Ces mardi et mercredi 11 et 12 janvier 2022, une partie de la famille royale zouloue se rendra au tribunal de Pietermaritzburg, en Afrique du Sud. Femmes flouées par un héritage et frères envieux d’un trône ont lancé deux procédures judiciaires pour faire entendre leurs droits. Deux affaires et deux jugements ont lieu en même temps. La première épouse du roi Goodwill Zwelithini veut être reconnue comme seule épouse légitime du défunt roi, et d’un autre côté, princes et princesses se sont regroupés pour faire invalider le nouveau règne de leur demi-frère, qui a succédé à leur père.
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La première épouse du défunt roi Goodwill Zwelithini se bat devant les tribunaux
Le roi des Zoulous Goodwill Zwelithini est décédé le 12 mars 2021, à 72 ans. Véritable patriarche de la nation zouloue, le roi traditionnel a laissé derrière lui une population endeuillée mais aussi une femme et des enfants prêts à tout pour son héritage… financier et dynastique. La succession est d’autant plus compliquée qu’il avait 6 femmes et au moins 28 enfants.
La reine Sibongile Dlamini-Zulu et ses filles, les princesses Ntandoyenkosi et Ntombizosuthu Zulu-Duma, s’adressent à présent à la Haute Cour de justice de Pietermaritzburg pour faire reconnaitre leurs droits. La reine Sibongile veut être reconnue comme seule épouse légitime de son défunt mari. Ils se sont mariés en 1969. Le roi a épousé cinq autres femmes par après. La polygamie est autorisée dans le pays, l’exemple le plus connu est celui de l’ancien président Zuma qui avait quatre épouses. L’Afrique du Sud est le premier pays d’Afrique à avoir légaliser le mariage homosexuel et un débat est entamé pour accepter la polyandrie, afin de respecter les droits des femmes à avoir plusieurs maris.
À la mort du roi des Zoulous en mars 2021, un testament désignait la reine Mantfombi Dlamini, troisième épouse de Goodwill Zwelithini comme sa régente. Elle devait assurer la régence du royaume durant la période de deuil, le temps que le conseil de la famille royale se réunisse pour désigner le nouveau roi. La reine Mantfombi est décédée subitement, de façon mystérieuse, après quelques semaines de régence. Le testament de la reine Mantfombi indiquait le nom du nouveau roi : son fils Misuzulu. Depuis le mois d’avril, le roi Misuzulu agit en tant que roi des Zoulous, reconnu par le président sud-africain.
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Objectif : annuler la succession et détrôner le roi Misuzulu
Deux actions en justice sont menées en même temps et les plaignants seront entendus ce mardi et ce mercredi. La reine Sibongile veut faire valoir ses droits en tant que première épouse. La manœuvre lui permettrait d’hériter de l’immense fortune de son défunt mari. Le roi des Zoulous était l’un des plus grands propriétaires fonciers d’Afrique du Sud. Il était le propriétaire d’environ un dixième des Sud-Africains. «Dans sa plainte initiale, elle déclare que même si elle n’a jamais contracté de mariage coutumier, elle a le sentiment d’y avoir été soumise sans son consentement», explique SABC News.
L’autre action concerne les signatures au bas du testament de l’ancien roi. Le document dans lequel Goodwill Zwelithini donne les rênes du royaume à sa troisième épouse présente des signatures douteuses. Les plaignantes ont fait appel à un expert en graphologie qui a conclu à de fausses signatures. Le rapport est la pièce principale du dossier.
Si le testament s’avère illicite, la régence de la reine Manftombi pourrait être considérée comme nulle, tout comme la désignation de son fils en tant que roi. Les détracteurs du roi Misuzulu voudraient que le prince Simakade Zulu monte sur le trône en tant que fils ainé du défunt roi. Le roi Misuzulu et sa cour ont annoncé la semaine dernière qu’ils ne se déplaceraient pas jusqu’au tribunal à cause des mesures sanitaires actuelles.