Georges de Russie et Victoria Romanovna en Ouzbékistan : sur les traces des empires disparus

Le grand-duc Georges Mikhaïlovitch Romanov et son épouse, Victoria Romonavna, princesse Romanoff, sont actuellement en voyage dans les anciens territoires de l’Empire russe. Cette semaine, les jeunes mariés sont passés par l’Ouzbékistan, un pays désertique et montagneux, rempli d’histoires influencées par ses occupants successifs : Perses, Huns, Turcs, Arabes, Mongols et Russes.

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Les Romanov en visite en Ouzbékistan

Fin du mois d’octobre, l’héritier de la prétendante au trône impérial de Russie, et son épouse, ont pris la direction de l’Arménie. Le grand-duc héritier Georges Mikhaïlovitch était invité par le président arménien Azmen Sazkissian à la conférence Summit of Minds. Georges et sa jeune épouse en ont profité pour visiter les lieux touristiques du pays.

Après l’Arménie, Georges et Victoria ont pris la direction de l’Ouzbékistan et sa capitale, Tashkent. Ce pays sans accès à la mer (excepté la mer d’Aral, qui est un lac) est principalement désertique et montagneux. Plus de 31 millions d’habitants vivent dans les zones exploitées et exploitables, surtout concentrées vers la partie est du pays.

Georges et Victoria au marché de Tashkent, capitale de l’Ouzbékistan (Photo : DNPhotography/ABACAPRESS.COM)

Le grand-duc Georges Mikhaïlovitch à Tashkent

Le grand-duc Georges et Victoria ont débuté leur séjour en Ouzbékistan par la visite des lieux touristiques de Tashkent, comme les marchés ou la cathédrale de la Dormition. Cette cathédrale orthodoxe a été construite sous l’Empire russe, dernier empire auquel l’Ouzbékistan a appartenu. À la chute de l’Empire, l’Ouzbékistan est resté dans l’Union soviétique, jusqu’à son indépendance en 1991.

La cathédrale de la Dormition, aussi appelée cathédrale de l’Assomption, à Tashkent (Photo : Wikimedia Commons)
Le tsarévitch et son épouse visitent la cathédrale orthodoxe (Photo : Instagram/rebecca_victoria_romanoff)

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Le couple héritier de Russie sur le site de Samarcande

Le couple a ensuite pris la direction du sud du pays. Georges et Victoria ont rejoint la province de Samarcande et sa ville principale du même nom. La ville actuelle de Samarcande compte 400 000 habitants. La ville moderne et ses habitants sont séparés par un mur qui protège les sites historiques reconnus comme patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001.

Le site de Samarcande (Samarkand) est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO (Photo : Wikimedia Commons)

Samarcande et Boukhara sont parmi les plus anciennes villes habitées d’Asie centrale. Elle tient son nom d’origine grecque, de la période helléniste, lorsqu’Alexandre le Grand s’en empara en -329. Sur la Route de la soie, elle est restée un point stratégique au fil des siècles, que ce soit sous l’ère de l’Empire perse des Sassanides, sous la période musulmane de l’Empire des Omeyyades, ou encore sous les Turcos-Mongols de Tamerlan et sa dynastie des Timourides.

Georges Mikhaïlovitch Romanov et Rebecca Victoria Romanovna à Samarcande, devant le Gour Emir (Photo : Instagram/rebecca_victoria_romanoff)

C’est au 14e siècle, sous le règne de Tamerlan que Samarcande devient la capitale de son royaume. Tamerlan, connu aussi comme Timour, fut le dirigeant turco-mongol à l’origine de la dynastie des Timourides. Les Timourides ont dirigé la région (appelée la Transoxiane) jusqu’en 1507, lorsqu’ils ont été renversés par la dynastie ouzbek des Chaybanides. Le Gour Emir est le mausolée situé sur le site de Samarcande où reposent Tamerlan et sa descendance.

Le grand-duc héritier à Samarcande (Photo : Instagram/rebecca_victoria_romanoff)
La princesse Romanoff admire Samarcande (Photo : Instagram/rebecca_victoria_romanoff)

Durant sa visite à Samarcande, le grand-duc Georges a été reçu par le gouverneur de la province, Erkin Turdimov. «Nous avons parlé des récentes élections qui ont eu lieu ici, du développement de l’Ouzbékistan et de la région de Samarcande, des possibilités de coopération économique internationale, ainsi que de l’histoire millénaire dont se souvient cette terre, située au milieu de la Grande Route de la Soie», explique le tsarévitch Georges à l’issue de cette rencontre, durant laquelle le gouverneur n’a pas manqué de féliciter Georges pour son mariage célébré à Saint-Pétersbourg il y a tout juste un mois.

Le grand-duc Georges et reçu par le gouverneur de la province de Samarcande (Photo : Instagram/grand_duke_george_of_russia)

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L’incroyable beauté du site de Boukhara

Le grand-duc Georges et la princesse Romanoff ont ensuite pris la direction de la province de Boukhara. La ville de Boukhara, chef-lieu de la province, est situé dans un oasis et compte 240 000 habitants aujourd’hui. Comme Samarcande, elle fut située sur la Route de la soie. Boukhara est toutefois plus influencée par la période musulmane. Au 9e siècle, Boukhara fut même la capitale de l’empire perse des Samanides.

Le mur d’enceinte de la citadelle Ark (Photo : Wikimedia Commons)

Cent quarante bâtiments et monuments sont protégés par l’UNESCO à Boukhara. Parmi les plus connus, il y a la citadelle Ark et son mur d’enceinte. Plusieurs mosquées définissent la ligne d’horizon de la ville, notamment la mosquée Bolo Haouz, la mosquée Magok-i-Attari, construite sur les vestiges d’un temple zoroastrien ou la mosquée Kalon, l’une des plus anciennes d’Asie centrale, construite en 795. Après plusieurs effondrements et un incendie, la mosquée Kalon visible actuellement a été reconstruite pour la dernière fois en 1514.

Le grand-duc Georges et son épouse ont visité la citadelle Ark puis le complexe Po-i-Kalon, qui comprend la mosquée Kalon et son célèbre minaret. Le minaret Kalon est visible de tous les points de la ville car il culmine à 48 mètres de hauteur. L’actuel minaret date de 1127. Lors de cette visite, un invité surprise a rejoint le couple. Le prince Aimone de Savoie-Aoste, duc d’Aoste, et cousin du Grand-Duc, profitait lui aussi d’un séjour dans la région.

Le grand-duc Georges retrouve le prince Aimone de Savoie-Aoste sous le minaret de Kalon (Photo : DNPhotography/ABACAPRESS.COM)

Georges et Victoria ne pouvaient pas manquer la visite du palais Sitori-i-Mokhi Khossa. Ce palais a été construit à la fin du 19e siècle par l’émir Akhad Khan, qui dirigeait la région, alors sous l’Empire russe. Le palais a ensuite servi de résidence d’été aux émirs de Boukhara. Les émirs successifs ont aménagé le palais selon leurs goûts. Le dernier émir, avant la chute de l’Empire russe et la prise du pays par les Soviétiques, avait visité Saint-Pétersbourg à plusieurs reprises et s’était inspiré de la capitale impériale pour rénover son palais ouzbek.

La princesse Romanoff devant le palais Sitori-i-Mokhi Khossa (Photo : Instagram/rebecca_victoria_romanoff)

À leur arrivée à Boukhara, Georges et Victoria ont été accueillis par le gouverneur de la province, Botir Zaripov. Le gouverneur a remis un cadeau à la princesse Romanoff. Victoria a reçu une tenue traditionnelle ouzbek, brodée aux motifs traditionnels typiques de la région. «Nous avons parlé des opportunités que la région offre pour le travail des entreprises étrangères et de l’importance que Boukhara joue dans le monde globalisé moderne», explique le fils de la grande-duchesse Maria Vladimirovna, à l’issue de la rencontre.

Le gouverneur de la province de Boukhara a invité Georges et son épouse et a offert une tenue traditionnelle à Victoria (Photo : Instagram/grand_duke_george_of_russia)
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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr