Le roi des Zoulous suspecte son empoisonnement

Le roi Misuzulu des Zoulous a été emmené à l’hôpital, en Eswatini, dès les premiers symptômes. Le roi des Zoulous a immédiatement suspecté son empoisonnement, craignant pour sa vie après avoir assisté au décès d’un de ses conseillers, probablement empoisonné. Selon ses proches, le roi coutumier se porte bien.

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Le roi Misuzulu craint un empoisonnement et demande son hospitalisation en Eswatini

Le roi Misuzulu kaZwelithini, 48 ans, a été emmené à l’hôpital à sa demande. Selon les informations de la BBC, il en serait déjà ressorti et se porterait bien. Ce séjour à l’hôpital, à la demande du roi, a eu lieu en Eswatini, le pays voisin. Le roi Mswati III d’Eswatini est l’oncle du roi Misuzulu et son royaume est un pays refuge pour le roi des Zoulous, lorsqu’il se sent en insécurité dans son propre pays, l’Afrique du Sud.

Encore traumatisé par la mort de ses deux parents, à quelques semaines d’intervalle dans un hôpital sud-africain, en 2021, le roi des Zoulous a quelques craintes d’être soigné en Afrique du Sud.

Le roi Misuzulu kaZwelithini des Zoulous pense avoir été empoisonné et demande son hospitalisation (Photo : PA Photos/ABACAPRESS.COM)

L’assistant principal du roi Misuzulu, Douglas Xaba, qui était avec lui, « est décédé assez soudainement et il y a des soupçons qu’il ait été empoisonné », peut-on lire dans le communiqué du chef Buthelezi, le porte-parole de la famille royale zouloue. Lorsque le roi Misuzulu a commencé lui-même à se sentir mal, « il a soupçonné qu’il avait lui aussi été empoisonné ».

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Le roi des Zoulous n’est pas serein et les tensions sont vives au sein de sa famille

Le roi Misuzulu ne dort pas sur ses deux oreilles lorsqu’il se trouve dans le KwaZulu-Natal, la province sud-africaine sur laquelle il règne en tant que chef coutumier. Bien qu’il n’ait pas de véritable pouvoir politique, l’influence morale du roi est toujours importante auprès des Zoulous. Il obtient aussi une dotation annuelle importante de plusieurs millions de la part de l’État sud-africain pour financer sa monarchie. Il est aussi en charge de présider de nombreuses cérémonies officielles dont l’ouverture annuelle du parlement de KwaZulu-Natal.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa remet le certificat de reconnaissance au roi Misuzulu lors de son couronnement à Durban en octobre 2022 (Photo : capture d’écran vidéo YouTube)

Une partie de sa famille tente depuis le début son règne de l’empêcher de régner. Il a succédé à son père, le roi Goodwill Zwelithini, en 2021, désigné par sa mère, la reine Matfombi Dlamini, elle-même désignée régente puis décédée de manière suspecte quelques semaines après le début de sa régence. Le roi Goodwill Zwelithini avait six épouses et 26 enfants reconnus. Misuzulu n’était pas l’aîné.

Depuis lors, la première épouse du défunt roi Goodwill Zwelithini et deux de ses filles tentent des actions en justice pour invalider le règne de Misuzulu. D’autres membres de la famille royale considèrent le prince Simakade comme le successeur légitime de Goodwill Zwelithini.

Le roi Misuzulu a été légitimé par le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Une cérémonie de couronnement a été organisée en grande pompe, en présence du président sud-africain, le 29 octobre 2022. Quelques mois plus tôt, en août 2022, le roi Misuzulu avait été couronné au cours d’une cérémonie traditionnelle. En mars 2022 déjà, le président Ramaphosa avait publié une ordonnance présidentielle dans laquelle il reconnaissait Misuzulu en tant que roi des Zoulous.

Le roi Mswati III d’Eswatini lors de la cérémonie de reconnaissance de son neveu en tant que roi des Zoulous (Photo : capture d’écran vidéo YouTube)

Le Maroc, le Lesotho et l’Eswatini sont les trois derniers royaumes souverains d’Afrique. Le Lesotho est un pays également enclavé dans l’Afrique du Sud. L’Eswatini, autrefois appelé Swaziland, est un pays voisin de l’Afrique du Sud. Le dernier roi absolu au monde, Mswati III d’Eswatini, est très proche de son neveu et lui assure une légitimité et une protection.

Arbre généalogique de la famille royale zouloue, cousine de la famille royale swazie depuis peu, et descendante des chefs du clan zoulou (Image : Histoires Royales)

Après des siècles de clans et tribus dirigés par un chef, le royaume des Zoulous (ou Empire zoulou) fut un État reconnu lorsqu’il acquit son indépendance en 1816, sous le règne du roi Chaka. Le règne du roi Chaka est considéré comme l’apogée de la période zouloue. Le roi Cetshwayo, neveu du roi Chaka, vit quant à lui son royaume devenir le Zoulouland en 1883, et passer sous le contrôle britannique. Lorsque l’Afrique du Sud prit son indépendance en 1961, la république reconnut également une liste de royaumes traditionnels. Ces royaumes sont reconnus et confirmés par la Constitution sud-africaine de 1996.

L’article 212 de la constitution sud-africaine reconnaît un certain nombre de royaumes traditionnels, dans lesquels les monarques occupent un réel rôle de médiateur au niveau local et un rôle symbolique, en tant que garants de la préservation culturelle de leur tribu. Le roi Misuzulu Zulu est le souverain du peuple zoulou, anciennement regroupé dans le Zoulouland, qui aujourd’hui fait partie de la province sud-africaine du KwaZulu-Natal. Parmi les royaumes traditionnels, celui des Zoulous est le plus important en termes de population. On estime à un cinquième de la population sud-africaine appartenant à l’ethnie zouloue.

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr