qui durera plusieurs décennies est initié pour juger de légitimité des Löwenstein sur Rochefort. Les Löwenstein seront finalement dépossédés de Rochefort, au profit des Stolberg qui récupèrent le territoire peu avant la révolution, puis les annexions à la France et aux Pays-Bas. La famille a ensuite changé son nom, abandonnant Rochefort pour Rosenberg, une autre possession.

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Le prince Alois Konstantin de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg

Le prince Alois Konstantin de Löwenstein, qui a fait l’honneur de quitter son château de Kleinheubach, a parlé de ses ancêtres aux anciens souverains belges et au public d’habitants de la région, curieux d’en apprendre plus sur la famille à l’origine du pèlerinage à Foy-Notre-Dame. Comme ses ancêtres, le prince est très attaché au devoir social. Durant le règne des Löwenstein à Rochefort, le territoire a été frappé par la peste, un triste sort auquel le souverain ne fut pas insensible et il mit en place différentes solutions pour soulager les Rochefortois. Le souverain avait notamment initié le pèlerinage jusqu’à l’église Notre-Dame de Foy, où se trouve le sanctuaire marial depuis le 17e siècle, pour implorer la guérison à la Vierge. Aujourd’hui encore, un pèlerinage est organisé tous les 7 ans jusqu’à Foy-Notre-Dame. Le pèlerinage était organisé ce 29 mai, le lundi de Pentecôte.

Le prince Alois Konstantin de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg ici photographié avec son épouse, la princesse Anastasia de Prusse, au mariage du prince Georg Friedrich de Prusse en 2011. Il porte le collier de l’ordre de la Toison d’or autour du cou (Photo : Guido Ohlenbostel/Action Press/ABACAPRESS.COM)

Le prince Alois Konstantin est impliqué dans de nombreuses œuvres. Il s’est engagé en faveur de projets sociaux et d’intérêt commun. Il contribue depuis 1971 à la défense du libre accès aux lieux saints à Jérusalem en tant que chevalier de l’ordre du Saint Sépulcre. En 1996, il est devenu l’un des 51 chevaliers de l’ordre de la Toison d’or de la branche habsbourgeoise, comme le furent certains de ses ancêtres. Le roi Albert II est lui-même membre de l’ordre de la Toison d’or (des deux branches : habsbourgeoise et espagnole).

La branche Rosenberg (anciennement Rochefort) est encore aujourd’hui la branche catholique de la famille Löwenstein-Wertheim, alors que la branche Freudenberg est la branche protestante. D’un point de vue strictement généalogique, bien que dynastiquement les Rosenberg soient une branche cadette en raison de leur origine morganatique, il s’agit pourtant de la branche aînée en ligne patrilinéaire de l’ensemble de la famille de Wittelsbach. Les Löwenstein descendent de Louis, le fils né en 1463 du mariage entre le comte Frédéric du Palatinat et Clara Tott, une dame de la cour. Les fils de Frédéric étant nés d’un mariage inégal, il adopta son neveu Philippe, le fils de son frère cadet, par lequel s’est perpétuée la famille Wittelsbach. Les Wittelsbach vont par la suite régner, notamment, sur la Bavière.

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr