Albert II et Paola : Amour, déchirure et retrouvailles

Un prince belge éduqué pour seconder son frère, le roi Baudouin. Une princesse italienne mondaine qui vivait la dolce vita. Albert et Paola, un coup de foudre en Italie dans un contexte sacerdotal. Un mariage royal quelques mois plus tard en 1959. Le destin en avait décidé autrement, Albert deviendrait un jour Roi, son frère n’ayant finalement pas d’enfants. Paola et Albert, un couple en crise et une longue aventure extraconjugale qui aboutira sur la naissance d’une enfant illégitime pour Albert II. Après plusieurs années séparés, Albert et Paola se sont retrouvés et ont fêté leurs 60 ans de mariage en 2019.

Albert II et Paola : un coup de foudre, une vie de prince et princesse devenus roi et reine, deux tentatives de divorce et des retrouvailles (Photo : Danny Gys/Reporters/ABACAPRESS.COM)

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Albert, prince de Liège : une place confortable de second

Quand Baudouin devient roi des Belges, en 1951, la Belgique sortait d’une crise monarchique sans précédent avec la Question royale. Les Belges venaient de réaffirmer timidement leur confiance en la dynastie, en se prononçant en faveur du maintien de la monarchie lors d’une consultation populaire. Baudouin n’avait que 20 ans.

Il avait encore tout à construire mais tout se profilait à merveille pour la famille royale. Au début de son règne, la sœur de Baudouin et Albert, Joséphine-Charlotte a contracté un mariage important, en épousant le futur grand-duc de Luxembourg. Et il ne restait qu’à trouver à Baudouin une jeune femme qui prolongerait la dynastie.

Le prince Albert, titré prince de Liège, la vingtaine, trouvera très vite sa place au sein de la famille. Il sera président de la Croix-Rouge, président du Comité olympique belge, président de l’Office belge du commerce et c’est lui qui représentera son frère lors des missions économiques à l’étranger. Une position assez confortable pour Albert, qui aura des postes intéressants, sans pour autant avoir la responsabilité d’un chef d’État.

Baudouin et Albert, deux futurs rois des Belges. Rien ne prédestinait Albert à monter sur le trône (Photo : Domaine public)

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La rencontre entre Albert et Paola digne d’un film romantique

Le coup de foudre s’est produit le 4 novembre 1958, à Rome. Le prince Albert représente la Couronne belge lors de l’élection papale de Jean XXIII. Albert n’a que 24 ans, c’est lui qui est la plupart du temps en charge des missions à l’étranger, envoyé par son frère, le roi Baudouin. 

Lors d’une soirée organisée par l’ambassadeur de Belgique au Vatican, on dit qu’Albert et Paola se sont retrouvés côte à côte en train d’admirer un tableau d’un primitif flamand pendu au mur de la résidence. Paola Ruffo di Calabria parle français, elle a d’ailleurs une grand-mère belge, et Albert sait qu’il veut la revoir. Il l’invite au restaurant dès le lendemain, leur complicité est très forte, et rapidement il ne fait aucun doute qu’ils sont en couple.

De retour en Belgique, Albert essaie de cacher sa relation mais il se met à étudier l’archéologie romaine et son intérêt soudain pour l’Italie éveille quelques soupçons auprès de ses proches.

Il ne faudra attendre que quelques semaines pour qu’il parle de Paola à sa famille, lors de leurs vacances au ski, à Saanen-Mozer près de Gstaad, en Suisse. Le roi Baudouin et la princesse de Réthy sont présents, et Albert téléphone à Paola, qui est à Turin avec sa sœur, Maria. Il les invite toutes les deux, elles font leurs bagages et débarquent à la station de ski. Le roi Baudouin est immédiatement séduit par la petite amie de son frère et lui donne son autorisation pour poursuivre la relation.

Au mois de mars 1959, Albert traverse la France puis l’Italie à bord de sa BMW, comme le rapporte Paris Match, pour retrouver sa belle. Il s’agit de la première rencontre avec sa famille, qui pour l’occasion séjournait dans un château en Toscane. Albert se sent bien dans cette chaleureuse famille et pendant plusieurs jours, il sillonne la région avec Paola à bord de sa décapotable.

Le 9 avril, Albert appelle Paola, qui séjourne à Turin chez sa sœur. Il lui demande de venir dès que possible en Belgique. La famille royale préparait déjà leurs fiançailles ! Prise dans cet engrenage, Paola monte dans le premier avion pour Bruxelles avec sa mère, dès le lendemain. Arrivée à l’aéroport, pour ne pas attirer les journalistes, seul l’aide de camp du prince est présent pour l’accueillir. Paola déchante, il pleuvine, son prince charmant n’est pas là. La rencontre avec la famille royale se déroule sans problème, bien que Paola se retrouve vite confrontée à la froideur des mœurs belges. La famille royale n’est pas des plus joyeuses, composée d’une reine mère âgée, d’un ancien roi déchu et boudé par le peuple, et de deux jeunes, Baudouin et Albert, aux commandes.

La famille royale acceptera néanmoins rapidement Paola bien qu’il s’agisse d’une première, puisqu’elle n’est pas une princesse royale. Il faut dire qu’elle appartient tout de même à la famille Ruffo, une ancienne maison princière dont les origines remonteraient jusqu’à la famille patricienne des Corneli, à l’époque de l’Empire romain.

Le surlendemain, à peine les présentations faites, les fiançailles d’Albert et Paola sont annoncées au peuple belge le 13 avril 1959. La population est en liesse.

Le pape Jean XXIII, se considérant comme l’élément déclencheur de leur rencontre se propose de célébrer lui-même le mariage à Rome. La famille Ruffo est aux anges, le Pape allait unir leur fille devant Dieu. Pas question pour la famille royale belge qu’un de leur prince se marie à l’étranger. Il faut remercier le pape et la famille de la mariée devra s’y faire, malgré la déception. Le 2 juillet, on est au début de l’été, la journée est vraiment merveilleuse et pourtant la météo est terrible. Mais ça n’empêche pas la population de se réunir par milliers dans les rues de Bruxelles pour voir passer le cortège des mariés.

Vidéo du mariage du prince Albert de Belgique et de Paola Ruffo di Calabria

À la fin de la journée, juste après le mariage, les jeunes mariés s’envolent pour leur nuit de noces aux Baléares. Paola tombera enceinte deux semaines plus tard. Neuf mois plus tard, le 15 avril 1960 naîtra le prince Philippe. La jeune princesse italienne a changé de mode de vie en quelques mois seulement. Elle était l’une des personnalités mondaines les plus en vogue dans les soirées de la haute aristocratie italienne, entourée de ses amies. Elle était devenue une princesse royale, princesse de Liège, et devait à présent adopter la Belgique.

Le prince et la princesse de Liège, le prince Albert et la princesse Paola le jour de leur mariage (Photo : DR)

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La position d’Albert II durant le règne de Baudouin

Le mariage d’Albert en 1959 sera perçu comme un événement people, à une époque où la starification des vedettes bat son plein. Il épouse une belle princesse italienne. On la compare aux actrices italiennes de l’époque de la dolce vita. Elle n’a rien à envier à Claudia Cardinale ou Sophia Loren. Albert et Paola auront 3 enfants. Le couple est alors le faire-valoir glamour de la famille. On leur accorde une attention sans pour autant ressentir la même attente que celle que le peuple peut avoir envers son chef d’État.

Le prince Albert et la princesse Paola secondent le roi Baudouin, encore célibataire ici en mars 1960, lors d’une visite aux Pays-Bas. Ils entourent la princesse Beatrix et la reine Julianna des Pays-Bas (Photo : WikiCommons)

Après 9 ans de règne, Baudouin présente à la Belgique Fabiola de Mora y Aragon, une aristocrate espagnole. Comme lui, elle avait vécu l’exil, comme lui elle avait connu les palais. Sa marraine était la reine Victoire-Eugénie d’Espagne et surtout, ils partageaient une foi indéfectible. Ils priaient beaucoup ensemble, ils avaient une vision chrétienne de la vie, (le partage, l’entraide, la bienveillance, le soin des autres) et bien sûr une vision chrétienne de la famille. Autrement dit, ils rêvaient d’avoir une famille nombreuse. Fabiola est née dans une famille de 6 enfants et Baudouin avait 1 frère, 1 sœur, 2 demi-sœurs et 1 demi-frère.

Baudouin et Fabiola se marient en décembre 1960. À cette époque, Albert était lui aussi aussi un jeune marié et déjà papa de Philippe, un bébé de 8 mois. Mais la volonté du roi Baudouin et de la reine Fabiola de fonder une famille confirmait bien le destin qu’Albert pensait avoir. C’est-à-dire, devoir servir le pays en tant que frère du Roi, à la fois sous les projecteurs mais pas trop. Avoir des devoirs mais pas trop. Faire ce qu’il veut mais pas tout à fait non plus…

Le mariage du roi Baudouin avec Fabiola. La Belgique espère que le couple aura des enfants (Photo : WikiCommons)

En juin 1961, le pape Jean XXIII vend la mèche suite à un voyage de Baudouin au Vatican et annonce la grossesse de la reine Fabiola. Trois semaines plus tard on apprend que la grossesse n’est plus d’actualité. C’est ici la première fausse couche d’une longue série. La reine Fabiola fera plusieurs fausses couches, plusieurs grossesses extra-utérines.

Au fil des années, l’espoir d’avoir un héritier devient de plus en plus faible. Quand en juillet 1966, elle fait une cinquième grossesse extra-utérine qui nécessite une opération d’urgence, on sait que c’est certainement la dernière grossesse possible. Fabiola a 38 ans et on comprend alors que la Belgique n’aura pas d’héritier.

Quand les Belges se rendent à l’évidence que le successeur du roi Baudouin sera son frère, Albert, lui de son côté, en privé, tout se bouscule. La dernière grossesse de Fabiola a échoué et un mois plus tôt, en juin 1966, Albert a 32 ans, il est marié, père de trois enfants, mais son couple bat de l’aile.

Le prince et la princesse de Liège, Albert et Paola en 1969, au moment où le divorce était envisagé (Photo : WikiCommons)

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La rencontre entre Albert et Sybille de Selys Longchamps

La princesse Paola est une femme de caractère, on la dit forte, parfois dure. Il y a eu au fil des années des rumeurs concernant son caractère parfois un peu compliqué à vivre au Palais. Alors qu’Albert est au départ tout l’inverse. Il est plutôt timide. Il a été éduqué pour être le deuxième, dans l’ombre, discret.

Paola a perdu son père quand elle était petite, Albert a perdu sa mère bébé. C’est peut-être des événements tragiques qu’ils ont en commun mais ça leur a aussi forgé un caractère diamétralement opposé. Elle, elle est italienne, elle recherche un homme qui a un peu de poigne, viril, qui sait se montrer entreprenant. Lui, il est plutôt timide, il a manqué d’affection maternelle et il a toujours cherché la tendresse des femmes.

Leur différence de caractère va poser des problèmes et au fil des ans, l’entente se dégrade. Ils vivent d’abord séparément et il y a une sorte d’accord tacite de combler leurs manques de leur côté.

C’est alors que Sybille entre dans la vie d’Albert. Sybille de Sélys Longchamps, épouse de Jacques Boël, l’héritier d’une richissime famille d’industriels, n’est plus heureuse dans son mariage. Sybille et Jacques n’ont pas d’enfants et ils se séparent. En 1966, Sybille veut changer d’air, quitter son mari et elle se réfugie à Londres. Elle décide de prendre des vacances et se rend chez son père qui est ambassadeur de Belgique à Athènes. C’est là, au mois de juin 1966, qu’elle rencontrera le prince Albert, qui séjournera au même moment dans le pays.

Albert croise la route de Sybille de Selys Longchamps, fille du comte Michel de Selys Longchamp, ambassadeur de Belgique en Grèce. Au moment où ils se rencontrent et deviennent amants, le destin change pour Albert en Belgique. Sa belle-sœur, la reine Fabiola fait sa dernière couche. Il comprend qu’un jour, il ne sera plus dans l’ombre. Son frère n’aura jamais d’enfant et il allait devenir Roi. Toute décision dans sa vie personnelle allait dorénavant avoir des conséquences bien plus importantes.

Sybille tombe enceinte après un an. Jacques Boël sait très bien que sa femme n’est pas enceinte de lui. Elle, elle sent le malaise et elle ment sur la date prévue pour l’accouchement. Elle ne veut pas que son mari soit présent. Albert est au courant de la grossesse et ne semble pas s’y opposer non plus. Il est amoureux de Sybille, il a même reçu l’accord de son frère pour divorcer. Il se dit qu’il va refaire sa vie avec celle qu’il aime et pourquoi pas éduquer cet enfant ensemble.

Delphine nait le 22 février 1968. Le climat est plutôt incertain. Même si l’amour entre Albert et Sybille est très fort, le contexte familial de chacun est compliqué. Le divorce d’Albert et Paola n’est pas si simple. Dans un premier temps, le roi Baudouin accepte que son frère divorce. Mais les termes du divorce ne plaisent à personne. On leur explique que Sybille n’aura pas le droit de voir les enfants d’Albert. Albert devra aussi renoncer à ses droits dynastes au profit de son fils, Philippe. Également, l’éducation et la formation de Philippe seront prises en charge directement par le roi Baudouin. Tout est discuté en détail, les titres, la nouvelle résidence de Paola, l’éducation des enfants, les dotations. Un divorce dans une famille royale a des conséquences pour la stabilité du pays, car on ne règle pas seulement une affaire de famille, la modification même de la famille a une influence sur l’avenir du pays.

Finalement, ce projet de divorce, qui était à deux doigts de se concrétiser en 1969 est abandonné. On dit que Baudouin aurait demandé à son frère de retarder un peu le divorce car le prince Philippe était encore un peu jeune et s’il arrivait quelque chose à Baudouin, il aurait fallu mettre au point un système de régence.

Des pressions sont exercées sur les proches de Sybille. Son père, ambassadeur de Belgique est mis à rude épreuve professionnellement. Paola en personne rencontre Sybille de Selys Longchamps. Dans un documentaire consacré à Sybille, on apprend que l’épouse trahie aurait regardé la mère de Delphine dans les yeux et lui aurait dit : « Je sais que mon mari est très épris de vous et ce serait plus simple qu’on devienne tous amis, comme ça vous le verriez plus », lui avait-elle proposé. Une proposition refusée par Sybille.

Pendant les 9 premières années de la vie de Delphine, Sybille et Albert vont continuer à vivre leur relation d’amour dans le secret, comme des amants. Albert va passer le plus de week-ends possibles auprès de Sybille et Delphine. En 1976, alors qu’Albert et Paola n’ont plus d’engagements officiellement ensemble depuis 10 ans, la situation se dégrade au point de ressortir les papiers du divorce.

Après des mois de négociations entre les différents avocats, lors de dernière réunion, alors que le divorce allait être annoncé deux semaines plus tard, Sybille fait savoir ses craintes. Elle prend peur. Elle n’a pas le courage d’assumer cette responsabilité et elle préfère partir pour Londres avec sa fille, plutôt que de pousser Albert à divorcer.

La relation entre Sybille et Albert va s’étioler peu à peu, même si dans un premier temps les deux amants se retrouveront à Londres à chaque voyage d’Albert. Quelques années plus tard, c’est lors d’un coup de téléphone qui se coupe soudainement que Sybille comprend que sa relation avec Albert est terminée. « Le fil téléphonique a carrément été coupé ! Il n’y avait plus de ligne, sans explication. Et c’est la dernière fois que je l’ai eu », explique Sybille.

Sybille de Selys Longchamps a vécu le grand amour avec le roi Albert II dans les années 60 (Photo : capture d’écran RTBF)

Dans une interview à la RTBF, Sybille qualifiera sa relation avec Albert d’un « amour avec un grand A. J’ai eu beaucoup de chance et je ne regrette rien. » Sybille, qui a tourné la page de cette histoire vieille de plus de 50 ans, mais qui pourtant affirme encore faire des rêves de cette époque, est heureuse de pouvoir aujourd’hui être témoin « du fruit » de leur amour, Delphine. « Par ma fille et par sa ressemblance, je vis et je revis cette relation régulièrement. Il n’y a pas moyen de l’oublier ».

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Les retrouvailles d’Albert et Paola : plus soudés que jamais

En 1984, la princesse Astrid, fille d’Albert et Paola, est sur le point de se marier. La princesse belge va épouser un archiduc d’Autriche. Un mariage royal et impérial se prépare. La famille royale belge, très proche de certains mouvements catholiques et adepte du Renouveau charismatique, se plonge à nouveau dans les valeurs chrétiennes du mariage, en vue de préparer le mariage d’Astrid.

Albert et Paola approchent des 50 ans. Le mariage de leur fille laisse penser qu’ils deviendront prochainement grands-parents. La raison d’État se fait ressentir et le couple connaitra un renouveau.

Paola, qui s’était faite discrète et qui n’apparaissait plus que très peu pour accompagner son époux, se fera plus présente. La princesse Astrid et son époux, l’archiduc Lorenz, offriront un premier petit-fils à Albert, en 1986.

Le 31 juillet 1993, le roi Baudouin mort subitement en Espagne, des suites d’une opération cardiaque. Albert II succède à son frère, sachant qu’il sera un roi de transition. À ses côtés se tient Paola, qui malgré les critiques, remplira son rôle de Reine dignement. Dans les années 90, le roi et la reine des Belges s’impliquent dans l’affaire Dutroux, alors que le système judiciaire, le système politique et les autorités sont en crise. Le couple royal est le seul politique à obtenir une opinion positive de la part de la population durant cette période. Dès le début de son règne, Albert II devra gérer la 4e réforme de l’État, puis la 5e, en 2001.

La reine Paola endosse son rôle de reine des Belges lorsque son époux monte sur le trône en 1993. Ici, elle fait visiter le Palais royal de Bruxelles à Laura Bush, lors d’une visite d’État du président américain George W. Bush en Belgique (Photo : White House/WikiCommons)

En septembre 1999, une biographie non-officielle de la reine Paola sort dans les librairies. Ce livre écrit par Mario Danneels, un jeune flamand de 18 ans a réveillé de vieilles blessures. Le livre, non approuvé par la famille royale est pourtant bienveillant et a pour but de mettre la reine Paola en avant. Dans son coin, ce jeune homme a interrogé des proches de la famille royale, des personnes qui ont gravité dans l’entourage du Palais afin de réaliser un portrait plutôt flatteur de la reine des Belges.

Parmi les témoignages il y a ceux d’hommes politiques, des membres du personnel du Belvédère, des journalistes, mais aussi des membres de la cour, un ami intime du couple, et même un prêtre confident du couple. Au fil des 335 pages de ce livre, qui n’est même pas traduit en français à sa sortie, deux phrases font bondir les journalistes qui ont pu le lire en avant-première. « L’une des liaisons d’Albert peut certainement être considérée comme plus qu’un flirt. Pendant une période troublée, il entretint une relation extraconjugale. Les épouses des trois Léopold et d’Albert Ier avaient dû s’accommoder de la cohabitation avec les enfants illégitimes de leurs époux. Paola, affligée, refusa d’accueillir la demi-soeur de ses enfants.»

Cette dernière phrase mentionne publiquement l’existence d’un enfant caché. Rapidement, Delphine Boël est identifiée et traquée à Londres. La famille royale ne commente pas l’affaire. Le lendemain de la publication du livre, le prince Philippe devait présenter sa nouvelle fiancée, Mathilde d’Udekem d’Acoz à la population, en province de Luxembourg. Le Palais est trop occupé à s’occuper des fiançailles et du mariage à venir, prévu en décembre de la même année. Finalement, une fois le mariage passé, le roi Albert a profité de son discours de Noël pour mentionner la crise conjugale traversée par son couple dans les années 60, sans parler de sa fille illégitime.

Durant tout le règne d’Albert II, lui et son épouse se sont montrés soudés. En 2013, le roi Albert décide de laisser la place à son fils, Philippe, celui que son frère, le roi Baudouin avait pris sous son aile et avait éduqué dans l’optique d’en faire son successeur.

Depuis qu’il est à la retraite, le roi Albert II, 86 ans, assume encore quelques visites officielles. Il est toujours accompagné de son épouse, la reine Paola. Les heureux grands-parents ont fêté leurs 60 ans de mariage, en 2019. Ils sont 12 fois grands-parents et depuis 2016, ils sont même arrière-grands-parents.

Le roi Albert II et la reine Paola entourés de leurs enfants, beaux-enfants et petits-enfants à Châteauneuf-Grasse pour célébrer leurs 60 ans de mariage (Photo : Palais royal)

La reine Paola est mère de trois enfants : le roi Philippe, la princesse Astrid et le prince Laurent. Le roi Albert est père d’un quatrième enfant, Delphine Boël, la fille issue de sa longue relation avec Sybille. Albert II a reconnu Delphine comme sa fille naturelle à l’issue d’une longue bataille juridique de 7 ans, en janvier 2020. En octobre de la même année, la justice accorde le droit à Delphine Boël de porter le nom de son père biologique et s’appelle dorénavant Delphine de Saxe-Cobourg. Delphine devient également princesse de Belgique. Joséphine et Oscar, les deux enfants de Delphine, qui sont également les petits-enfants d’Albert II deviennent eux aussi princesse et prince de Belgique.

Sources : Paris Match, RTL

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr