Hier, le roi Willem-Alexander et la reine Máxima commémoraient le Jour du Souvenir comme chaque année, sur la place du Dam à Amsterdam. Cette année, la place était vide, à cause des mesures sanitaires gouvernementales, pourtant, il s’agissait de l’anniversaire des 75 ans de la libération. Le roi des Pays-Bas a prononcé un discours poignant sur la place vide, rappelant sa rencontre avec Jules Schelvis, un survivant de Sobibor. Dans son discours, après les deux minutes de silence habituelles, le roi Willem-Alexander a avoué que son arrière-grand-mère, la reine Wilhelmine avait échoué dans sa mission de protection des juifs.
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Le roi des Pays-Bas reconnait que son arrière-grand-mère n’en a pas fait assez pour protéger les juifs
Dans son discours sur la place du Dam vide, le roi Willem-Alexander a parlé des juifs et de tous les « humains, les concitoyens dans le besoin, qui se sont sentis abandonnés, pas assez entendus, pas assez soutenus, ne serait-ce que par des mots. » Le roi Willem-Alexander a avoué que cet abandon provenait « également de Londres ». En parlant de Londres, le roi des Pays-Bas parle de son « arrière-grand-mère », la reine Wilhelmine qui « malgré sa résistance inébranlable » a elle aussi abandonné les siens. « C’est quelque chose à laquelle je ne me fais pas. »
La reine Wilhelmine a fui son pays le 13 mai 1940 et s’est installée à Londres, d’où elle a dirigé son gouvernement en exil. Elle a tenu un discours ou parlé 48 fois à la radio durant plusieurs années, pourtant elle n’a mentionné que trois fois la persécution des juifs, laissant certains croire qu’elle était indifférente à leur sort. Environ 75% des juifs néerlandais ont été tués pendant la guerre. Lors de la Deuxième guerre mondiale, elle a toutefois marqué les esprits pour avoir dirigé avec force son pays, n’hésitant pas à renvoyer son Premier ministre qui tentait de parlementer avec Hitler. « On ne pactise pas avec le diable, l’ennemi de l’humanité », avait-elle alors déclaré pour justifier son renvoi. Elle abdiquera en 1948, en faveur de sa fille, Juliana.
La vie de Wilhelmine en exil :
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