La reine Mathilde et sa fille aînée, la princesse Élisabeth, ont visité le tombeau de Toutânkhamon, dans la Vallée des Rois ce 15 mars 2023. Il y a tout juste 100 ans, la reine Elisabeth, arrière-grand-mère du roi Philippe, fut l’une des premières personnalités au monde à découvrir le tombeau. L’actuelle duchesse de Brabant a très certainement vécu ce mercredi l’un des engagements officiels les plus riches en découvertes de sa vie.
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Mathilde et Élisabeth de Belgique dans la Vallée des Rois, 100 ans après Élisabeth et Léopold de Belgique
Le 4 novembre 1922, dans la Vallée des Rois, Hussein Abdel-Rassoul, un porteur d’eau, creuse un trou dans le sol, sur un site exploité par l’archéologue britannique Howard Carter. Le jeune Hussein tombe sur une marche, puis une autre. En tout, il y a seize marches qui s’enfoncent à 4 mètres dans le sol jusqu’à une porte, celle du tombeau de Toutânkhamon. Il faut attendre une vingtaine de jours que Lord Carnarvon, mécène de Carter, soit averti par télégramme et arrive en Égypte pour reprendre les fouilles. Le 29 novembre 1922, le tombeau est officiellement ouvert devant un parterre de spécialistes triés sur le volet.
Dès le lendemain, The Times publie un article sur le sujet et la nouvelle se répand dans le monde entier. En Belgique, c’est l’égyptologue Jean Capart qui écrivit le premier un article sur le sujet dans le journal Le Flambeau. La reine Élisabeth, épouse du roi Albert 1e, est folle de joie en lisant la nouvelle. Elle apprend que l’inauguration officielle du tombeau est prévue pour le 17 février 1923, avec l’ouverture de la dernière chambre, la chambre funéraire où repose la dépouille du pharaon. Elle prévient son époux et les autorités qu’elle veut être présente ce jour-là !
Ce 15 mars 2023, la reine Mathilde et sa fille, la princesse Élisabeth, ont foulé les marches du tombeau de Touthânkamon, 100 ans presque jour pour jour après la reine Elisabeth, arrière-arrière-grand-mère de la princesse. La reine et sa fille ont aussi visité le site de Cheikh Abd el-Gournah, une autre nécropole de Thèbes.
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La reine Elisabeth a (presque) assisté à l’ouverture de la chambre de Toutânkhamon
Le 9 février 1923, la reine Elisabeth embarque à bord du train royal à Bruxelles. Elle est accompagnée du prince Léopold, futur Léopold III, et bien sûr de Jean Capart. Le trajet dure 6 jours. À Louxor, la reine séjourne au Winter Palace et les délégations s’affairent à organiser la démolition officielle de la porte de la troisième chambre le 17 février, en présence de l’inspecteur et de la reine des Belges. Le grand jour arrivé, la reine se porta malade, pour cause de migraine, et ne se rendit pas dans la Vallée des Rois. Le mystère plane encore sur la raison officielle qui poussa Elisabeth à ne pas assister à l’ouverture de la chambre, elle qui venait de traverser une partie du monde à la hâte pour vivre cet instant.
Pourquoi la reine Elisabeth s’était-elle portée malade alors qu’elle se réjouissait d’assister à ce moment ? La reine voulait-elle échapper à la malédiction de Toutânkhamon ? La superstition dit qu’une malédiction allait s’abattre sur tous ceux qui auraient violé la sépulture. L’autre théorie dit que la reine voulait vivre ce moment privilégié de façon plus intimiste, loin de l’agitation médiatique et des cérémonies officielles prévues pour le jour-J. Malgré ce petit malaise diplomatique, le choix de la Reine fut respecté et c’est dès le lendemain, le 18 février, qu’elle pénétra dans la sépulture du pharaon Toutânkhamon, mort à 18 ans après dix ans de règne, il y a plus de 3000 ans.
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Un voyage impressionnant pour l’héritière du trône intéressée par l’histoire
La princesse Élisabeth, duchesse de Brabant, a vécu ce moment avec presque autant d’émotion ce 15 mars. Comme son arrière-grand-père, Léopold, lui aussi duc de Brabant et héritier du trône à l’époque, la princesse est âgée de 21 ans lors de ce voyage. Comme son aïeule, qui lui a donné son prénom, la princesse est passionnée d’histoire. La future reine des Belges est en deuxième année d’étude à la faculté d’Histoire et Politique du Lincoln College, un établissement de l’université d’Oxford.
Une fois la peur de la malédiction passée, la reine Elisabeth a demandé à retourner sur le site du tombeau le 21 et le 25 février, puis le 9 mars 1923, quitte à déranger et parfois même agacer les archéologues qui travaillaient sur place. Son séjour en Égypte s’est prolongé à Alexandrie et elle ne rentrera en Belgique qu’au bout de 7 semaines de voyage. Une fois de retour à Bruxelles, la passion de la reine pour l’égyptologie sera décuplée et elle va créer la Fondation égyptologique Reine Élisabeth, avec à sa tête Jean Capart.
En 2023, on célèbre aussi le 200e anniversaire du déchiffrage des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, mais aussi le 125e anniversaire de l’égyptologie belge, les 100 ans de l’Association égyptologique Reine Elisabeth et les 75 ans de la mort de Jean Capart.