Charlène de Monaco en pleurs aux funérailles du roi zoulou Goodwill Zwelithini

Mantille noire sur ses cheveux blonds coupés de plus en plus courts. Masque noir sur sa bouche afin de respecter les règles sanitaires en vigueur, la princesse Charlene de Monaco est assise au deuxième rang de l’église temporaire installée à Nongoma devant l’un des palais du défunt roi. Ce 18 mars 2021, les Zoulous rendaient hommage à leur roi Goodwill Zwelithini, décédé le 12 mars. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa s’est déplacé et a prononcé lui-même l’éloge funèbre.

YouTube video

Lire aussi : Qui sont les 6 femmes et les 28 enfants du roi zoulou Goodwill Zwelithini ?

Un hommage national après un enterrement privé

Hier soir, le roi Goodwill Zwelithini a été enterré (ou plutôt « planté » selon les termes protocolaires) en présence d’hommes, pendant la nuit, tel qu’il en avait fait part dans ses dernières volontés. Avant l’enterrement, le corps du roi a été présenté au palais KwaKhethomthandayo, une des sept demeures du souverain, comme l’a rapporté le correspondant de l’AFP.

Des vaches ont été offertes à la famille royale, des femmes en tenue traditionnelle se sont effondrées en larmes et pendant quelques temps, le cercueil en bois marron recouvert d’une peau de léopard, a été exposé au palais, avant de procéder à son enterrement pendant la nuit, dans un lieu tenu secret.

(Photo : capture YouTube/SABC)

Comme l’avait promis le président Ramaphosa, le roi zoulou, qui était très apprécié par les 11 millions de Zoulous qui peuplent l’Afrique du Sud (soit un cinquième de la population), aura droit à ses funérailles nationales. À cause des conditions sanitaires et des volontés du roi d’être enterré en petit comité, les funérailles ont pris la tournure d’une cérémonie d’hommage national, avec des hommages civils, familiaux, militaires, politiques et religieux.

La princesse Charlene est à l’avant, parmi les invités d’honneur, juste derrière le président Cyril Ramaphosa (Photo : capture YouTube/SABC)

Lire aussi : Le roi des Zoulous propriétaire d’un dixième des Sud-Africains

La princesse Charlene de Monaco aux funérailles nationales du roi Goodwill Zwelithini

Après avoir appris la mort du souverain traditionnel très controversé, la princesse Charlène avait fait part de sa tristesse, via un communiqué de la branche sud-africaine de sa fondation. Visiblement très touchée par la mort du roi, qui jouissait d’une grande notoriété dans le pays dont est originaire l’ancienne championne de natation, Charlene a décidé de faire le déplacement pour assister à la cérémonie.

Cachées derrière leurs dentelles noires qui leur couvraient le visage, les 6 veuves du roi des Zoulous ont assisté à la cérémonie. Les 26 enfants survivants du roi ont écouté avec attention le discours prononcé par le président en mémoire de leur père. Le roi Goodwill Zwelithini a perdu un fils d’une longue maladie et son fils aîné est mort empoisonné en novembre dernier. Le successeur du roi est donc toujours incertain.

(Photo : capture YouTube/SABC)

« C’est un jour difficile car nous avons perdu un arbre », a déclaré le président sud-africain lors de son éloge. « J’adresse mes plus profondes et sincères condoléances à la famille royale, au nom de tous les Sud-Africains ». Le président a rappelé que c’est grâce au roi Goodwill Zwelithini que le royaume zoulou a enfin connu la stabilité après des périodes très troublées. « Il respectait la culture des autres royaumes et des autres nations. Il a joué un rôle significatif dans l’obtention de la démocratie. En travaillant ensemble, avec d’autres dirigeants, dont principalement l’ancien président Jacob Zuma, il prêchait la paix et l’unité. »

« Sa Majesté était persuadée que l’utilisation de la violence était mal », affirme le président, qui s’est aussi rappelé des longues conversations qu’il a eues avec le défunt roi. « Être en sa présence était un vrai privilège », expliquant qu’il pouvait aborder tous les sujets avec lui, aussi bien d’agriculture, de religion, de culture et d’affaires internationales. Enfin, le président a rappelé l’engagement du roi dans la lutte contre le sida et le VIH.

Le président Cyril Ramaphosa a prononcé l’éloge funèbre du roi zoulou (Photo : capture YouTube/SABC)

Durant une partie chantée par un groupe traditionnel, la princesse Charlène n’a pas pu s’empêcher de verser quelques larmes. L’émotion était très forte durant cette cérémonie qui reflétait l’amour que portaient les Zoulous à leur souverain. Parmi les invités, on a également pu remarquer la présence de Patrice Motsepe, le nouveau patron du football africain (CAF), les différents rois traditionnels ou encore le président du Malawi.

La princesse Charlene de Monaco pleure pendant l’hommage national au roi des Zoulous (Photo : capture YouTube/SABC)

L’Afrique du Sud, bien que république, reconnait un certain nombre de royaumes traditionnels, dans lesquels les monarques occupent un réel rôle de médiateur au niveau local et un rôle symbolique, en tant que garant de la préservation culturelle de leur tribu. Le roi Goodwill Zwelithini est le souverain du peuple zoulou, anciennement regroupé dans le Zoulouland, qui aujourd’hui fait partie de la province sud-africaine du KwaZulu-Natal. L’année dernière le gouvernement sud-africain avait alloué un portefeuille de 3,7 millions € pour faire fonctionner la monarchie zouloue.

Après des siècles de clans et tribus dirigés par un chef, le royaume des Zoulous (ou Empire zoulou) fut un État reconnu lorsqu’il acquit son indépendance en 1816. Au milieu de son règne, en 1883, le roi Cetshwayo kaMpande vit son royaume devenir le Zoulouland et passer sous le contrôle britannique. Lorsque l’Afrique du Sud prit son indépendance en 1961, la république reconnut également une liste de royaumes traditionnels.

Avatar photo
Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr