Depuis le décès de Mahsa Amini, le 16 septembre 2022, la famille impériale d’Iran en exil multiplie les prises de position publiques et soutient les manifestations en cours dans le pays. Le prince héritier Reza Pahlavi a participé à une veillée, ce samedi 24 septembre, en mémoire de Mahsa Amini, parmi les Iraniens venus se recueillir à Washington.
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La famille impériale d’Iran sous le choc de la mort de Mahsa Amini
Le bilan humain s’alourdit de jour en jour. Depuis la mort de Mahsa Amini, les Iraniens manifestent contre le régime. La jeune femme kurde de 22 ans, arrêtée le 13 septembre pour avoir porté le voile de manière « inappropriée », est décédée trois jours plus tard des suites de son traitement par la police. Le décès de la jeune femme est venu cristalliser des mois de protestations dans les rues de Téhéran contre le régime totalitaire des ayatollahs.
Le décès de Mahsa Amini a donné le courage aux femmes de prendre part aux manifestations déjà en cours depuis des mois. Elles sont à présent des centaines à oser enlever leur voile sur les places publiques, à se couper les cheveux en signe de protestation, au risque de se faire arrêter et violenter.
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Le prince héritier Reza Pahlavi participe à une veillée à Washington
Ce 24 septembre, une veillée était organisée à Washington, en mémoire de Mahsa Amini. Le prince héritier Reza Pahlavi, 61 ans, fils du dernier chah d’Iran, installé depuis de nombreuses années avec sa famille près de la capitale américaine, est descendu dans la rue pour se joindre aux Iraniens en exil.
La diaspora iranienne est l’une des plus importantes au monde. Le dernier prince héritier d’Iran est apparu très ému, tenant une bougie dans sa main, au milieu de la foule. Autour de lui, des hommes et des femmes brandissaient l’ancien drapeau iranien, flanqué des emblèmes impériaux du lion et du soleil.
Depuis quelques jours, le prince héritier Reza Pahlavi, mais aussi sa mère, l’impératrice Farah, multiplient la publication de communiqués et vidéos en tous genres sur Internet et sur les réseaux sociaux. La princesse Noor Pahlavi, fille aînée du prince héritier (qui est aussi son héritière dynastique), avait été aperçue elle aussi dans une manifestation à Washington. Elle portait un débardeur et un jeans troué, une tenue vestimentaire actuellement interdite en Iran. Dans la République islamique, les femmes doivent se couvrir les cheveux et n’ont pas le droit de porter des manteaux courts ou serrés ou des jeans troués. Le pays compte 85 millions d’habitants à très large majorité chiite.
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Reza Pahlavi, fils du défunt shah Mohammad Reza Pahlavi, travaille depuis de nombreuses années comme lobbyiste au plus proche des institutions américaines. La diaspora iranienne est extrêmement importante aux États-Unis, pays où ont fui des centaines de milliers d’Iraniens après la révolution de 1979 qui a mis fin à la monarchie impériale. Le prince héritier Reza a connu un regain de popularité très important ces dernières années, devenu le visage de l’héritage de la période impériale dont son père fut le dernier empereur.
En juin dernier, le prince héritier Reza Pahlavi appelait à un front coordonné contre le régime. « La priorité du pays à ce stade est de former une autorité centrale qui puisse organiser les manifestations pour ouvrir la voie à la victoire contre la République islamique », avait déclaré le prince héritier, dont les propos ont été relayés par Iran International. En octobre 2020 déjà, Reza Pahlavi appelait à la désobéissance civile et présentait un nouveau traité pour l’Iran.
Quelques jours après la prestation de serment de l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi comme nouveau président, en août 2021, le prince héritier Reza annonçait être convaincu que le régime clérical qui a renversé son père en 1979 était sur le point de s’effondrer. « Ce dont les Iraniens ont besoin maintenant c’est un soutien plus fort de l’Occident », assurait-il à l’AFP. Moins de la moitié de la population s’était déplacée aux urnes pour élire le nouveau président.