Le roi Philippe entouré de royautés du monde entier au Caire pour l’inauguration du Grand musée égyptien

Le roi Philippe de Belgique, le roi Felipe VI d’Espagne, le prince Albert II de Monaco le grand-duc Henri de Luxembourg, la reine Rania de Jordanie ou encore la reine Mary de Danemark ont assisté, ce 1er novembre 2025, à l’inauguration du Grand musée égyptien (GEM), au pied des pyramides de Gizeh. Cet événement de grande ampleur en Égypte mettait particulièrement la Belgique à l’honneur.

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Les royautés à l’inauguration du Grand musée égyptien

Dans les rues du Caire, impossible de passer à côté de l’ouverture du Grand musée égyptien (GEM), déjà appelé familièrement la « quatrième pyramide ». Des affiches publicitaires couvrent l’espace public dans la capitale égyptienne. Selon Team France-Export, le secteur du tourisme contribue à environ 11% du PIB égyptien, avec près de 15 millions de touristes étrangers qui visitent l’Égypte chaque année. L’ouverture du GME est donc un événement majeur dans le pays, qui projette de doubler son nombre de touristes annuels d’ici 2028.

Le roi Philippe de Belgique et le roi Felipe VI d’Espagne devant le prince Charles de Bourbon des Deux-Siciles, à côté notamment du président fédéral allemand Frank-Walter Steinmeier (Photo : Casa de SM el Rey)

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Ce 1er novembre 2025, le roi Philippe de Belgique, 65 ans, s’est rendu en Égypte, répondant à l’invitation du président Abdel Fattah al-Sissi qui s’est entouré de chefs d’État du monde entier pour assister à l’inauguration de son musée. Le musée de près de 500 000 mètres carrés est construit au pied des pyramides de Gizeh. Dans l’atrium, s’élève une majestueuse statue de Ramsès II de 11 mètres de haut. Le musée était déjà partiellement ouvert depuis un an mais à présent plus de 5400 pièces provenant de la tombe de Toutânkhamon sont exposées dans leur intégralité.

La reine Rania en rouge, à côté du président Abdel Fattah al-Sissi et son épouse, devant le prince héritier Salman de Bahrein, le prince héritier d’Abou Dhabi, le cheikh Khaled ben Mohammed ben Zayed Al Nahyane (Photo : Bernd von Jutrczenka/DPA/SIPA)

La Belgique est impliquée dans la construction de ce musée pharaonique, dessiné par le bureau dublinois Heneghan Peng Architects. La construction a été confiée à la société belge Besix. Près d’un milliard de dollars ont été investis dans la construction du musée, dont le chantier a duré onze ans. La Belgique est aussi impliquée dans la cérémonie d’ouverture. Le show lumineux, sous forme de mapping vidéo, était confié au studio visuel Dirty Monitor, basé à Charleroi.

Le roi Felipe à côté du grand-duc Henri, entourés du Premier ministre démissionnaire néerlandais Dick Schoof, la ministre de la Culture française Rachida Dati et l’épouse du premier ministre luxembourgeois Marjolijne Frieden (Photo : Casa de SM el Rey)

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Le roi Philippe rend hommage à son aïeule, la reine Elisabeth, présente lors de l’ouverture de la tombe de Toutânkhamon

De nombreuses royautés étaient présentes à l’événement : le roi Philippe de Belgique, le roi Felipe VI d’Espagne, le prince Albert II de Monaco le grand-duc Henri de Luxembourg, la reine Rania de Jordanie avec sa fille Salma, la reine Mary de Danemark, le prince héritier Theyazin d’Oman, le prince héritier Salman de Bahreïn, le prince héritier d’Abou Dhabi, le cheikh Khaled ben Mohammed ben Zayed Al Nahyane, la princesse Sirivannavari de Thaïlande ou encore le prince Charles et la princesse Camilla de Bourbon des Deux-Siciles.

Photo de groupe des chefs d’État et de gouvernement présents à l’inauguration du Grand musée égyptien ce 1er novembre 2025 (Photo : Casa de SM el Rey)

Le 4 novembre 1922, il y a donc 103 ans presque jour pour jour, Hussein Abdel-Rassoul, un porteur d’eau, creuse un trou dans le sol dans la Vallée des Rois, sur un site exploité par l’archéologue britannique Howard Carter. Le jeune Hussein tombe sur une marche, puis une autre. En tout, il y a seize marches qui s’enfoncent à 4 mètres dans le sol jusqu’à une porte, celle du tombeau de Toutânkhamon. Les fouilles, l’excavation et les recherches à l’intérieur de la sépulture durent plusieurs jours, soutenues financièrement par le mécène de Carter, Lord Carnarvon, qui arrivera en Égypte le 23 novembre.

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Lorsque les fouilles permettent d’arriver jusqu’à la troisième chambre funéraire, le 28 novembre, Carter et Carnarvon rebouchent la porte afin d’attendre l’arrivée de l’inspecteur des Antiquités, qui devait authentifier l’ouverture et procéder officiellement à l’ouverture de la chambre. Cet événement est prévu pour le 17 février 1923. En Belgique, l’égyptologue Jean Capart écrit un premier un article dans le journal Le Flambeau pour annoncer la découverte. La reine Elisabeth de Belgique est folle de joie en lisant la nouvelle, elle qui est passionnée par l’Égypte. Elle demande à être présente sur place pour l’ouverture de la chambre. Le roi Fouad organise alors sa venue, avec l’aide du Haut-Commissaire britannique Lord Allenby. 

Le 9 février, la reine embarque à bord du train royal à Bruxelles. Elle est accompagnée du prince Léopold, futur Léopold III, et bien sûr de Jean Capart. Le trajet dura 6 jours. Le 17 février, le grand jour est enfin arrivé, mais la Reine se porta malade. Le mystère plane encore sur la raison officielle qui poussa Elisabeth à ne pas assister à l’ouverture de la chambre, elle qui venait de traverser une partie du monde à la hâte pour vivre cet instant. L’une des théories évoque la superstition de la Reine qui voulait échapper à la malédiction de Toutânkhamon qui devait s’abattre sur ceux qui auraient violé sa sépulture. L’autre théorie dit que la Reine voulait vivre ce moment privilégié de façon plus intimiste, loin de l’agitation médiatique et des cérémonies officielles prévues pour le jour-J. Malgré ce petit malaise diplomatique, le choix de la Reine fut respecté et c’est dès le lendemain, le 18 février, qu’elle pénétra dans la sépulture du pharaon Toutânkhamon, mort à 18 ans après dix ans de règne, il y a plus de 3000 ans.

Elisabeth de Belgique était une passionnée d’archéologie et surtout d’égyptologie. Elle s’est rendue pour la première fois dans le pays avec sa tante, l’impératrice Sissi. Puis elle y est retournée à plusieurs occasions, notamment en 1911 avec son époux, Albert 1er, mais c’est son voyage de 1923 qui fut le plus mémorable. Elisabeth a transmis cette passion à son fils Léopold et la famille royale belge garde un lien particulier avec les fouilles de Louxor. En mars 2023, la princesse Élisabeth a accompagné la reine Mathilde lors de son voyage en Égypte. Un siècle après son arrière-arrière-grand-mère, la princesse Élisabeth était elle aussi entrée dans la tombe de Toutânkhamon.

Une fois la peur de la malédiction passée, la reine Elisabeth a demandé à retourner sur le site du tombeau le 21 et le 25 février, puis le 9 mars 1923, quitte à déranger et parfois même agacer les archéologues qui travaillaient sur place. Son séjour en Égypte s’est prolongé à Alexandrie et elle ne rentrera en Belgique qu’au bout de sept semaines. Une fois de retour à Bruxelles, la passion de la reine pour l’égyptologie sera décuplée et elle va créer la Fondation égyptologique Reine Élisabeth, avec à sa tête Jean Capart.

Le roi Philippe restera sur place deux jours. Dimanche 2 novembre, le roi Philippe visitera le musée pour y découvrir ses collections. Une rencontre avec des archéologues belges qui travaillent sur des sites égyptiens est également prévue au programme.

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr