Ce 1er juin 2023, le prince héritier Hussein ben Abdallah II de Jordanie a épousé Rajwa Khaled Al Saif au palais Zahran à Amman. Le roi Abdallah II et la reine Rania avaient invité des dizaines de membres de familles royales étrangères au mariage de leur fils aîné. Le futur roi de Jordanie a scellé son destin à Rajwa, qui est dorénavant connue comme la princesse héritière de Jordanie et qui un jour sera l’épouse du souverain du royaume hachémite.
Le mariage du prince héritier Hussein et de la princesse Rajwa au palais Zahran
Le 17 août 2023, la Cour royale hachémite annonçait une grande nouvelle par un très simple communiqué. Le prince héritier Hussein était fiancé. L’annonce avait été faite quelques jours après l’annonce des fiançailles de la princesse Iman, la sœur puînée du prince héritier. Allant de surprise en surprise, les Jordaniens découvraient par la même occasion le nom et le visage de l’heureuse élue, celle qui allait devenir l’épouse de l’héritier du trône.
Rajwa Khaled Al Saif était une parfaite inconnue au moment de l’annonce de ses fiançailles avec le prince héritier Hussein. Dix mois plus tard, Rajwa est devenue un visage familier, même si ses apparitions publiques peuvent se compter sur les doigts de la main. Rajwa Al-Saif, qui a reçu comme bague de fiançailles un gros diamant entouré de pierres latérales sur un anneau en platine du joaillier Harry Winston, est née le 28 avril 1994 et est de nationalité saoudienne. Elle a suivi sa scolarité secondaire en Arabie saoudite, puis elle a rejoint la faculté d’architecture de l’université de Syracuse, à New York.
Ce 1er juin 2023, après être descendue de sa Rolls-Royce Phantom V, Rajwa Al-Saif a traversé les jardins du palais Zahran, à Amman, pour rejoindre le lieu de la cérémonie, où l’attendait déjà son père, son futur époux et le roi Abdallah. Rajwa était escortée par le prince Hashem, frère cadet du prince héritier Hussein. Au mariage d’Abdallah et Rania, en 1993, c’est aussi le beau-frère de la mariée qui l’escortait. Rania était arrivée à son mariage au bras du prince Faisal.
Le Katb al-Kitâb, la cérémonie du mariage en elle-même, s’est déroulé au palais Zahran, ce qui diffère du mariage de la princesse Iman, organisé le 12 mars dernier au palais Beit Al Urdun. Ce jour-là, la princesse Iman avait été amenée devant son futur époux au bras de son frère aîné, le prince héritier Hussein.
Au cours de la cérémonie, les termes du mariage sont énoncés et un contrat est signé par les deux mariés. Lors de la cérémonie, il est important que les invités s’habillent de manière traditionnelle et respectueuse, en ayant les bras et les jambes couverts. Après la prière, a eu lieu l’échange des alliances.
Le palais Zahran a une importance particulière pour le marié. Cette demeure fut la résidence de la reine Zein, la grand-mère du roi Abdallah II. C’est aussi dans ce palais que ses parents se sont mariés. La date du mariage a également été choisie pour rappeler celle d’Abdallah et Rania, mariés le 10 juin 1993. Ils fêteront donc leurs noces de perle l’année prochaine. Leur mariage avait été largement moins médiatisé à l’international car Abdallah n’était pas désigné à cette époque comme l’héritier du trône.
La cérémonie s’est conclue par une prière et par les embrassades des mariés et de leurs proches. Les mariés ont quitté les lieux à bord d’un véhicule ouvert duquel ils pouvaient saluer la population amassée le long de la route. Le cortège motorisé a rejoint le palais Al Husseiniya, un chemin symbolique puisque les mariés se dirigent ainsi vers leur destin. Le palais Al Husseiniya, construit en 2006, est le lieu de travail officiel du roi de Jordanie.
En épousant Hussein, Rajwa devient princesse, grâce à un décret signé par son beau-père, et elle inscrit son nom dans les livres d’histoire et l’arbre généalogique de la famille royale hachémite. La dynastie des Hachémites fait référence à l’arrière-grand-père du prophète Mahomet : Hachim ibn Abd Manaf, ancien chef des Quraych. La famille royale de Jordanie descend de Hachim, par son arrière-petit-fils, Mahomet, et par sa fille Fatima ensuite.
La robe de mariée de Rajwa Al Saif
La nouvelle princesse Rajwa portait une robe drapée du couturier libanais Elie Saab. Sa robe de mariée blanche à longues manches présentait une encolure asymétrique et des longues manches. Elle portait aussi un nouveau diadème qui lui a été offert pour l’occasion?
La reine Rania avait choisi une robe sobre et élégante signée Dior. Cette robe noire présente des détails brodés dorés. La reine Rania avait déjà choisi une robe Dior pour le mariage de sa file Iman, il y a quelques semaines. Iman elle-même portait une robe de mariée Dior.
Les invités royaux étrangers au mariage du nouveau couple héritier de Jordanie
La famille royale hachémite était réunie au grand complet au palais Zahran. La princesse Iman, accompagnée de son époux Jameel Thermiotis, la princesse Salma et le prince Hashem ont assisté avec beaucoup d’émotion au mariage de leur grand frère. La princesse Muna, mère du roi et grand-mère du marié, était assise parmi les proches d’Hussein. Les frères et sœurs du roi, ainsi que des cousins étaient présents avec leur moitié.
Les royautés étrangères avaient aussi fait le déplacement. On constate un intérêt particulier pour la nouvelle génération d’héritiers du trône, qui se sont rendus à Amman pour assister au mariage de celui qui régnera un jour sur la Jordanie en même temps qu’eux sur leur propre pays. La princesse Élisabeth de Belgique, duchesse de Brabant, accompagnait son père, le roi Philippe.
La reine Margrethe II de Danemark, toujours en convalescence après une opération au dos, avait envoyé son fils aîné et sa belle-fille, le prince héritier Frederik et la princesse héritière Mary. Dans les deux autres familles royales scandinaves, le prince héritier Haakon de Norvège avait répondu à l’invitation et la princesse héritière Victoria de Suède était présente avec son époux, le prince Daniel.
Du côté espagnol, ce sont les anciens souverains qui se sont retrouvés côte à côte au mariage d’Hussein. Le roi Juan Carlos a fait le trajet depuis Abu Dhabi, où il vit depuis près de trois ans, et la reine Sofia est arrivée d’Espagne de son côté. Le couple, qui vit séparé, a pris l’habitude de se retrouver pour les grands événements royaux, comme les funérailles de la reine Elizabeth II ou les funérailles du roi Constantin II de Grèce. Le roi Willem-Alexander et la reine Máxima des Pays-Bas étaient également présents. Le Royaume-Uni était représenté par le prince et la princesse de Galles mais aussi par la princesse Beatrice, fille aînée du duc d’York, qui était accompagnée de son époux, Edoardo Mapelli Mozzi.
Le grand-duc Henri de Luxembourg avait envoyé son benjamin, le prince Sébastien, qui a partagé des moments de camaraderie avec le prince héritier Hussein. Les deux fils de souverains étaient ensemble à l’Académie royale militaire de Sandhurst, en Angleterre. Outre les nombreux cheikhs et princes issus de familles royales du Moyen-Orient, des représentants de royautés du monde entier avaient fait le voyage. C’est le cas de la famille impériale du Japon qui tenait à être représentée. La princesse Hisako, veuve du prince Norihito de Takamado, lui-même cousin de l’empereur émérite Akihito, était présente avec l’une de ses filles, la princesse Tsuguko de Takamado. Dans l’assemblée, on a également pu apercevoir le roi Abdullah Shah de Malaisie, qui est également sultan de Pahang, et son épouse, la reine Azizah.
Parmi les membres des anciennes familles royales, se trouvait Margareta de Roumanie. La fille aînée du roi Michel 1er, désignée comme la Gardienne de la Couronne roumaine, était accompagnée de son époux, le prince consort Radu.
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La fille d’un puissant homme d’affaires saoudien épouse un descendant du Prophète
Rajwa est la fille de Khaled bin Musaed bin Saif bin Abdulaziz Al Saif, un puissant homme d’affaires saoudien, et d’Azza bint Nayef Abdulaziz Ahmed Al Sudairi. Le père de Rajwa est le président et directeur général de l’El-Saif Group, un conglomérat actif dans neuf secteurs d’activité et qui emploie au total 40 000 personnes dans le monde.
Selon Roya News, la famille Al-Saif descendrait de la tribu Subai, dans la région historique de Sudair. Cette région à l’est du pays actuel est située à une centaine de kilomètres au nord de Riyad. Après l’époque du sultanat du Nedjd, devenu un royaume en 1926, les chefs de la famille Al Saif sont devenus des cheikhs, ou des gouverneurs, de la ville d’Al-Attar, lorsque le Nedjd a fusionné avec le Hedjaz pour former l’actuel royaume d’Arabie saoudite.
La famille royale de Jordanie descend des chérifs, les gardiens des Deux Lieux Saints. À la mort de Mahomet, ses successeurs, qui étaient aussi ses descendants, dans la branche chiite, sont appelés à garder La Mecque et Médine. Depuis le 13e siècle, ce rôle de chérif de La Mecque était confié aux Hachémites, les ancêtres de l’actuel roi de Jordanie, Abdallah II. Après la Première Guerre mondiale, les grandes puissances partagent le Moyen-Orient et le Hedjaz est créé en 1924, avec à sa tête le chérif Hussein, qui deviendra roi du Hedjaz.
Hussein eut la possibilité d’offrir des royaumes à ses fils Fayçal, Ali et Abdallah au fur et à mesure que les pays de la Péninsule prenaient leur indépendance. Fayçal a reçu la Syrie, dont il fut le roi pendant un an avant d’être renversé. Il obtiendra alors l’Irak. Son fils aîné, Ali, a hérité du Hedjaz, qu’il ne gardera qu’un an avant d’être absorbé par le Nedjd, dont le souverain Ibn Saoud changera plus tard le nom en Arabie saoudite. Quant à Abdallah, il deviendra émir de Transjordanie, qui deviendra le royaume de Jordanie en 1946. Ses descendants règnent toujours sur la Jordanie aujourd’hui.