La princesse Diane d’Orléans est une femme battante. À 83 ans, la duchesse douairière de Wurtemberg doit refaire sa vie. Veuve depuis un an et demi, elle subit les termes défavorables du testament de son défunt mari. Sa présence et celle de ses œuvres d’art – omniprésentes au château d’Altshausen – ne semblent pas trouver grâce aux yeux du nouveau chef de la famille royale, son petit-fils Carl. La princesse est condamnée à entreprendre son dernier exil.
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La duchesse douairière de Wurtemberg remballe ses œuvres à Altshausen
La princesse Diane d’Orléans, fille du prince Henri d’Orléans, comte de Paris, est née en 1940 à Petropolis, l’ancienne capitale impériale du Brésil. Frappé par la loi d’exil en France, le prétendant au trône de France avait rejoint le Brésil, pays de son épouse, la princesse Isabelle d’Orléans-Bragance, avec sa famille. À l’abrogation de la loi d’exil, en 1950, la famille royale de France rentre au pays et s’installe au château de Louveciennes.
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Diane d’Orléans, artiste et jeune princesse non conformiste, se marie à 20 ans, en 1960, dans la plus pure tradition royale, à un prince allemand de la famille de Wurtemberg. Les jeunes mariés s’installent d’abord au château de Friedrichshafen, où Diane donnera naissance à leurs six enfants. Son époux devient le duc de Wurtemberg, soit le chef de la famille en 1975, au décès de son père. Le duc et la duchesse de Wurtemberg vivent alors au château d’Altshausen, dans le Bade-Wurtemberg, résidence traditionnellement réservée au prétendant au trône de Wurtemberg.
Le nouveau duc de Wurtemberg prend possession du château d’Altshausen
Paris Match révèle ce samedi 9 décembre 2023 que Diane d’Orléans est « bannie de son château » par les héritiers de son époux. Le duc Carl de Wurtemberg est décédé en juin 2022 à 85 ans. Le fils aîné du couple, le duc Friedrich, est lui-même décédé au volant de sa Porsche en 2018, faisant de son propre fils, Wilhelm, le nouvel héritier dynastique de son grand-père. En 2022, les images du nouveau jeune duc de Wurtemberg, accompagnant sa grand-mère aux funérailles du duc Carl, avaient ému les observateurs royaux. La veuve marchait dignement au bras de son petit-fils Wilhelm, un jeune homme prêt à diriger cette famille ancestrale.
Après le deuil, la famille a encore connu des réjouissances. En juillet 2023, la princesse Diane était aux côtés de son fils, le duc Eberhard lors de son remariage à Altshausen. C’est aussi sur le domaine familial que la duchesse Amélie, sœur du jeune duc Wilhelm, s’est mariée en septembre 2023. La reine Mathilde de Belgique avait même fait le déplacement pour assister à l’événement. Point de Vue rapportait alors « l’infinie tendresse » de la mariée envers sa grand-mère, pour laquelle elle venait d’esquisser une révérence et de lui faire le baisemain.
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Diane d’Orléans prête à s’envoler pour l’Espagne
Selon les déclarations de la princesse, recueillies par Paris Match, l’ambiance serait toute autre en coulisses et la veuve doit maintenant subir les volontés des ayants droit de son défunt mari. « Le testament de mon mari, le duc Carl de Wurtemberg, s’est révélé particulièrement désavantageux pour moi. Je dois donc supporter les injustices de la vie », déclare la princesse au magazine. Quant à son petit-fils, qu’elle reconnaît volontiers comme l’héritier dynastique de la famille royale, elle ajoute qu’il « y a beaucoup de chefs qui sont chefs et qui sont plus délicats ». La duchesse douairière n’a pas la jouissance du domaine et doit faire ses affaires.
La princesse artiste a produit une quantité incroyable d’œuvres tout au long de sa vie. Alors que son époux aurait préféré qu’elle se cantonne aux peintures sur soie, c’est vers l’art monumental que la princesse s’est tourné. D’énormes sculptures de bronze sont exposées sur le domaine d’Altshausen, dont un fameux ange de 6 mètres de haut.
« Pour certains membres de ma famille, l’argent est roi », affirme Diane à Paris Match. « Ils semblent peu se soucier des sentiments d’une veuve, ni même de leur mère. Au fond d’eux-mêmes, je suis convaincue qu’ils savent que ce n’est pas juste, mais ils ne bougent pas. J’ai l’impression de déranger. Mon art dérange… ».
À 83 ans, la tante de l’actuel comte de Paris, chef de la famille royale de France, et actuel prétendant au trône, se prépare à vivre son dernier exil. Elle confie envisager l’Espagne, pays où elle avait déjà trouvé « consolation sur d’autres épaules » lorsque son mariage connut des moments plus difficiles. La princesse souhaite créer une fondation pour protéger ses œuvres, œuvres dont la vente à permis à Diane de soutenir tout au long de sa vie de nombreuses associations dans le monde entier.
Motivée par une énergie supérieure, elle sait que sa foi la guidera sur la bonne voie et lui donnera la force nécessaire pour réaliser ce déménagement. Les œuvres qui ne trouveront pas de place dans son nouveau musée, seront vendues dans un marché de Noël au profit des enfants et des personnes âgées. Paris Match évoque la possibilité de rejoindre Palma de Majorque, où la princesse y a déjà de nombreux amis. « J’aimerais juste qu’on m’y donne un petit pied-à-terre, avec un atelier, où je pourrais retrouver des artistes. Et revenir parfois à Altshausen », conclut la princesse qui a déjà connu le plus terrible des revers de testament, celui de son père. Le prince Henri d’Orléans a dilapidé les millions de la famille royale en quelques décennies. Le reste du patrimoine foncier s’est retrouvé sous la tutelle d’une fondation, empêchant ses enfants d’en hériter.