Le couronnement écossais du roi Charles III : les Honneurs de l’Écosse sont présentés au nouveau souverain à la cathédrale Saint-Gilles d’Édimbourg

Ce mercredi 5 juillet 2023, deux mois après le couronnement du roi Charles III à l’abbaye de Westminster, à Londres, le couple royal a vécu une deuxième cérémonie religieuse dédiée à consacrer leur rôle de monarques, en Écosse cette fois-ci. Le Service national d’action de grâces, célébré à la cathédrale Saint-Gilles d’Édimbourg, est considéré comme le « couronnement écossais » du roi Charles III car les Honneurs de l’Écosse, dont la Couronne d’Écosse, ont été présentés au souverain au cours de cette cérémonie.

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Service national d’action de grâces et de dévouement au roi Charles III

La cérémonie religieuse de ce mercredi 5 juillet 2023 est officiellement intitulée « Service national d’action de grâces et de dévouement à Leurs Majestés le Roi et la Reine à l’occasion de la présentation des Honneurs de l’Écosse ». La cérémonie s’est déroulée à la cathédrale Saint-Gilles, fondée en 1124 par le roi David Ier. L’église est en activité depuis près de 900 ans. Toile de fond de l’histoire religieuse mouvementée de l’Écosse, elle a aussi été l’église paroissiale de John Knox pendant la Réforme. L’édifice sert aux grandes cérémonies nationales et royales. Elle est aussi le siège de l’ordre du Chardon, le plus important ordre royal d’Écosse.

Le roi Charles III et la reine Camilla sont suivis par le duc et la duchesse de Rothesay, amenés en procession dans les rues d’Édimbourg jusqu’à la cathédrale Saint-Gilles (Photo : Kin Cheung/PA Wire/ABACAPRESS.COM)

Ce mercredi, le roi Charles III et la reine Camilla ont été amenés en procession jusqu’à la cathédrale Saint-Gilles, partant de la résidence officielle écossaise du souverain, le palais de Holyrood. Quelques minutes auparavant, une autre procession avait lieu dans les rues d’Édimbourg. Celle-ci était composée d’une centaine de représentants de la société civile qui sont partis du château d’Édimbourg, où ils ont récupéré les Honneurs de l’Écosse pour les ramener jusque dans la cathédrale à bord de leur propre Rolls-Royce. À la tête de cette deuxième procession, menée par le Régiment royal d’Écosse, se trouvait sa mascotte, le caporal Cruachan IV. Le caporal Cruachan IV est un poney Shetland.

Le duc de Hamilton sort la Couronne d’Écosse de la Rolls-Royce et la conduit dans la cathédrale (Photo : Chris Jackson/PA Wire/ABACAPRESS.COM)

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Arrivée en procession des Honneurs de l’Écosse

Les Honneurs de l’Écosse, escortés par les représentants de la société civile, sont l’équivalent des Joyaux de la Couronne. Ils sont au nombre de trois : la couronne, le sceptre et l’épée. L’épée est en réalité la nouvelle épée Elizabeth, conçue spécialement pour l’occasion, en remplacement de la véritable épée trop fragile à manipuler. Les trois objets symbolisant le pouvoir royal sont les plus anciens joyaux britanniques. Contrairement aux Joyaux de la Couronne en Angleterre, ceux-ci n’ont pas été fondus ni détruits au 17e siècle lors de la période républicaine.

La cathédrale Saint-Gilles accueille ce service d’action de grâces (Photo : Peter Byrne/PA Wire/ABACAPRESS.COM)

Enfermés dans un coffre depuis la fin de l’existence du royaume d’Écosse comme un État indépendant, les joyaux ont été retrouvés en 1818 et sont exposés au château d’Édimbourg. Ils sont utilisés lors de certaines cérémonies royales. En 1953, la reine Elizabeth II a elle aussi organisé un service d’action de grâces en Écosse après son couronnement à Londres, en réutilisant les Honneurs de l’Écosse pour la première fois. Plus récemment, en 1999, le Royaume-Uni s’est doté de parlements indépendants dans chacune des Nations, dont l’Écosse, permettant à nouveau aux Joyaux d’Écosse d’être utilisés pour représenter l’assentiment royal lors de la cérémonie annuelle d’ouverture du parlement écossais. La Couronne est alors portée en procession lors de l’ouverture du Parlement écossais.

Les Honneurs de l’Écosse sont arrivés en procession à la cathédrale et ont traversé la nef de l’édifice jusqu’à l’autel. Dame Katherine Grainger était en charge de porter l’Épée Elizabeth, le sceptre était porté par Lady Dorrian, qui est Lord Justice Clerk, soit la chef des juges d’Écosse. La tâche de porter la couronne d’Écosse revenait au duc d’Hamilton. L’ancienne championne olympique d’aviron Katherine Grainger représente la société civile lors de cette cérémonie. L’ancienne sportive a reçu le titre de dame et est récompensée pour son travail caritatif. Elle est aussi chancelière de l’université de Glasgow.

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Arrivée du couple royal et du duc et de la duchesse de Rothesay

Le roi Charles III et la reine Camilla ont été d’abord accueillis à l’entrée de la cathédrale par les plus hauts représentants de l’Église d’Écosse, accompagnés par le duc et la duchesse de Rothesay. Le prince William et la princesse Catherine font usage de leur titre écossais de duc de Rothesay lors de leur séjour dans la nation du nord, à la place de celui de prince et princesse de Galles. Le duc de Rothesay portait son manteau de chevalier de l’ordre du Chardon alors que son épouse portait une robe bleue, la couleur principale du drapeau de l’Écosse. La princesse de Galles avait déjà porté ce manteau-robe bleu signé Catherine Walker par le passé. Son couvre-chef, confectionné par l’habituel chapelier, Philip Treacy était par contre une nouvelle création.

Bien que le Royaume-Uni soit l’État reconnu par les instances internationales, un certain nombre d’institutions appartiennent encore à chacune des nations qui composent le pays. La noblesse, par exemple, reste spécifiquement attachée à ses anciens royaumes. Ainsi, le système nobiliaire écossais n’est pas identique au système nobiliaire anglais, bien que les deux systèmes soient reconnus mutuellement. Au cours de cette cérémonie, le roi Charles III n’est pas réellement couronné et le titre de roi d’Écosse n’existe plus depuis 1707, tout comme le titre de roi d’Angleterre n’existe plus. Lorsque les royaumes d’Angleterre et d’Irlande ont fusionné avec le royaume d’Écosse, la reine Anne est devenue la première reine de Grande-Bretagne.

Aaron Chown/PA Wire/ABACAPRESS.COM

Les souverains et le couple héritier sont entrés dans la cathédrale au son des trompettes d’État qui interprètent Balmoral Flourishes, un morceau composé par Paul Mealor, spécialement pour la cérémonie du jour. Une fois le couple royal assis, on entend quelques versets du Psaume 24 chantés. David Fergusson, doyen de la chapelle royale et doyen de l’ordre du Chardon, récite ensuite une prière.

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Lectures du Premier ministre et psaumes en gaélique

Le Premier ministre écossais, Humza Yousaf, est appelé à lire l’Ancien Testament. Il lit les Psaumes 19, versets 2 à 6. « Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue manifeste l’œuvre de ses mains. Le jour en instruit un autre jour, la nuit en donne connaissance à une autre nuit. Ce n’est pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont le son ne soit point entendu : leur retentissement parcourt toute la terre, leurs accents vont aux extrémités du monde, où il a dressé une tente pour le soleil. Et le soleil, semblable à un époux qui sort de sa chambre, s’élance dans la carrière avec la joie d’un héros. Il se lève à une extrémité des cieux, et achève sa course à l’autre extrémité : rien ne se dérobe à sa chaleur. »

La lecture est suivie d’un psaume chanté en gaélique écossais par Joy Dunlop. Il s’agit du Psaume 23, traduit spécialement en gaélique et mis en musique par Paul Mealor pour cette cérémonie. La lecture de l’Évangile est ensuite confiée à Christine De Luca, ancienne Makar d’Édimbourg. Le makar est un poète écossais, autrefois poète de la cour. Le titre est redevenu officiel en 2002 et est accordé par le parlement écossais depuis 2004 à un poète national.

Le passage de l’Évangile est Matthieu chapitre 5, versets 1 à 12, dans la version du Nouveau Testament de Murdoch Nisbet. Murdoch Nisbet est le premier à avoir traduit la Bible, au 16e siècle, en langue écossaise. En ancien gaélique, Christine De Luca lit : « Voyant la foule, Jésus monta sur la montagne; et, après qu’il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui. Puis, ayant ouvert la bouche, il les enseigna, et dit : Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! Heureux les affligés, car ils seront consolés ! Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre ! Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés ! Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde ! Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu ! Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux ! Heureux serez-vous, lorsqu’on vous outragera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car c’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui ont été avant vous. »

Après un chant traditionnel, la révérende Sally Foster-Fulton a pris la parole pour prononcer son sermon. Sally Foster-Fulton est la nouvelle modératrice de l’Assemblée générale de l’Église d’Écosse, depuis mai 2023. Le modérateur est considéré comme le primat de l’Église d’Écosse, qui n’a pas d’évêques au sein de sa hiérarchie. L’Église d’Écosse, est une Église protestante presbytérienne, contrairement à l’Église d’Angleterre qui est anglicane. L’équivalent des évêques au sein de l’Église d’Écosse sont les anciens. Le modérateur préside l’Assemblée générale qui réunit tous les anciens. Cette confession protestante réformée suit la théologie calviniste et a été fondée par John Knox au milieu du 16e siècle.

Contrairement à l’Église d’Angleterre pour laquelle le souverain en est le Gouverneur suprême, soit le chef de cette Église, le roi n’est pas à la tête de l’Église d’Écosse. Toutefois, le souverain est membre et protecteur de l’Église d’Écosse. Le roi Charles III a d’ailleurs déjà prêté serment qu’il continuerait à assurer son rôle de protecteur, au cours d’une cérémonie officielle organisée au début de son règne. En tant que protecteur de l’Église, le souverain est représenté par un Lord Haut-Commissaire lors des Assemblées générales.

Après le sermon de la modératrice, le chœur de la cathédrale entonne un hymne composé par William Lovelady sur le texte adapté des versets des Psaumes 104. Arrive ensuite le cœur de la cérémonie avec la présentation des Honneurs de l’Écosse au souverain.

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Présentation des Honneurs de l’Écosse au roi Charles III

Le doyen rappelle qu’en présentant les Honneurs de l’Écosse au Roi « nous célébrons la paix et l’unité de notre pays et de son peuple, et ensemble, nous nous consacrons à nouveau au service du bien commun de notre nation ».

Dame Katherine Grainger apporte l’épée d’Elizabeth et la présente au Roi en déclarant : « Par le symbole de cette épée, nous promettons notre loyauté, en vous confiant la défense de nos lois et le maintien de la justice et de la paix sur notre terre. » Le Roi répond : « En recevant cette épée, je le promets avec l’aide de Dieu. » Le doyen déclare à son tour : « Que la justice coule comme des eaux et la justice comme un ruisseau qui coule à jamais. Que Dieu nous donne la grâce de rechercher ce qui est juste et bon. »

L’épée d’État a été portée en procession lors des services de l’Ordre du Chardon, jusqu’à ce qu’elle soit jugée trop fragile pour une utilisation ultérieure. L’épée d’État était un cadeau papal à Jacques IV, du pape Jules II, en 1507. Une nouvelle épée, baptisée Elizabeth, a été commissionnée l’année dernière à un artisan écossais. La nouvelle épée Elizabeth n’est donc pas officiellement l’un des Honneurs de l’Écosse, puisque l’épée originale est l’Épée d’État.

Après un court chant, Lady Dorrian apporte le sceptre et dit : « Par le symbole de ce sceptre, nous vous promettons notre loyauté, vous confiant de rechercher la prospérité de cette nation, du Commonwealth et de la terre entière. » Le Roi répond : « En recevant ce sceptre, je le promets avec l’aide de Dieu ». Le doyen déclare : « La terre appartient au Seigneur et tout ce qu’elle contient, le monde et ceux qui y vivent. Que Dieu nous accorde la grâce de rechercher le bien-être de tous. » Le sceptre était un cadeau du pape Alexandre VI à Jacques IV fin du 15e siècle.

Le duc de Hamilton et de Brandon apporte ensuite la Couronne d’Écosse : « Par le symbole de cette couronne, nous promettons notre loyauté, vous confiant de régner en tant que notre roi au service de tout votre peuple ». Le Roi répond : « En recevant cette couronne, je le promets avec l’aide de Dieu. » Le doyen conclut : « Qu’est-ce que le Seigneur exige de vous, sinon de faire justice, d’aimer la bonté et de marcher humblement avec votre Dieu ? Que Dieu nous donne la grâce de suivre cette voie ».

La couronne pèse 1,59 kilo et est composée de 94 perles et 43 pierres précieuses. La couronne a été remodelée dans sa forme actuelle pour Jacques V en 1540 par un orfèvre d’Édimbourg, John Mosman. Il l’a portée pour la première fois lors du couronnement de son épouse.

La Couronne d’Écosse est présentée au roi Charles III par le duc de Hamilton (Photo : Jane Barlow/PA Wire/ABACAPRESS.COM)

Les honneurs ont été utilisés comme insignes de couronnement pour la reine Marie d’Écosse, Jacques VI, Charles 1er et Charles II. À partir de 1660, le roi d’Écosse a succédé aux couronnes d’Angleterre et d’Irlande. À partir de 1707, les royaumes d’Écosse et d’Angleterre ont fusionné pour former la Grande-Bretagne et les joyaux écossais n’ont plus été utilisés.

Après avoir remis les honneurs à leur place, Mark Strange, primat de l’Église épiscopale d’Écosse prononce une prière. L’Église épiscopale d’Écosse est la province ecclésiastique appartenant à l’Église d’Angleterre qui couvre l’Écosse. Mark Strange est le primat des Écossais qui suivent la confession anglicane de l’Église d’Angleterre. Mark Strange a lu une prière attribuée à saint Colomban, un moine irlandais qui a évangélisé les îles britanniques, dont l’Écosse au 6e siècle.

Après la prière, Karen Cargill et le groupe des Ayoub Sisters chantent un chant en gaélique commissionné par le roi Charles III spécialement pour cette cérémonie. Le chant d’action de grâce et de dévouement est composé par Joanna Gill.

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Prières de représentants de confessions religieuses et intercessions

Les représentants des différentes confessions religieuses prononcent chacun à leur tour des prières et des salutations de joie aux souverains. « Seigneur Tout-Puissant, nous vous supplions, avec votre faveur, de contempler Leurs Très Gracieuses Majestés le Roi Charles et la Reine Camilla, et de les honorer ainsi de votre Sagesse, afin qu’ils soient toujours enclins à suivre votre volonté », a déclaré l’imam Sayed Razawi, directeur général de la Scottish Ahlul Bayt Society.

« Que la déesse Sri Lakshmi et le dieu Sri Venkateswara bénissent Vos Majestés et la famille royale avec pureté et unité de pensées, de paroles et d’actions pour servir et élever le peuple du Royaume-Uni et du Commonwealth », a déclaré Srihari Vallabhajousula, prêtre honoraire au Temple hindou d’Écosse, à Glasgow.

Le grand rabbin d’Écosse, Moshe Rubin, a déclaré : « Vos Majestés, en tant que voisins dans la foi, nous reconnaissons la valeur du service public. Nous nous unissons aux personnes de toutes confessions et croyances dans l’action de grâce à votre service, pour le bien commun. Que Dieu prolonge vos jours de bonheur et vos années de bien-être. »

« Namo Bouddha, je supplie les bouddhas et les bodhisattvas des trois temps et des dix directions d’accorder leurs bénédictions à Vos Majestés. Que la sagesse soit votre couronne, la compassion votre sceptre et la bonté aimante votre orbe, ornés des joyaux de l’impartialité, de l’humilité et du service, au profit des êtres de ce royaume et au-delà. Qu’il en soit ainsi », a déclaré Ani Rinchen Khandro, chapelaine bouddhiste de l’université d’Édimbourg et directrice du Centre de méditation bouddhiste tibétain d’Édimbourg.

Enfin, les athées étaient représentés par Fraser Sutherland, directeur général de la Société humaniste d’Écosse, qui a déclaré : « Nous réaffirmons que “tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits”. Et aujourd’hui, nous célébrons avec plaisir avec vous et avec tous ceux qui sont ici réunis cet esprit d’égalité. »

Après le chant Ye banks and braes, des prières d’intercessions ont été prononcées par le révérend Leo Cushley, archevêque de St Andrews et d’Édimbourg, Liz Grant, membre de l’Église d’Écosse, le révérend Amos Chewachong, ministre de l’église paroissiale de Newport-on-Tay et par le doyen de la chapelle royale. Les intercessions se terminent par l’hymne Christ is made the Sure Foundation, un chant du 6e ou 7e siècle mis en musique au 19e siècle par John Mason Neale.

La présence de la pierre de Scone lors de l’office est rappelée à la fin de la cérémonie. La pierre de Scone ou pierre du destin (An Lia Fáil, en gaélique) est un ancien symbole de la souveraineté écossaise.

L’hymne national vient conclure le service religieux. La modératrice termine par ces mots : « L’office est terminé, que le service commence. Bien-aimés, allez en paix ». Le couple royal ainsi que le couple héritier quittent la cathédrale en procession. Le prince William, contrairement au service de couronnement à Westminster durant lequel il a prêté allégeance au Roi, n’a pas eu de rôle à jouer, malgré ses différents titres, dont celui de grand steward d’Écosse.

Le duc et la duchesse de Rothesay au service d’action de grâces de présentation des Honneurs de l’Écosse (Photo : Andrew Milligan/PA Wire/ABACAPRESS.COM)

Le titre de duc de Rothesay du prince William s’accompagne d’autres titres subsidiaires qui sont comte de Carrick, baron de Renfrew, seigneur des Îles, prince et grand intendant d’Écosse. En anglais, prince et grand intendant d’Écosse se dit « Prince and Great Steward of Scotland ». Le mot steward vient du vieil anglais « stig » (qui veut dire foyer, maison) et « ward » (qui veut dire gardien). Steward se traduit aussi par sénéchal, une fonction qu’occupaient les membres cette famille de Bretons, intendants de l’évêque de Dol (en Bretagne), qui en 1100 se sont mis au service du roi d’Angleterre. Ils sont ensuite devenus les intendants des rois d’Écosse et ont obtenu divers titres dont « Great Steward ». Au 12e siècle, le grand steward prend pour nom de famille le titre de sa fonction. À l’époque, Steward s’écrit aussi « Stewart ». À la mort de David II d’Écosse sans descendant, c’est son neveu, Robert Stewart, fils de sa sœur qui lui succède. Ainsi commence la dynastie des Stuart sur le trône d’Écosse. Stewart se francisera en Stuart au 16e siècle. En tant que descendants des rois d’Écosse de la dynastie des Stuart, les souverains britanniques continuent à porter le titre de grand steward de leurs ancêtres, en l’attribuant à l’héritier du trône.

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Nicolas Fontaine

Rédacteur en chef

Nicolas Fontaine a été concepteur-rédacteur et auteur pour de nombreuses marques et médias belges et français. Spécialiste de l'actualité des familles royales, Nicolas a fondé le site Histoires royales dont il est le rédacteur en chef. nicolas@histoiresroyales.fr