Le prince héritier Mohamed Ali d’Égypte a décidé d’abandonner sa vie parisienne pour commencer une nouvelle avec sa famille, dans le pays de ses ancêtres. Le prince du Saïd a pour ambition de restaurer la mémoire de la famille royale, tout en offrant une nouvelle vie à ses jumeaux, qui grandiront proches de leurs racines.
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Le prince héritier Mohamed Ali part à la reconquête de la patrie de ses ancêtres
Après 16 ans de règne, le roi Farouk fut contraint d’abdiquer en 1952. Son fils, Fouad II, lui succède, alors âgé de six mois. Le roi Fouad II ne régnera qu’un an et la république est proclamée le 18 juin 1953. Le roi Farouk meurt en exil en Italie en 1965, tandis que le roi Fouad II grandira principalement en Suisse. Aujourd’hui, le fils aîné du roi Fouad II annonce à l’AFP qu’il part s’installer en Égypte, le pays de ses ancêtres. Le prince du Saïd, 46 ans, menait jusqu’ici une vie discrète à Paris, travaillant dans le secteur de l’immobilier.

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Le prince héritier Mohamed Ali, prince du Saïd, est né le 5 février 1979 en Égypte. La famille royale d’Égypte fut contrainte à l’exil après l’abolition de la monarchie mais une exception secrète permit à Mohamed Ali de naître sur le sol égyptien, grâce à l’aide du roi du Maroc de l’époque qui avait réussi à convaincre le président égyptien Anouar el-Sadate de laisser Fadila accoucher de son premier enfant au Caire. L’accouchement fut tellement secret qu’aucun certificat de naissance n’a été délivré par les autorités égyptiennes.

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L’héritier du dernier roi d’Égypte rentre au pays
En 2013, le prince héritier Mohamed Ali a épousé la princesse Noal Zaher, petite-fille du dernier roi d’Afghanistan. Le couple a accueilli des jumeaux, le prince Fouad et la princesse Farah-Noor, en janvier 2017. Les jeunes parents ont alors découvert à cette époque que Mohamed Ali ne possédait pas de certificat de naissance égyptien et qu’il devait également prouver que son père était lui-même Égyptien s’il souhaitait acquérir la nationalité. Fouad II, qui a quitté son pays dans sa petite enfance, ne possédait pas, lui non, de certificat de naissance. Mohamed Ali, qui possède la nationalité française par sa mère, a finalement obtenu un passeport égyptien en 2020. Le roi Fouad II, quant à lui, avait un passeport diplomatique égyptien délivré en 2014 par le président Abdel Fattah al-Sisi avec lequel la famille entretient des bonnes relations. Le prince Rainier III de Monaco, protecteur de la famille royale égyptienne, avait aussi offert la nationalité monégasque à la famille apatride à l’époque.

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Le roi Fouad II et ses enfants, le prince héritier Mohamed Ali, la princesse Fawzia et la prince Fakhr Eddin ont pris pour habitude de s’organiser fréquemment des vacances en Égypte. Pour le prince héritier Mohamed Ali, c’est à présent une nouvelle vie qui s’offre à lui, en devenant le premier membre de la branche aînée de la famille royale, à retourner vivre en Égypte. La princesse Fawzia, qui vit à Monaco, maintient quant à elle un lien fort avec le pays de ses ancêtres, en ayant lancé récemment la marque Nilazur. Elle travaille en collaboration avec des artisans locaux, ce qui l’amène à se rendre fréquemment en Égypte.
« Mon père a eu un destin brisé », a déclaré le prince héritier Mohamed Ali à l’AFP, dans une interview reprise par Barron’s. « Né enfant roi, il a perdu son royaume et son trône. Pour lui, l’Égypte était une patrie perdue ; pour moi, c’est une patrie reconquise. » Le prince héritier Mohamed Ali n’a toutefois aucune ambition politique cachée et compte bien respecter l’ordre républicain. « Pour certains Egyptiens, mon retour représente une forme de réconciliation historique » entre « l’Égypte monarchiste et l’Égypte républicaine ».

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Le prince héritier Mohamed Ali n’aurait bien sûr pas pris une telle décision si sa famille ne le suivait pas dans cette aventure. Au contraire, il explique que son épouse l’a fortement encouragée. « C’est Noal qui m’a soutenu et même poussé », a-t-il déclaré. « Elle voulait vivre en Orient et que nos enfants grandissent le plus près possible de leurs racines. » Grâce au travail à distance, Mohamed Ali compte continuer à travailler. De plus, il souhaite améliorer son arabe. Sa volonté est « de travailler à la préservation et à la transmission de l’héritage historique, culturel et artistique de la famille royale égyptienne ». Après l’abolission de la monarchie, le régime de Nasser a effacé toute trace de la dynastie et de la période royale. Depuis quelques années, la tendance est inversée et peu à peu les Égyptiens s’intéressent à cette période de l’histoire.