Louis de Bourbon : « Notre pays s’enfonce vers des jours de plus en plus graves »

Ce 25 août, jour de fête catholique attribuée au roi Louis IX dit Saint Louis, le prétendant légitimiste au trône français s’est longuement exprimé sur ses réseaux sociaux à propos de sa vision actuelle de la France. Se sentant pris d’une responsabilité due à sa position, Louis de Bourbon, duc d’Anjou envoie un message fort et sans équivoque quant à la politique actuelle.

Le prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou adresse un message à la France à l’occasion des 750 ans de la mort de Saint Louis (Photo : capture YouTube)

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Message du duc d’Anjou à l’occasion des 750 ans de la mort de Saint Louis

Ce 25 août 2020, nous commémorons les 750 ans de la mort de Louis IX, canonisé 27 ans après sa mort. Le quarante-quatrième roi de France est considéré comme un roi réformateur. C’est en imposant une moralité chrétienne qu’il a voulu redresser son royaume. C’est pour cette image de monarque ayant offert à la France un renouveau économique et intellectuel qu’il est aujourd’hui utilisé en exemple par Louis de Bourbon, « héritier et successeur des Rois de France ».

« Quelle tristesse de constater que d’année en année, la situation de la France se dégrade. Fort de la responsabilité que m’imposent les huit siècles de royauté capétienne dont je suis l’héritier, la gravité actuelle de l’état de la France, m’amène à m’exprimer, en ce jour où l’Eglise fête Saint Louis, le modèle des gouvernants », commence l’aîné de la famille des Bourbon dans un message adressé à la France en ce jour de la Saint Louis.

« Force m’est de constater que notre pays s’enfonce vers des jours de plus en plus graves, alors que j’aimerais que mes déclarations puissent saluer le renouveau que tous les Français fidèles et qui croient en la destinée de leur pays, espèrent de tout leur cœur », écrit le prince Louis de Bourbon, reconnu comme Louis XX par ses partisans légitimistes.

Illustration de la communion de Louis IX de France par le chroniqueur du 14e siècle, Guillaume de Saint-Pathus (Image : Domaine public)

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La mission identitaire du prétendant au trône

« Atteinte depuis plusieurs années par une crise morale qui la fait douter d’elle-même, de sa mission, de son identité, la France doit aussi subir de nombreuses attaques venues de l’extérieur, tellement diffuses et perverses, qu’il est difficile de toujours bien les cerner. Il est difficile de trouver les bonnes ripostes. La difficulté est d’autant plus grande que la vérité n’est plus regardée en face et que les mots sont travestis par l’idéologie au point de perdre leur sens. »

Le duc d’Anjou s’adresse ensuite à l’armée française : « Ceux qui résistent vaillamment sans perdre confiance, souvent animés d’une foi profonde, ne suffisent pas à redresser la situation. Pareillement, nos militaires engagés sur de nombreux terrains au-delà de nos frontières, constatent que leur sacrifice et leur abnégation ne suffisent pas isolément à recréer une dynamique de vainqueur.

Les combats se gagnent certes sur le terrain, mais c’est d’abord dans les cœurs et les esprits que se forgent les conditions de la victoire qui doit trouver son expression politique. Il faudrait peu de choses : lui redonner le goût et le sens de la victoire qu’avait la France sûre d’elle-même et de sa mission ; et lui rappeler les grands moments de son passé qui demeurent des exemples pour demain. »

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Le retour au bien commun oublié depuis la Révolution

Le prince Louis de Bourbon fustige les « élites » qui « depuis la Révolution n’ont agi que par intérêt (…) Quand reviendra-t-on au Bien Commun, à la justice, à la protection des plus faibles ? Cet état d’esprit qui pourrait surgir à nouveau si les Français le veulent, semble oublié, annihilé.

Quand acceptera-t-on de redonner aux mots leur sens et d’oublier qu’il n’y a ni incivilités, ni jeunes sauvageons mais violences gratuites et nouveaux barbares sans foi ni loi qu’il s’agit de combattre et de punir. En effet, chacun de leurs crimes ruine la vie sociale. La vie sociale est déjà bien difficile pour de nombreux Français déjà confrontés à une situation économique et sociale souvent critique ».

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Peu de leçons tirées de la crise sanitaire selon Louis de Bourbon

« La dernière crise sanitaire a montré combien nos compatriotes étaient capables de sursauts et d’initiatives quand l’Etat ne les oppresse pas ; quand il ne les accable pas d’une fiscalité de plus en plus lourde et injuste puisqu’elle n’assure plus les services publics.

Les Français, en nombre toujours plus grand, se rendent compte que les institutions ne répondent plus à leurs attentes légitimes. Combien de crises faudra-t-il encore ? combien de sacrifiés pour que les yeux s’ouvrent ?

Des esprits lucides avaient posé la question de savoir si ces évènements, aux erreurs accumulées qui se traduisent par des centaines de milliers de mort dans le monde entier, n’étaient pas l’occasion de réfléchir aux désordres des dernières décennies.

Le beau symbole du « jour d’après » semblait porteur d’avenir. En réalité quelques mois après, les mauvaises habitudes ont largement triomphé des bonnes résolutions et les jours d’après semblent encore plus catastrophiques que ceux d’avant. »

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Louis de Bourbon s’en prend à la loi bioéthique

Le « prince des gilets jaunes », également présent dans les manifestations anti-PMA, rappelle son point de vue concernant les débats actuels sur le sujet qu’il considère être une « rupture avec les fondements de l’humanité ». « Le vote, devant une assemblée quasi déserte de la loi dite bio-éthique en est la plus éclatante manifestation… Elle est à la fois contraire à l’ordre naturel et à l’éthique.

Les manipulations contre nature sont en train de franchir une nouvelle étape vers une société de chimère ou plus aucune limite ne semble retenir les hommes. La société de la peur et des contraintes est aussi, désormais, celle de la mort planifiée. Quel monde avons-nous devant nous ? Quel monde laisserons-nous à nos enfants ?

Je parle ici comme héritier et successeur des Rois de France mais aussi comme père et époux. Je sais combien de jeunes couples sont inquiets pour l’avenir de la société ; l’avenir de leurs enfants ; de nos enfants. Heureusement les siècles d’histoire nous apprennent que les situations les plus terribles ne sont pas irréversibles. La France s’est sortie d’autres périls et cela même quand elle a failli perdre sa souveraineté comme au temps de Charles VII. »

Le duc d’Anjou termine son plaidoyer en citant ses deux modèles, Jeanne d’Arc et Saint Louis. « La mission de Jeanne d’Arc l’a sauvé d’un péril d’autant plus éminent que l’ennemi était déjà installé sur notre sol. Celle qui est devenue en 1920 la patronne du Patriotisme a sauvé le pays et a restauré la monarchie légitime. Puisse Saint Louis, modèle des souverains et des gouvernants, protéger la France et l’aider à retrouver le sens de sa mission. »

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Source : Twitter/ducdanjou

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr