L’impératrice Farah espère rentrer en Iran et soutient la princesse Noor comme héritière de la famille impériale

L’impératrice Farah est très impliquée auprès des Iraniens de la diaspora et suit de très près l’évolution politique dans la république islamique d’Iran. L’épouse du dernier shah a répondu à une longue interview dans laquelle elle parle de l’avenir du pays, sa disponibilité pour y retourner si les conditions le permettaient et de l’avenir de la famille impériale. La shahbanou confirme que sa petite-fille aînée, la princesse Noor, première fille du prince héritier Reza Pahlavi, est l’héritière dynastique de son père.

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L’impératrice Farah soutient la princesse Noor comme héritière du trône du Paon

Dans un pays où le droit des femmes est réduit à néant, l’impératrice Farah n’émet aucune réserve lorsque Mariofilippo Brambilla di Carpiano, qui a recueilli ses propos en exclusivité lors du pèlerinage annuel de la chahbanou sur la tombe de son époux, lui demande qui sera l’héritier dynastique de son fils. Il s’agira bien de la fille aînée du prince héritier Reza, la princesse Noor Pahlavi, 30 ans. Sa position d’héritière était déjà connue ou présupposée mais l’impératrice Farah confirme ici une fois de plus son souhait de perpétuer la dynastie par sa petite-fille en qui elle a une totale confiance.

L’impératrice Farah et son fils, le prince héritier Reza, souhaiteraient instaurer la règle de primogéniture absolue comme règle de succession au trône du Paon, si la monarchie était restaurée en Iran. « S’il y avait la monarchie en Iran, Noor succéderait à son père », explique l’impératrice Farah à Libero« Notre ancienne constitution reconnaissait une place importante aux femmes. Lorsque le Shah m’a nommée régente, c’était pour souligner l’importance des femmes dans un pays musulman du Moyen-Orient ». Son époux l’avait nommée régente durant la minorité de leur fils héritier.

L’impératrice Farah et sa petite-fille Noor. La princesse impériale est l’héritière du trône de Paon (Photo : Albert Nieboer/DPA/ABACAPRESS.COM)

Selon la constitution encore en vigueur au moment de l’abolition de la monarchie en 1979, seuls les hommes pouvaient monter sur le trône. Les règles de succession étaient très strictes puisqu’en plus d’être un homme, il fallait avoir une mère iranienne, musulman et ne pas être un descendant de la précédente dynastie Qajar. Au moment de l’abolition de la monarchie, seuls les deux fils de l’empereur figuraient dans l’ordre de succession. Le cadet s’est ôté la vie en 2011. Il a eu une fille posthume, Iryana. L’aîné, Reza, actuel chef de la famille, qui était déjà prince héritier durant la période monarchique, a eu trois filles : Noor, Iman et Farah. La dynastie ne peut donc que continuer à travers les filles du prince héritier.

La dynastie Pahlavi et les descendants du dernier chah (Image : Histoires Royales)

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Le droit des femmes est l’une des luttes principales de la famille Pahlavi

L’empereur Reza Shah Pahlavi, arrière-grand-père de la princesse Noor, fondateur de la dynastie Pahlavi, a décrété le retrait du voile en 1935. Il est réapparu par après, comme symbole de résistance contre la période impériale, lors de la révolution de 1979, dirigée par l’ayatollah Khomeini. En 1983, il était devenu obligatoire pour les femmes d’être voilées en public, quelle que soit leur croyance religieuse.

En 1959, l’empereur Mohammad Reza Shah a épousé en troisième noce Farah Diba. Ses deux précédentes épouses, dont il était divorcé, portaient le titre de reines d’Iran. Farah a été couronnée par son époux en 1967 avec comme titre celui de shahbanou, l’équivalent féminin du titre de shah. Pour l’occasion, la première véritable impératrice d’Iran avait reçu une couronne confectionnée par Van Cleefs & Arpels, un symbole fort qui confirmait la volonté d’émancipation des femmes iraniennes.

Farah est couronnée shahbanou par son époux lors d’une cérémonie grandiose en 1967 (Photo : Domaine public)

L’empereur Mohammad Reza Pahlavi a été contraint à l’exil pendant la révolution iranienne, le 16 janvier 1979. Le roi est mort d’un cancer, 18 mois après avoir été expulsé de sa patrie sur laquelle il a régné pendant 38 ans. Son fils aîné, le prince héritier Reza est toujours aujourd’hui son héritier, actuel chef de la famille impériale. Deux enfants du shah et de la shahbanou ont mis fin à leurs jours, troublés par leur enfance.

La princesse Noor, l’une des trois filles du prince héritier Reza et de la princesse héritière Yasmine, s’exprime parfois publiquement, accordant l’une ou l’autre interview engagée, comme en 2019 dans le magazine de la diaspora iranienne Kayhan Life. La jeune femme, qui a étudié à l’université de Columbia et est aussi diplômée de Georgetown, déplorait la gestion du coronavirus en Iran, où l’ayatollah Khamenei a tout d’abord totalement nié l’existence du virus.

La princesse Noor est également déjà très engagée pour le droit des femmes. Comme sa mère, la princesse héritière Yasmine, et comme sa grand-mère, l’impératrice Farah, Noor préfère avoir un regard optimiste sur l’avenir. « J’ai bon espoir que dans l’Iran libre de demain que nous construirons tous ensemble, les femmes iraniennes joueront un rôle très important et bénéficieront des meilleures ressources », expliquait Yasmine Pahlavi l’année dernière à Ashwar Al-Awsat. Concernant l’avenir des conditions de vie des enfants, elle ajoutait : « Ma fille, Noor, est également sensible à cette question et l’impératrice Farah y pense toujours aussi ».

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L’impératrice Farah prête à rentrer en Iran si les conditions le permettaient

Dans un second volet de l’interview fleuve à Libero, l’impératrice Farah confirme aussi son envie de rentrer dans son pays. « Je voudrais rester positive. Je suis sûre qu’un jour la lumière vaincra les ténèbres des ténèbres et que l’Iran renaîtra de ses cendres », dit-elle aujourd’hui âgée de 83 ans. « Si les conditions le permettaient, seriez-vous prête à retourner dans votre pays à tout moment ? », lui demande Mariofilippo Brambilla di Carpiano. « Oui, je l’espère mais le plus important pour moi c’est la liberté de l’Iran et la liberté des Iraniens. Si un jour je peux retourner dans mon pays ce sera pour moi une immense joie ».

Mariofilippo Brambilla di Carpiano, qui accompagnait la famille impériale d’Iran lors de son pèlerinage en Égypte, a également interviewé la chahbanou (Photo : DNPhotography/Mariofilippo Brambilla di Carpiano)

Depuis toujours, la famille impériale d’Iran suit l’évolution de la situation dans son pays d’origine. Le prince héritier s’est installé aux États-Unis avec sa famille, près de Washington, où il joue un véritable rôle de lobbyiste au sein des institutions. Depuis quelque temps, son activisme s’intensifie et il prend de plus en plus d’importance sur les réseaux sociaux.

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr