Ce 19 septembre 2022, le monde entier a assisté au dernier hommage religieux à la monarque au plus long règne de notre époque. Les funérailles d’État de la reine Elizabeth II ont eu lieu ce lundi à l’abbaye de Westminster. Chefs d’État, rois, reines, sultans, émirs, princes et princesses ont assisté aux obsèques à Londres.
Les adieux à la reine Elizabeth II en présence de 2000 invités et des chefs d’État du monde entier
La reine Elizabeth II du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord est décédée à 96 ans le 8 septembre 2022 dans sa résidence écossaise, au château de Balmoral. La monarque est restée en Écosse jusqu’au 13 septembre, exposée notamment pendant une journée à la cathédrale Saint-Gilles d’Édimbourg, avant de rejoindre l’Angleterre sous le regard ému de la princesse Anne.
Après avoir passé une nuit dans la Bow Room du palais de Buckingham, le cercueil de la reine Elizabeth II a rejoint le hall du palais de Westminster, lors d’une procession dans les rues de Londres, suivie par les membres de sa famille. C’est au Westminster Hall que des centaines de milliers de personnes ont salué une dernière fois la dépouille de la reine, faisant jusqu’à 14 heures de queue, à travers 8 kilomètres de file le long de la Tamise, avant de pouvoir s’incliner devant le catafalque. À 6 heures 30 ce 19 septembre, l’accès au palais de Westminster a pris fin pour les visiteurs.
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Procession du cercueil jusqu’à l’abbaye de Westminster
Ce 19 septembre 2022, le cercueil de la reine Elizabeth II, recouvert de l’étendard royal et surmonté de la Couronne impériale, du sceptre et de l’orbe, a d’abord quitté son catafalque pourpre à 10 heures 35, exposé depuis le 14 septembre au centre du hall de Westminster.
Une courte procession s’est formée pour accompagner la dépouille, posée sur un affût de canon de la Royal Navy, vers l’abbaye, située face au palais de Westminster. Le State Gun Carriage est un affût de canon qui a déjà été utilisé pour les funérailles de la reine Victoria, du roi Édouard VII, du roi George V, du roi George VI, de Winston Churchill et de Lord Louis Mountbatten. Le cercueil était tiré à la corde par 142 militaires de la Royal Navy.
Le cortège était mené par les régiments écossais et irlandais, la brigade des Gurkhas et la Royal Air Force, comptant 200 musiciens. Le cercueil était flanqué de détachements composant la Garde du Roi, comme la Garde rapprochée du souverain (Corps of Gentlemen at Arms), les Yeomen de la garde et la Compagnie royale des Archers.
Pour la première fois, une femme, la fille de la reine Elizabeth II, prenait part au cortège. La princesse Anne se tenait entre le roi Charles III et le prince Andrew. Le prince Edward, dernier fils de la reine complétait la première rangée du cortège. Ils étaient suivis trois petits-fils aînés de la reine Elizabeth II : le prince William, le prince Harry et Peter Phillips. Le prince Richard, cousin germain de la reine Elizabeth II et David Armstrong-Jones, le neveu de la reine, fermaient le cortège.
Messe des funérailles de la reine Elizabeth II
Les funérailles d’État, les premières depuis la mort de Winston Churchill en 1965, ont eu lieu à 11 heures à l’abbaye de Westminster en présence de plus de 2000 invités. Il s’agissait des cinquièmes funérailles d’État de ces cent dernières années. Avant celles de Churchill, il y eut celles du roi George VI, père d’Elizabeth II, en 1952, du roi George V, grand-père d’Elizabeth II en 1936 et celles du roi Edouard VII, arrière-grand-père d’Elizabeth II et fils de la reine Victoria, en 1910.
À l’entrée de l’abbaye de Westminster, des membres de la famille royale se sont joints au cortège. La procession à l’intérieur de l’abbaye était à présent composée par le roi Charles III, la reine consort Camilla, la princesse Anne et son époux, Sir Timothy Laurence. Le prince Andrew suivait son frère et sa sœur, lui-même suivi par le prince Edward et son épouse Sophie. Le prince et la princesse de Galles étaient présents dans la procession, suivis par leurs deux aînés, le prince George et la princesse Charlotte de Galles. Viennent ensuite le duc et la duchesse de Sussex, le comte Snowdon, Peter Phillips, le duc de Gloucester, le prince Michael de Kent et le duc de Kent.
En plus de toute la famille royale au complet, les chefs d’État du monde entier étaient présents à l’abbaye, ainsi que de nombreuses têtes couronnées européennes, y compris d’anciennes familles régnantes. Étaient également invitées environ 200 personnes qui ont été décorées par la reine Elizabeth II dans sa liste d’anniversaire, qui coïncidait avec son année de Jubilé de platine.
Parmi ces personnes distinguées on retrouve de nombreux soignants impliqués dans la crise sanitaire. Des représentants de toutes les confessions du pays étaient présents, ainsi que des représentants militaires et politiques de tous les royaumes du Commonwealth, dont les gouverneurs généraux et de nombreux premiers ministres de ces pays pour lesquels la reine Elizabeth II était le chef d’État.
4e rang: Anne-Marie, Paul et Marie-Chantal 🇬🇷, Margareta et Radu 🇷🇴, Alexander et Katherine 🇷🇸
— Histoires Royales (@ActusRoyales) September 19, 2022
5e et 6e rangs: Hassanal et Mateen Bolkiah 🇧🇳, Alois et Sophie 🇱🇮, Letsie III 🇱🇸, Abdallah II et Rania 🇯🇴, Naruhito et Masako 🇯🇵, Tupou VI 🇹🇴 + 🇲🇾 + 🇧🇹
Le service religieux était dirigé par David Hoyle, le doyen de Westminster avec un sermon Justin Welby, archevêque de Canterbury, et des interventions de la Première ministre britannique, Liz Truss, et de Patricia Scotland, la secrétaire générale de l’organisation du Commonwealth de Nations. Le chœur de l’abbaye de Wesminster et le chœur de la Chapelle royale du palais St-James étaient dirigés par James O’Donnell. Les trompettistes d’État de la Household Cavalry et la division musicale de la Household Cavalry assuraient la musique militaire. Peter Holder, organiste de l’abbaye était assis derrière son orgue.
Avant le début du service religieux, les cloches de l’abbaye ont sonné le glas au rythme d’un coup par minute, pendant 96 minutes, l’âge de la reine à son décès. Le cercueil de la reine est arrivé dans l’abbaye, suivi par les membres de sa famille.
Une fois le cercueil installé devant l’autel, le doyen de Westminster a prononcé l’exhortation : « Dans le chagrin et aussi dans une profonde action de grâces, nous venons dans cette Maison de Dieu, dans un lieu de prière, dans une église où le souvenir et l’espérance sont des devoirs sacrés. Ici, où la reine Elizabeth a été mariée et couronnée, nous nous réunissons de partout au pays, du Commonwealth et des nations du monde, pour pleurer notre perte, pour nous souvenir de sa longue vie de service désintéressé et en toute confiance pour l’engager à la miséricorde de Dieu notre créateur et rédempteur. »
« Avec gratitude, nous nous souvenons de son engagement inébranlable pour une haute vocation pendant tant d’années en tant que reine et chef du Commonwealth. Avec admiration, nous nous souvenons de son sens du devoir et de son dévouement envers son peuple tout au long de sa vie. Avec action de grâce, nous louons Dieu pour son exemple constant de la foi chrétienne et de dévotion. Nous nous souvenons avec affection de son amour pour sa famille et de son engagement envers les causes qui lui sont chères. Maintenant, en silence, rappelons-nous dans nos cœurs et nos esprits nos nombreuses raisons d’action de grâce, prions pour tous les membres de sa famille et recommandons la reine Elizabeth aux soins et à la garde de Dieu tout-puissant. »
Après un bref moment de silence, le doyen de Westminster reprend : « Dieu miséricordieux, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui est la résurrection et la vie ; en qui quiconque croit vivra, même s’il meurt; et quiconque vit et croit en lui ne mourra pas éternellement; qui nous a appris, par son saint apôtre saint Paul, à ne pas être désolés, comme des hommes sans espérance, pour ceux qui dorment en lui : Nous te supplions humblement, ô Père, de nous élever de la mort du péché à la vie de justice ; que, lorsque nous quitterons cette vie, nous puissions nous reposer en lui, car notre espérance est que notre sœur le fait ; et qu’à la résurrection générale au dernier jour, nous puissions être trouvés acceptables à tes yeux; et recevez cette bénédiction que votre Fils bien-aimé prononcera alors à tous ceux qui vous aiment et vous craignent, en disant : Venez, vous les enfants bénis de mon Père, recevez le royaume préparé pour vous depuis le commencement du monde. Accorde-le, nous t’en supplions, ô Père miséricordieux, par Jésus-Christ, notre médiateur et rédempteur. Amen. »
L’hymne chanté de St Clemens de Clement Scholefield et John Ellerton a été interprété avant la première lecture. La première lecture était assurée par Patricia Scotland, baronne Scotland d’Asthal, secrétaire général du Commonwealth. Il s’agissait de la lecture des versets 20 à 26, et 53 à 58 du chapitre 15 des Corinthiens. « Mais maintenant Christ est ressuscité des morts, comme prémices de ceux qui se sont endormis. Car, puisque la mort est venue par un homme, la résurrection des morts est aussi venue par un homme. Car, comme en Adam tous meurent, de même aussi en Christ tous revivront. Mais chacun en son propre rang : d’abord Christ, qui est les prémices ; ensuite ceux qui sont à Christ, à son avènement ; ensuite viendra la fin, quand il remettra le royaume à Dieu le Père, et qu’il aura détruit toute domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi sera détruit, la mort. Car il faut que ce corps corruptible soit revêtu de l’incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu de l’immortalité. Et quand ce corps corruptible aura été revêtu de l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura été revêtu de l’immortalité, alors sera accomplie cette parole qui est écrite : La mort est engloutie pour la victoire. Mort ! Où est ton aiguillon ? Mort ! Où est ta victoire ? Or, l’aiguillon de la mort, c’est le péché ; et la puissance du péché, c’est la loi ; mais grâces à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ. C’est pourquoi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail n’est pas vain dans le Seigneur. »
Le chœur interprète ensuite un psaume, arrangé spécialement pour ce service religieux par Judith Weir, compositrice britannique récompensée de grade de commandeur de l’ordre de l’Empire britannique par la reine Elizabeth II en 2014. Les paroles du chant sont celles du chapitre 42 des Psaumes, versets 2 à 7 « Comme une biche brame après les eaux courantes, Ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant. Oh ! Quand irai-je me présenter devant la face de Dieu ? Jour et nuit je me nourris de mes larmes, Parce que sans cesse on me dit : Où est ton Dieu ? Il m’en souvient, et je fonds en pleurs, Je m’avançais avec la foule, Je conduisais le cortège à la maison de Dieu, Aux cris joyeux et au chant des cantiques D’une multitude en fête. Pourquoi, mon âme, t’abattre et pourquoi gémir ? Espère en Dieu ! Oui, je le louerai encore : Il est mon salut et mon Dieu. »
La Première ministre, Liz Truss, qui a succédé à Boris Johnson deux jours avant le décès de la reine Elizabeth, a fait lecture d’un passage de l’Évangile de Saint-Jean : « Que votre cœur ne se trouble point ; croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures ; si cela n’était pas, je vous l’aurais dit ; car je vais vous préparer une place. Et quand je serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai à moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. Et vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment en saurions-nous le chemin ? Jésus lui dit : C’est moi qui suis le chemin et la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi. Si vous m’aviez connu, vous connaîtriez aussi mon Père ; et dès à présent vous le connaissez et vous l’avez vu. Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ? Celui qui m’a vu, a vu le Père. Comment dis-tu : Montre-nous le Père ? »
Le chœur chante le Psaume 23, une version attribuée à Jessie Seymour Irvine, avant le sermon de Justin Welby, archevêque de Canterbury et Primat de tout l’Angleterre. Le sermon de l’archevêque se conclut par le chant d’un hymne, avant d’entamer les prières.
« Rendons grâce à Dieu pour la longue vie et le règne de la reine Elizabeth, rappelant avec gratitude ses dons de sagesse, de diligence et de service. Dieu, de qui vient tout ce qui est droit et vrai, accepte nos remerciements pour les dons de cœur et d’esprit que tu as accordés à ta fille Elisabeth, et qu’elle a manifestés parmi nous par ses paroles et ses actes ; et accorde-nous la grâce de vivre notre vie selon ta volonté, de rechercher le bien des autres et de rester de fidèles serviteurs jusqu’à la fin de notre vie; par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen », a déclaré le révérend Iain Greenshields, modérateur de l’Assemblée générale de l’Église d’Écosse.
La deuxième prière a été prononcée par Shermara Fletcher, responsable principale des relations pentecôtistes et charismatiques du pays. « Confiants dans l’amour et la compassion de Dieu, prions pour tous ceux dont le cœur est lourd de chagrin et de peine. Dieu tout-puissant, Père de toute miséricorde et dispensateur de toute consolation : agis gracieusement, nous te prions, avec ceux qui pleurent, afin qu’en rejetant sur toi tous les soucis, ils connaissent la consolation de ton amour ; par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen. »
La troisième prière a été lue par Sarah Mullally, évêque de Londres et doyenne de la Chapelle royale de la Reine. « Prions pour Sa Majesté le Roi et toute la famille royale; afin qu’ils puissent connaître la puissance de soutien de l’amour de Dieu et la communion priante du peuple de Dieu. Dieu Tout-Puissant, la fontaine de toute bonté, nous te supplions humblement de bénir notre très gracieux Souverain le Roi Charles, Camilla, la reine consort, William, le prince de Galles, et toute la famille royale : revêts-les de ton Saint-Esprit, enrichis-les de ta grâce céleste; fais-les prospérer de tout bonheur ; et amène-les dans ton royaume éternel; par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen ».
La quatrième prière est lue par la révérende Helen Cameron, modératrice du groupe des Églises libres. « En reconnaissance du service de la reine Elizabeth à ce Royaume-Uni, réjouissons-nous de son dévouement sans faille au devoir, de sa compassion pour ses sujets et de ses conseils à ses ministres ; et nous prions pour la santé et la prospérité continues de cette Nation. Dieu tout-puissant, dont la volonté est que tous tes enfants te servent en se servant les uns les autres : regarde avec amour, nous te prions, cette Nation. Accorde à ses citoyens la grâce de travailler ensemble avec des cœurs honnêtes et fidèles, soucieux chacun du bien de tous ; que, recherchant premièrement ton royaume et sa justice, ils puissent posséder tout ce qui est nécessaire à leur subsistance quotidienne et au bien commun ; par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen. »
Le cardinal Vincent Nicolas, archevêque de Westminster a prononcé la cinquième prière : « Rendons grâce à l’engagement de la reine Elizabeth envers le Commonwealth tout au long de son règne, pour son service et son dévouement envers ses peuples, et pour les riches liens d’unité et de soutien mutuel qu’elle a entretenus. Dieu Tout-Puissant et éternel, entends notre prière pour le Commonwealth et accorde-lui la direction de ta sagesse. Inspirez ceux qui détiennent l’autorité, afin qu’ils puissent promouvoir la justice et le bien commun ; donner à tous ses citoyens l’esprit d’honneur et de respect mutuels; et accorde-nous à tous la grâce de lutter pour l’établissement de la justice et de la paix; pour l’honneur de ton nom. Amen. »
Le révérend Stephen Cottrell, archevêque d’York et Primat d’Angleterre prononce la sixième prière : « Nous rendons grâce à Dieu pour la fidélité de la reine Elizabeth à la foi qu’elle a héritée par son baptême et sa confirmation, et affirmée lors de son couronnement ; pour sa dévotion inébranlable à l’Evangile; et pour son service indéfectible en tant que gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre. Seigneur, nous te supplions de garder ta maison l’Église dans une piété continuelle; que par ta protection elle soit libre de toutes les adversités, et dévouée à te servir dans toutes les bonnes œuvres, à la gloire de ton nom ; par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.»
Le precentor, Mark Birch, lit les dernières prières : « Prions pour qu’il nous soit donné la grâce de vivre comme ceux qui croient en la communion des saints, le pardon des péchés et la résurrection à la vie éternelle. Amenez-nous, ô Seigneur Dieu, à notre dernier réveil dans la maison et la porte du ciel, pour entrer dans cette porte et habiter dans cette maison, où il n’y aura ni ténèbres ni éblouissement, mais une lumière égale; pas de bruit ni de silence, mais une musique égale ; pas de peurs ni d’espoirs, mais une possession égale; pas de fin ni de début, mais une éternité égale ; dans la demeure de ta gloire et de ta domination, monde sans fin. Amen. » Le precentor, interrompu par un court chant, conclut avec le Notre Père.
L’hymne chrétien gallois Blaenwern est interprété avant la lecture de l’éloge funèbre par l’archevêque de Canterbury. « Recommandons à la miséricorde de Dieu, notre créateur et rédempteur, l’âme d’Elizabeth, notre défunte reine. Père céleste, Roi des rois, Seigneur et donneur de vie, qui par ta grâce dans la création as formé l’humanité à ton image, et dans ton grand amour nous offre la vie éternelle en Jésus-Christ; revendiquant les promesses de ton Fils très béni, nous confions l’âme d’Elizabeth, notre sœur ici décédée, à ta garde miséricordieuse, dans l’espérance sûre et certaine de la résurrection à la vie éternelle, lorsque Christ sera tout en tous; qui est mort et ressuscité pour nous sauver, et qui vit et règne maintenant avec toi et le Saint-Esprit, dans la gloire pour toujours. Amen. Ô âme chrétienne, de ce monde, au nom de Dieu le Père tout-puissant, qui t’a créé; au nom de Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, qui a souffert pour toi; au nom du Saint-Esprit, qui a été répandu sur toi et t’a oint. En communion avec tous les saints bénis, et aidés par les anges et les archanges et toutes les armées de l’armée céleste, que ta part soit aujourd’hui en paix, et que ta demeure dans la Jérusalem céleste. Amen. »
S’en suit un hymne chanté. Les paroles sont les versets 35, 38 et 39 du chapitre 8 des Romains, sur un arrangement de Sir James MacMillan, un compositeur écossais fait commandeur de l’ordre de l’Empire britannique en 2004 et anobli chevalier en 2015. « Qui nous séparera de l’amour du Christ ? Ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ, notre Seigneur. »
L’office religieux se termine par la lecture de la bénédiction par le doyen de Westminster. « Dieu accorde à la grâce vivante; au repos défunt; à l’Église, au Roi, au Commonwealth et à tous les peuples, paix et concorde, et à nous pécheurs, la vie éternelle ; et la bénédiction de Dieu tout-puissant, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, soit parmi vous et demeure toujours avec vous. Amen. »
L’assemblée se lève et le Last Post retentit par les Trompettistes d’État. Le Last Post est la sonnerie aux morts réglementaire, qui est entonnée lors des événements commémoratifs militaires dans les pays du Commonwealth. Après le Last Post, deux minutes de silence ont été respectées.
L’hymne national arrangé par Gordon Jacob retentit après les deux minutes de silence. L’hymne God Save the Queen est devenu God Save the King depuis l’accession au trône du roi Charles III.
Le joueur de cornemuse de la reine, adjudant de classe 1, Paul Burns, joue l’air Sleep, dearie, sleep, alors que le cercueil s’apprête à quitter l’abbaye. Le cercueil est escorté en dehors de l’édifice au son de l’orgue qui interprète la Fantaisie et fugue en do mineur (BWV 562) de Jean-Sébastien Bach.
Procession de l’abbaye de Westminster jusqu’à l’Arc de Wellington pour rejoindre Windsor
Après la messe de funérailles, une longue procession d’environ une heure a démarré depuis le parvis de l’abbaye de Westminster, jusqu’à l’Arc de Wellington. Ce parcours d’environ 2,5 kilomètres permet au cercueil de la reine de défiler devant certains monuments emblématiques et symboliques, remontant le long Mall, cette artère empruntée le 14 septembre dans l’autre sens, reliant le Whitehall au palais de Buckingham.
À l’Arc de Wellington, le cercueil a été déposé dans le coffre du corbillard, rejoignant en voiture Windsor. Le château de Windsor est situé à environ 35 kilomètres à l’ouest de Londres.
Arrivé à Windsor, le corbillard se rendra à la chapelle Saint-Georges en passant par la Long Walk, spectaculaire allée traversant le domaine jusqu’au château, avant une cérémonie retransmise à la télévision. Un service religieux aura lieu à 17 heures à la chapelle, en présence de plus de 800 personnes, avant l’inhumation réservée aux membres proches de la famille, sans photographes ni caméras.
Dans la soirée, après la messe de funérailles, le cercueil rejoindra Windsor, où un nouvel office sera célébré avant son inhumation dans la chapelle où reposent déjà ses parents et sa sœur. La dépouille de son époux, décédé l’année dernière, attend depuis un an dans le Royal Vault, et sera déplacée à ses côtés dans la chapelle.