En début de semaine, un évêque et plusieurs prêtres orthodoxes ont été arrêtés au Monténégro, alors qu’ils avaient réuni un grand nombre de fidèles autour d’eux, à Nikšić, pour la liturgie de saint Basile. Ce rassemblement ne respectait pas les consignes sanitaires en vigueur au Monténégro. Pour le prince Alexander de Serbie, cette arrestation n’est qu’un prétexte des autorités monténégrines pour réprimer l’église orthodoxe serbe dans le pays.
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Le prince Alexandre de Serbie se prononce suite aux arrestations de la liturgie de saint Basile
« C’est avec beaucoup d’inquiétude et de préoccupation que nous avons été informés de l’arrestation de Mgr Ioaniki, ainsi que d’un grand nombre de prêtres et de croyants, au Monténégro. Nous sommes particulièrement tristes que l’action contre l’Église orthodoxe du Monténégro ait été justifié par le souci de la santé des citoyens », écrit Aleksander Karageorgévitch, également connu comme Alexandre II de Serbie. Le fils du dernier roi de Yougoslavie dénonce les arrestations des hommes d’église, qui risque 12 ans de prison pour avoir organisé un rassemblement de fidèles à l’extérieur, alors que les autorités ont interdit tout rassemblement public, en cette période de pandémie mondiale de coronavirus.
« Nous appelons les détenteurs du pouvoir et des forces de l’ordre au Monténégro à reconsidérer et à modérer leurs actions », exhorte prince Alexander de Serbie. Le site NSPM indique que « le procureur de la République interrogera » les prêtres et l’évêque « en tant que suspects, après quoi il décidera de leur nouvelle détention ou de leur libération. » Plusieurs manifestations pacifiques ont eu lieu toute la semaine au Monténégro, en soutien des prêtres. Pour respecter les règles sanitaires, les citoyens ont fait preuve d’imagination, comme cette immense croix formée dans la nuit par les phares de voitures garées les unes à côté des autres.
Le Monténégro continue de mettre la pression sur les orthodoxes serbes
Le patriarche serbe Irénée et même le président serbe Aleksandar Vučić ont fustigé les autorités monténégrines pour ces arrestations. Le président, plus modéré, a demandé à ce que les religieux soient relâchés et qu’un solution pacifique soit privilégiée. La patriarche Irénée a quant à lui déclaré que ces arrestations musclées « prouvent que l’État monténégrin procède à une purge de l’Église orthodoxe serbe ».
Les Serbes et les Serbes du Monténégro n’ont jamais accepté l’indépendance du Monténégro, en 2006. Le Monténégro, quant à lui, veut renforcer son identité, qu’il estime avoir perdu lors de son annexion à la Serbie à la fin de la Première Guerre mondiale. C’est pourquoi, le Monténégro a également la volonté de se distancier de l’église orthodoxe de Serbie qui est répandue dans le pays, pour former sa propre église. Cette question épineuse pose notamment problème en ce qui concerne les possessions de l’église, dans le cas où un schisme aurait lieu. Dans le but de valoriser l’identité monténégrine, un statut particulier et une reconnaissance symbolique ont même été accordée depuis 2011 au prince Nicolas Petrovitch-Njegosh, descendant de Nicolas 1e, dernier roi du Monténégro, avant que celui-ci ne soit annexé à la Serbie.
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Source : NSPM