Il y a quelques jours, Paris Match publiait une longue interview du grand-duc et de la grande-duchesse de Luxembourg, à l’occasion du 40e anniversaire de mariage du couple. L’interview, menée par Stéphane Bern, pose question aux institutions luxembourgeoises qui n’ont pas apprécié certains commentaires du chef d’État, et surtout ceux de son épouse. La maréchale de la Cour confirme qu’elle n’avait pas donné son accord pour l’entretien.

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Une interview sans autorisation un peu trop délicate pour la Maison du Grand-Duc
Sur les ondes de la radio RTL, la maréchale de la Cour, Yuriko Backes, une ancienne diplomate qui a pris ses fonctions il y a quelques mois, indique qu’elle n’avait pas donné son accord pour l’interview donnée par le grand-duc Henri et la grande-duchesse Maria Teresa, au début du mois à Paris Match. Dans cet entretien, le couple grand-ducal revient sur différents événements qui ont bouleversé la Cour en 2020.
L‘arrivée de Yuriko Backes en tant que nouvelle maréchale de la Cour a engendré la restructuration nécessaire, qui faisait suite au rapport Waringo. Ce dernier pointait des dysfonctionnements au Palais. La nouvelle structure autour du chef d’État porte désormais le nom de Maison du Grand-duc.
Crispations après les critiques de misogynie de la grande-duchesse Maria Teresa
La grande-duchesse Maria Teresa a accepté de répondre à Stéphane Bern, interrogée à propos de ces changements. Rappelons que plusieurs dysfonctionnements pointés dans le rapport Waringo concernaient le rôle de la Grande-Duchesse. « Tenter de réduire l’institution grand-ducale à un unique représentant de type présidentiel, c’est l’amputer », expliquait Maria Teresa au célèbre animateur spécialiste des têtes couronnées. « Alors que le Luxembourg se veut exemplaire en matière d’égalité entre hommes et femmes, il y a sans doute une forme de misogynie à vouloir effacer l’épouse du grand-duc. »
La grande-duchesse modère ensuite ses propos, indiquant qu’elle ne souhaite pas se « revendiquer l’égale » de son époux, ayant « trop de respect pour la place qu’il occupe ». Néanmoins, elle fait comprendre sa vexation : « De là à m’écarter de toute décision au sein d’une institution pour laquelle j’ai œuvré vingt ans. »
Sur RTL, la maréchale de la Cour a confirmé qu’elle « n’a pas validé » l’interview. Rappelons que son rôle fait d’elle la responsable de la communication de la Cour. Yuriko Backes va plus loin, en précisant que si on lui avait demandé l’autorisation, elle « ne l’aurait sans doute pas validé, non. » Concernant le point soulevé par la Grande-Duchesse, Yuriko Backes justifie que « personne, et surtout pas moi, ne veut écarter la Grande-Duchesse d’aucune manière; Bien au contraire, un bureau est dédié aux activités de la Grande-Duchesse au sein de la Maison du Grand-Duc. »
Si le souverain et son épouse sont totalement libres de s’exprimer sur des affaires privées, comme leurs 40 ans de mariage, aborder des questions politiques ou des sujets concernant le rôle monarchique, ne peut être fait qu’avec l’approbation des institutions. Malgré ce petit couac, qui a été largement repris dans la presse luxembourgeoise, Yuriko Backes a aussi expliqué sur RTL que le « climat de peur » qui régnait autrefois dans les couloirs du Palais n’était plus d’actualité. Le Premier ministre Xavier Bettel a également discuté de la situation récemment, indiquant qu’il y avait eu du progrès sur cette question.