Le Premier ministre japonais ne souhaite pas voir une femme sur le trône impérial

Il faudra encore attendre pour voir la première femme s’asseoir sur le trône du Chrysanthème. Certains voyaient déjà la princesse Aiko ou peut-être l’une de ses cousines devenir la première impératrice régnante du Japon. Le Premier ministre Yoshihide Suga s’est montré très clair au sujet de la modification de la règle de succession, lors d’une interview diffusée à la radio ce dimanche 3 janvier 2021. La loi salique reste la règle préférentielle à ses yeux.

Le Premier ministre conservateur Yoshihide Suga ne pense pas que l’abolition de la loi salique soit une priorité (Photo : WikiCommons)

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L’abolition de la loi salique n’est pas une priorité au Japon

Depuis 2017, le Parlement japonais a demandé à une commission d’étudier l’éventualité de modifier la loi successorale afin de permettre aux femmes d’entrer en ligne de succession. La loi salique est en vigueur depuis toujours et les partis conservateurs se sont jusqu’ici montrés plutôt frileux à l’idée de changer. Pourtant, ces derniers mois, les choses semblaient s’accélérer mais la crise du coronavirus a une fois de plus repoussé les discussions. La démission du Premier ministre Shinzo Abe au mois de septembre, qui occupait ce poste depuis 8 ans, a encore repoussé le débat à une période ultérieure.

Ce dimanche 3 janvier 2020, lors d’une émission radio diffusée sur Nippon Broadcasting System Inc, le nouveau Premier ministre Yoshihide Suga a été très clair sur le sujet. « Au vu des circonstances actuelles, la succession réservée aux hommes devrait rester une priorité », a déclaré le chef du gouvernement, 72 ans, membre du Parti libéral-démocrate (LDP), un parti conservateur. L’émission avait été enregistrée le 18 décembre.

Yoshihide Suga ne montre pas de hâte à laisser une femme monter sur le trône

Comme le rappelle Kyodo News, l’opinion publique est plutôt favorable à l’ouverture au trône aux femmes. Plusieurs pistes peuvent être envisagées, comme par exemple, l’adoption de la règle de primogéniture à préférence masculine, ce qui permettrait toujours aux hommes de devenir empereurs, tout en permettant aux femmes de monter sur le trône, au cas où il n’y aurait plus d’autres hommes dans une fratrie, par exemple. Un récent sondage a indiqué que 85% des Japonais accepteraient une femme sur le trône impérial.

La révision de la loi successorale est un débat qui dure depuis près de 20 ans, alors que le nombre d’héritiers au trône est plus que préoccupant. Actuellement, c’est le frère de l’empereur, le prince héritier Fumihito d’Akishino qui devrait lui succéder, l’empereur Naruhito n’ayant qu’une fille unique, la princesse Aiko. Le prince héritier lui-même a deux filles et un seul fils, le prince Hisahito, 14 ans. Hisahito est aujourd’hui le seul espoir de pouvoir perpétuer la dynastie Yamato. Pour le moment, le seul autre membre de la famille impériale à figurer dans l’ordre de succession, en quatrième position, derrière le jeune prince Hisahito, est le prince de Hitachi, 85 ans, sans enfants.

Outre le fait que les femmes ne peuvent pas monter sur le trône, le nombre de princesses est lui aussi très limité. Une fois mariées, elles perdent leurs titres et ne font plus partie de la maison impériale de Japon. Elles ne peuvent donc plus légitimement assurer des engagements au nom de la maison impériale. Sur ce point, des discussions sont en cours pour éventuellement créer un nouveau titre pour les princesses japonaises mariées, afin de pouvoir continuer à leur offrir du travail pour celles qui souhaitent assurer des fonctions de représentation après leur mariage.

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr