Cela fait 20 ans que Felipe et Eva Sannum ont rompu. Ils devaient annoncer leurs fiançailles, quand les attentats du 11 septembre 2001 ont tout bouleversé. L’ancienne mannequin d’origine norvégienne a accepté pour la première fois de s’exprimer et de revenir sur ces cinq années formidables mais déroutantes aux côtés du prince des Asturies. Soulagée, la maman de deux petits garçons est heureuse de ne pas être devenue reine.
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Felipe et Eva Sannum devaient annoncer leurs fiançailles en 2001
Les amours du jeune Felipe, fils du roi Juan Carlos et de la reine Sofia, ont toujours été discrètes. En 1995, le très sérieux El País s’imaginait que le prince héritier Felipe allait épouser Tatjana de Liechtenstein. Pendant longtemps, bien qu’officiellement Felipe et Tatjana n’ont jamais vécu d’histoire, la presse espagnole a continué à les « mettre ensemble », jusqu’en 1997, date à laquelle elle a commencé à fréquenter son futur mari, le baron von Lattrof, qui porte aussi le prénom de… Philipp.
Felipe a connu peu d’histoires d’amour sérieuses, avant de trouver l’élue de son cœur, Letizia Ortiz. Sa seule longue histoire d’amour officielle et publique était avec Eva Sannum. Elle s’est malheureusement plutôt mal terminée. La Norvégienne, mannequin lingerie, partageait sa vie depuis quelques années et l’accompagnait à différents événements publics, comme au mariage du prince héritier Haakon de Norvège, lors duquel le décolleté d’Eva a fait jaser.
Leurs fiançailles devaient être annoncées, mais le 11 septembre 2001 obligea de repousser l’annonce. Entre-temps, le roi Juan Carlos et la reine Sofía auraient probablement réussi à convaincre leur fils de renoncer à Eva, dont le passé sulfureux et ses origines familiales posaient problème. Felipe a pris du temps à se remettre de cette rupture douloureuse. En 2004, il épousa la journaliste divorcée Letizia Ortiz Rocasolano.
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Eva Sannum parle pour la première fois
Eva Sannum, née à Oslo en 1975, est l’ex-petite amie du roi Felipe VI. Ils se sont fréquentés lorsqu’il était encore prince héritier d’Espagne, de 1996 à 2001. Peu de choses et peu de ragots sont connus de cette période, car Eva s’est toujours montrée très respectueuse. Pendant leur relation, elle n’a jamais parlé, ni après leur rupture. Pour la première fois, 20 ans après avoir mis un terme à leur relation, Eva Sannum a accepté de se confier au journal norvégien Aftenposten.
Si Eva a accepté maintenant de parler, c’est parce qu’elle est heureuse dans son mariage et que Felipe est lui aussi épanoui dans sa famille, et respecté en tant que Roi. Son époux est à présent « incroyablement détendu avec cette histoire, ce qui est très bien », dit-elle au journal. Encore aujourd’hui, elle prend des pincettes lorsqu’elle s’exprime. Elle a accepté de parler à titre exceptionnel, mais elle ne veut surtout pas donner l’idée qu’elle parle pour « tirer la couverture » sur elle.
La rencontre entre Eva et Felipe
Eva Sannum raconte qu’elle a rencontré le prince espagnol par hasard quand elle travaillait comme mannequin. À l’époque, les journaux expliquaient qu’ils avaient été présentés par le prince héritier de Norvège, pays dont est originaire Eva, et c’est au mariage du prince héritier qu’Eva a fait sa première apparition dans le Gotha. Mais ce n’est pas vrai. « Felipe et moi nous sommes rencontrés complètement par hasard quand je vivais à Madrid. »
D’origines modestes et ayant traversé des périodes très compliquées dans son enfance, la relation n’était pas des plus facile. La jeune femme a eu du mal à s’adapter à ce milieu dont elle ne connaissait rien. Bien qu’elle ne le dise pas explicitement, on comprend dans l’interview que c’est elle qui a rompu.
On a toujours pensé que Juan Carlos et Sofia avaient dissuadé leur fils de l’épouser ou avaient tout fait pour que le mariage ne se réalise pas. Elle regrette aujourd’hui de ne pas avoir défendu la famille de son ex plus tôt. « Peut-être que j’étais un peu têtue là-dessus, peut-être que j’aurais dû faire une déclaration. Parce que cela donnait l’impression d’avoir été exclue de la maison royale espagnole. Mais ce n’est pas vrai ».
Comme pour la rumeur concernant sa rencontre, la rumeur concernant la rupture prouve une chose : « Lorsque vous faites le choix de ne pas commenter quelque chose, comme je l’ai fait, plusieurs fois, des vérités qui ne correspondent pas à la réalité sont établies dans la presse. Pourtant, même si une déclaration est répétée assez souvent, cela ne signifie pas qu’elle est vraie. »
L’adaptation dans la famille royale
Dès le début de leur relation, toutes les mesures ont été prises pour garantir la sécurité et la discrétion du prince héritier. « J’avais l’habitude d’écrire sur lui dans mon journal mais j’ai arrêté de le faire parce que Felipe avait peur que le les journaux soient volés », explique Eva.
Felipe et Eva ont d’ailleurs été victimes de vol de certaines photos privées, prises lors d’un voyage en Inde. On pouvait notamment les voir visiter le Taj Mahal. C’est une personne de son entourage qui les a transmises à la presse, une personne qui s’est excusée des années plus tard. C’est à ce moment-là qu’Eva a commencé à ressentir ce qu’était la traque des paparazzis et de la presse. Elle vivait avec une colocataire et tous les matins, elle ou sa colocataire jetait un œil dehors pour voir sil elle pouvaient sortir s’en être photographiée.
« J’ai décidé depuis le début de ne jamais regarder l’objectif des caméras des paparazzis, je ne voulais pas que quiconque pense que j’appréciais d’être photographiée. Pendant un moment, j’ai envisagé de porter les mêmes vêtements tous les jours. » C’est une technique qu’a par exemple adopté Diana, qui tous les jours portait les mêmes vêtements de sport, pour que les photos soient tous les jours les mêmes.
«Le même chose se produisait tous les jours. Ils couraient après moi comme si j’étais un animal rare dans la savane. Surtout, les journaux espagnols ont toujours trouvé quelque chose à écrire, ça pouvait être à quoi ressemblait mon vernis à ongles. Ou que je sortais de la douche, que j’avais les cheveux mouillés ».
Eva comprend toute la paranoïa et la difficulté qu’ont pu rencontrer toutes celles qui sont devenues princesses, ou on intégré une famille royale à leur mariage. Elle a d’ailleurs regardé avec attention l’interview de la duchesse de Sussex chez Oprah Winfrey. Elle a pu se reconnaitre en Meghan Markle, elle qui du jour au lendemain s’est retrouvée sous le feu des projecteurs, surtout après avoir été la cavalière de Felipe au mariage du prince héritier Haakon de Norvège.
Pourtant, Eva ne partage pas totalement l’avis de Meghan Markle et émet peut-être l’hypothèse que l’interview était « truquée » ou orientée, de par la proximité entre l’intervieweuse, Oprah Winfrey, et la duchesse de Sussex. « Je peux comprendre ce ça fait de venir de quelque chose de complètement différent et (ce que ça fait) quand soudain on fait partie d’une famille aussi spéciale. Mais comme beaucoup l’ont souligné : peut-être qu’Harry aurait dû l’informer à ce sujet. »
Eva se souvient tout de même de cette période avec beaucoup de tendresse. De nombreuses anciennes petites amies ont profité de cette notoriété soudaine pour débuter une carrière ou négocier des interviews à prix d’or. Mais elle, même si les offres ne manquent pas, elle refuse à chaque fois. « Je suis préoccupée par le fait que l’interview doit être axée principalement sur ma partie professionnelle, même si je comprends que tout ce qui est privé est le point de départ », dit-elle au journaliste norvégien qui l’interroge.
« J’ai passé de nombreuses années ne pas donner l’impression d’utiliser cette vieille histoire qui s’est passé en Espagne. Je suis très heureuse de ne pas être devenue reine. Les gens pensent probablement que ce serait une vie avec des yachts et du champagne. Mais ils ne se rendent pas compte que c’est très fatiguant. C’est une vie pleine de restrictions »
En 2001, on lui a alors offert « environ 300 000 couronnes norvégiennes (30 000 euros )» pour avoir ses confidences dans un journal, mais elle a toujours refusé de parler jusqu’à aujourd’hui. « La motivation pour moi de partager maintenant quelques détails de mon expérience avec la famille royale et la presse est parce que ça constitue la base de mon engagement pour l’éthique de la presse et des médias ». Aujourd’hui, Eva Sannum, maman de deux garçons, offre des conseils en communication éthique.