La famille royale régnant actuellement sur la Jordanie prétend descendre du prophète Mahomet. Le roi Abdallah II serait son descendant à la 41e génération. Quelles sont les origines de la famille ? Comment les dynasties qui ont succédé à Mahomet et poursuivi la conquête de son territoire ont fondé des califats ? Pourquoi désigne-t-on la famille royale de Jordanie comme la famille royale hachémite ? Entre versions historiques, bibliques et coraniques, découvrez l’histoire des chérifs de La Mecque devenus rois au Moyen-Orient.
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Les familles royales chérifiennes
La famille royale de Jordanie porte officiellement le nom de famille royale hachémite. Hachémite fait référence à un personnage historique : Hachim ibn Abd Manaf. Hachim est l’arrière-grand-père du prophète Mahomet. Il fut le chef des Quraych de sa génération.
La famille royale de Jordanie descend de Hachim, par son arrière-petit-fils Mahomet et par sa fille ensuite, Fatima. Fatima donnera son nom à une autre grande dynastie du monde arabe, les Fatimides. Aujourd’hui, une autre famille royale régnante se dit descendante de Mahomet. Il s’agit de la famille royale du Maroc, qui porte le nom de dynastie alaouite. Alaouite fait référence à Ali ibn Abu Talib, époux de Fatima. Les dynasties idrissides et saadiennes qui ont régné sur le Maroc ou le Tafilalet, que ce soit en tant que chérifs, sultans ou rois sont aussi descendantes de Fatima et Ali.
On dit que leurs dirigeants sont chérifiens. Chérifien est l’adjectif utilisé au Maghreb pour désigner un descendant de Mahomet qui porte le titre honorifique de chérif. Chérif peut se traduire par seigneur, noble, prince.
La famille royale de Jordanie est elle aussi liée au terme de chérif car le chérif est également le gardien des Deux Lieux Saints. À la mort de Mahomet, ses successeurs, qui étaient aussi ses descendants, dans la branche chiite, sont appelés à garder La Mecque et Médine. Depuis le 13e siècle, ce rôle de chérif de La Mecque était confié aux Hachémites, les ancêtres de l’actuel roi de Jordanie, Abdallah II. Depuis 1924 et la création du Hedjaz, qui a été absorbé par l’Arabie saoudite entretemps, le titre de chérif de La Mecque n’est plus officiellement revendiqué.
L’arrière-grand-père de Mahomet est le fondateur de la dynastie hachémite
Plus on remonte dans l’histoire plus les sources historiques sont minces et l’histoire se confond avec la tradition religieuse et coranique. Il existe toutefois des versions officielles et attestées concernant la vie des personnes qui entourent Mahomet. Contrairement aux autres fondateurs de religion, Mahomet avait aussi la particularité d’être à la fois un guide spirituel et un homme politique. À sa mort, il a constitué un empire très important qui s’étend sur une bonne partie de la péninsule arabique.
Mahomet, de son vrai nom Abū al-Qāsim Muḥammad ibn ʿAbd Allāh ibn ʿAbd al-Muṭṭalib ibn Hāshim, est né selon la tradition en 570 à La Mecque. Il appartient à la tribu de Quraych. Une famille de notables ayant eu de l’importance par le passé. Le chef de famille est en charge de garder le Ka’aba, le sanctuaire des idoles déjà vénéré par les populations polythéistes. Plus tard, l’islam dira que la Ka’aba a été construite par Abraham et son fils Ismaël. Le clan des Qouraych avait perdu de sa splendeur à l’époque de la naissance de Mahomet. Son grand-père, Abd’all Mutallib était en charge de la distribution de l’eau pendant le pèlerinage de La Mecque. Le père de Mahomet est mort, probablement avant sa naissance. Sa mère était la fille du chef du clan des Banu Zuhrah.
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Mahomet appartenait au clan des Quraych
Les Quraych portent ce nom en référence à Fihr ibn Malik, surnommé Qouraych. Fihr ibn Malik lui-même revendiquait descendre d’Abraham par son fils Ismaël. Ismaël est le fils d’Abraham et d’Agar, une servante égyptienne. Ils sont donc les ancêtres des Arabes, contrairement aux Juifs, qui eux descendent traditionnellement d’Isaac, demi-frère d’Ismaël, fils d’Arbaham et de Sarah.
Toujours selon la tradition musulmane, Fihr ibn Malik est le descendant, à la 11e génération d’Adnan, le fondateur d’une tribu d’Arabes du Nord vers l’an -122. On ne sait pas exactement combien de générations séparent Adnan d’Ismaël et donc d’Abraham. Rappelons que bibliquement, Abraham est un descendant de Noé, lui-même descendant de Seth, fils d’Adam.
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Mahomet fonde sa religion
Lorsqu’il reçoit la révélation en 610, Mahomet est marié à une riche veuve, Khadija, qui lui a donné 3 fils et 4 filles. Selon les traditions, ce nombre diffère et certaines de ses filles sont attribuées à des sœurs de Khadija, selon les chiites.
Mahomet se confie sur les révélations qu’il a eues de l’archange Gabriel. Il se confie d’abord à son entourage proche, son épouse, le cousin de son épouse, puis peu à peu à d’autres proches qui, au fur et à mesure se convertissent. On dit qu’au bout de cinq ans, ils sont une centaine. En 619, à la mort de son épouse Khadija, qui le soutenait financièrement, et à la mort de son oncle Abu Talib, qui était le chef de la famille Quraych, il perd ses principaux soutiens, l’un financier l’autre politique. Il va réussir à obtenir le soutien de notables comme Abu Bakr et Umar, dont il va épouser les filles. Ils deviendront donc ses beaux-pères.
Peu à peu la conversion prend de l’ampleur et les marchands de La Mecque qui profitaient du commerce des pèlerinages voient d’un mauvais œil cette nouvelle religion. Chassé aussi par son clan des Qurayches, qui étaient les garants de la Ka’aba qu’il venait menacer avec sa religion monothéiste, Mahomet trouve refuge à Médine. Ce voyage de La Mecque à Médine, le 16 juillet 622, est appelé l’Hégire. Il deviendra le premier jour de l’an 1 du calendrier musulman. Le mouvement devient politique lorsqu’il devient un chef unificateur légitimé par la constitution de Médine. L’État théocratique qu’il fonde a pour communauté l’Oumma, que tout le monde est convié à rejoindre par la conversion, peu importante son origine tribale ou religieuse.
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Fatima : la descendante légitime de Mahomet
Quand Mahomet meurt vers l’âge de 60 ans, en 632, il est un homme extrêmement riche et il dirige un territoire qui s’étend sur une partie de la péninsule arabique. Son héritage est donc l’objet de convoitise et bien vite, une guerre de succession est déclenchée. Aujourd’hui encore, les différents héritiers sont la source initiale des différents courants de l’islam.
Khadija, avec qui il est resté marié monogame pendant plus de 20 ans, lui avait donné 3 fils et 4 filles. Seules les 4 filles ont survécu. Par la suite Mahomet avait contracté de nombreux mariages, surtout pour des raisons politiques. Il avait bien entendu eu d’innombrables enfants, mais ceux-ci ne sont pas connus et seules les filles de Mahomet sont considérées comme légitimes. Ses filles Ruqayah et Umm Kulthum marieront toutes les deux, plus tard le calife Uthman, appartenant à la dynastie des Omeyyades.
Aujourd’hui, les Omeyyades sont éteints et toutes les traditions musulmanes, quelles qu’elles soient s’accordent pour reconnaître que les seuls descendants légitimes actuels de Mahomet sont ceux de sa fille Fatima.
La guerre de succession de Mahomet
Fatima avait épousé Ali, le cousin de Mahomet, fils de son oncle Abu Talib. Selon les Sunnites, l’héritage de Mahomet se fait à travers le lien spirituel et de confiance qu’il avait établi avec certains proches et fidèles. Le nouveau chef, en charge de faire perdurer l’héritage de Mahomet mais aussi de régner sur son territoire porte le titre de calife, qui veut simplement dire «successeur» en arabe. Le premier calife, selon les sunnites donc est Abu Bakr, le beau-père et confident de Mahomet. À sa mort, le deuxième calife est Omar, lui aussi beau-père de Mahomet et déjà bras droit du premier calife. Les deux premiers califes continuent l’expansion du territoire et parviennent à conquérir la Palestine, la Mésopotamie, l’Égypte et la Perse.
En 644 meurt le deuxième calife. Il avait désigné un comité de six personnes avant sa mort, qui seraient en charge de nommer son successeur. Le troisième calife sera Othman, qui sera lui-même suivi par Ali, cousin et gendre de Mahomet. On a là les quatre califes historiques, qui sont tous des contemporains de Mahomet et ont vécu à ses côtés. Ces califes sont appelés les Califes Bien Guidés ou Rashidun. Leur territoire, qui couvre toute la péninsule arabique, s’étend sur le nord de l’Égypte et de la Libye. À l’est, il englobe l’Iran et une partie des territoires proches de ses frontières avec le Pakistan et l’Afghanistan. Au nord, il englobe l’Irak et la Syrie.
À la mort du 4e calife en 661 se crée un schisme et plusieurs chefs veulent devenir calife. C’est finalement Muawiya 1e qui deviendra le prochain calife. Muawyia était le scribe du Prophète. Il était le gouverneur de Syrie et proche du 3e calife Othman. Comme lui, Muawaiya était issu de la famille des Omeyyades, qui porte son nom en référence à Umayya, un ancêtre du 6e siècle.
Les Omeyyades sont des Adnanites et une branche cadette des Quouraych mais ne sont pas Banu Hashim, c’est-à-dire des Hachémites, puisqu’ils ne descendent pas de l’arrière-grand-père de Mahomet. Dès le règne de Muawiya, le nouveau calife modifie la règle de succession. Il met fin aux élections et décide que le titre de calife sera héréditaire, habituellement transmis au fils aîné. Durant le règne des Omeyyades, ils parviendront à former un empire jusqu’au Maghreb à l’ouest et au Pakistan, à l’est. Le califat englobera aussi la péninsule ibérique.
Les héritiers de la branche chiite
Les califes présentés sont ceux de la tradition sunnite, qui reconnaît la succession de Mahomet à travers ses proches. Il existe aussi une branche chiite. Le schisme entre les Sunnites et les Chiites s’opère car ceux-ci sont favorables à une transmission héréditaire. Le pouvoir du Prophète ne pouvait être transmis qu’à ses descendants et membres de sa famille. Les Chiites voient donc Ali, gendre de Mahomet comme son premier successeur, qui sera imam. À sa mort, son fils aîné Hassan deviendra le 2e imam et ensuite son deuxième fils, Hussein, deviendra le 3e imam. Par la suite, les différents imams seront tous imams de père en fils.
Selon les branches, il existe différentes traditions et dénominations. Les imams, en tant que successeurs spirituels de Mahomet pour les Chiites sont au nombre de douze. Les mouvances islamiques qui respectent ces 12 imams sont appelées les courants duodécimains. Un autre courant, celui des Ismaéliens reconnaît les mêmes imams jusqu’au septième imam. Pour eux, le 7e et dernier imam n’est pas Mousa mais son frère, Ismaël.
Bien des siècles plus tard, en 1818, le 46e imam Hassan Ali Shah recevra un titre honorifique du chah d’Iran. Les imams souverains des Ismaéliens seront appelés Aga Khan. Ce titre nobiliaire iranien est aussi reconnu à l’époque du Raj britannique et par conséquent, le titre de prince Aga Khan est toujours reconnu au Royaume-Uni. Le prince Karim est le 4e prince Aga Khan et 49e imam ismaélien. La reine Elizabeth II lui a conféré le prédicat d’Altesse, dont il peut faire usage au Royaume-Uni.
Fin du 9e et débute du 10e siècle, il y a un certain Abu Abd Alla ach-Chi’i. Il s’agit d’un missionnaire yéménite envoyé au Maghreb. Il a pour mission de prêcher la légitimité des Fatimides dans la région de la Kabylie. Son message fait écho chez les Berbères et il parvient en 909 à délivrer l’imam ismaélien Ubayd Allah et à le faire introniser. Ubayd Allah, 11e imam ismaélien devient alors le 1e calife de la mouvance ismaélienne, qui est connue comme la dynastie fatimide, rappelant la légitimité de la branche en tant que descendante de la fille de Mahomet.
Le calife Ubayd se lance dans une campagne militaire au Maghreb et parvient à gagner des terrains sur le califat de Damas. Le califat de Damas n’était plus dirigé par un Omeyyade depuis 750. En 750, le calife Marwan II avait été détroné par As-Saffah, un Hachémite. As-Saffah est descendant d’Abd al-Muttalib, grand-père de Mahommet. Sa dynastie fondée en 750 prend le nom d’Abasside, en référence à son ancêtre Al-Abbas, oncle de Mahomet.
Si les Omeyyades avaient perdu leur territoire en Afrique et au Moyen-Orient, connu comme le califat de Damas, ils avaient toutefois gardé leur territoire en Espagne, connu comme le califat de Cordoue. Le califat de Cordoue sera dirigé par un Omeyyade jusqu’en 1031.
Concernant les califes fatimides, en 960, le califat s’étend sur le nord de l’Afrique et la Sicile. En l’an 1000, le califat perd le Maroc actuel mais récupère l’Égypte. Finalement, en 1070, les Fatimides occupent principalement l’Égypte.
Les descendants d’Hassan deviennent chérifs de La Mecque
Toute cette histoire concerne les descendants des imams, à travers Hussein, le deuxième fils d’Ali et de Fatima. Mais il existe aussi des descendants d’Hassan, le premier fils de Fatima. L’un d’eux, Idris, était devenu émir du Maroc après avoir fuit les Abassides et s’être réfugié au Maroc. Pendant deux siècles, ses descendants règneront sur l’émirat du Maroc, qui correspond à la partie nord du Maroc actuel.
Hassan II, son descendant, fin du 10e siècle perd son émirat, réduit à une peau de chagrin, déjà vassal de l’empire fatimide. En 1544, les sultans du Maroc seront rétablis, à travers une autre branche descendante d’Abdallah al-Kamil. Il s’agit de la dynastie saadienne. Enfin, en 1666, Rachid, qui était souverain du Talfilalet deviendra sultan du Maroc. Son descendant Mohammed V, sera élevé au rang de roi. Mohammed VI, actuel roi du Maroc, est membre de la famille alaouite et est qualifié de souverain chérifien en référence à sa filiation avec Mahomet.
En 1201, c’est un Hassanite (descendant d’Hassan), Qatada, qui devient chérif de La Mecque. Le rôle est plus symbolique qu’effectif. La Mecque est sous la domination de différents empires depuis plusieurs siècles. Elle le sera aussi sous les Mamelouks ou l’Empire ottoman.
Depuis Hassan, petit-fils de Qatada, les chérifs de La Mecque sont chérifs de père en fils jusqu’à Hassan III en 1601. Par la suite, plusieurs membres de la famille seront chérifs par intermittence, durant un an ou deux, puis c’est un cousin, ensuite la même personne redevient chérif. Certains chérifs accumulent deux ou trois mandats par intervalle.
Le chérif de La Mecque devient roi du Hedjaz
Le dernier chérif est Hussein. Il est chérif de La Mecque de 1908 à 1916. Suite à la Première Guerre mondiale, le Moyen-Orient est partagé par les grandes puissances. Cela faisait environ 500 ans déjà que les Ottomans dominaient le Moyen-Orient. Après la Guerre, on forme le royaume du Hedjaz, un territoire qui longe toute la côte de l’actuelle Arabie saoudite, comprenant La Mecque et Médine.
Ce territoire avait trouvé son indépendance suite à la révolution menée par le chérif Hussein. Ce dirigeant, ancien chérif de La Mecque, deviendra le roi du Hedjaz. La Palestine, la Jordanie et l’Irak sont sous le protectorat britannique. La Syrie est sous le contrôle de la France, et le centre de la péninsule est connu comme le Nejd. Ce grand territoire, pour lequel peu montraient d’intérêt, avait pour dirigeant un certain Abdelaziz ibn Saoud, qui deviendra sultan du Nedjd en 1921, puis roi en 1927 lorsqu’il finira par renverser le roi du Hedjaz et en absorber le territoire.
Hussein eut la chance d’offrir des royaumes à ses fils Fayçal, Ali et Abdallah au fur et à mesure que les pays de la Péninsule prenaient leur indépendance. Fayçal recevra la Syrie, dont il fut roi pendant un an avant d’être renversé. Il obtiendra alors l’Irak. Son fils aîné, Ali, a hérité du Hedjaz, qu’il ne gardera qu’un an avant d’être absorbé par le Nedjd, dont le souverain Ibn Saoud changera plus tard le nom en Arabie saoudite. Quant à Abdallah, il deviendra émir de Transjordanie, qui deviendra le royaume de Jordanie en 1946. Ses descendants règnent toujours sur la Jordanie aujourd’hui.
La famille royale hachémite règne sur la Jordanie
Voici comment Abdallah II, roi de Jordanie depuis 1999, est le souverain hachémite, descendant de Mahomet. Depuis que le Hedjaz a rejoint l’Arabie saoudite en 1924, le chérifat de La Mecque a disparu. La dynastie saoudienne n’est pas chérifienne, puisqu’elle ne descend pas de Mahommet, pourtant, elle règne sur La Mecque. Ne pouvant détenir le titre de chérif, le roi d’Arabie saoudite porte depuis 1986 celui de Gardien des Deux Saintes Mosquées.
La famille royale hachémite a fêté en avril 2021 le centenaire de la souveraineté des Hachémites en Jordanie. Le 11 avril 1921, Abdallah 1e, fils du roi Hussein du Hedjaz, devenait le premier dirigeant de la famille des Hachémites à diriger le territoire, appelé alors émirat de Transjordanie. En 1946, la Transjordanie se sépare du protectorat britannique et l’émirat devient un royaume. En 1949, le royaume de Transjordanie change de nom et devient le royaume de Jordanie.
Le royaume de Jordanie est considéré comme le pays assurant la stabilité dans cette région mouvementée. Alliée de l’Occident, la famille royale de Jordanie a su garder des liens très étroits avec l’Europe mais aussi le Royaume-Uni. La mère de l’actuel roi Abdallah II est d’origine britannique. Si le roi de Jordanie descend des chérifs de La Mecque, c’est aujourd’hui la protection d’autres lieux saints qu’il assure. Depuis la création de l’État d’Israël voisin, c’est à la Garde hachémite du royaume de Jordanie que les instances internationales ont confié la protection et la gestion des Lieux Saints chrétiens et musulmans de Jérusalem.
D’autres souverains ou dirigeants qui revendiquent une filiation avec Mahomet ont aussi des pouvoirs religieux. Le roi Mohammed VI du Maroc, de la dynastie alaouite, porte le titre de Commandeur des croyants, comme inscrit dans la Constitution marocaine. Dans l’état théocratique d’Iran, installé après l’expulsion du dernier chah, les ayatollahs qui dirigent le pays sont aussi les guides spirituels. Les ayatollahs Khomeyni (1979-1989) et Kamenei (1989 à aujourd’hui), sont aussi sayyid. Ce titre de noblesse désigne un descendant de Mahomet. Ils descendent des 12 imams chiites, par Hussein, l’un des fils de Fatimah.