Quabus ibn Saïd, sultan d’Oman

Quabus ibn Saïd (قابوس بن سعيد آل بوسعيدي) est né le 18 novembre 1940 à Salalah et fut sultan d’Oman de 1970 jusqu’à sa mort en janvier 2020. Il est le fils du précédent sultan d’Oman, Saïd ibn Taimour. Véritable bâtisseur du sultanat, il a fait de son pays l’un des territoires les plus riches du Golfe. Lorsqu’il a renversé son père, monarque absolu et tyran, le sultanat d’Oman était le pays le plus pauvre de la région, sans routes, sans infrastructures.

Biographie du sultan d’Oman

Après avoir reçu une éducation royale austère au palais, il a pu partir étudier en Angleterre, à 16 ans, puis à l’Académie royale militaire de Sandhurst, Oman et le Royaume-Uni ayant toujours entretenu d’étroites relations, territoire anciennement sous le protectorat britannique.

Après avoir voyagé partout dans le monde et s’être ouvert à la modernité, il fut rappelé par son père, en 1965, à l’âge de 25 ans. Il retourne alors dans un pays misérable. Son père y règne en despote et Oman était à l’époque le plus pauvre des pays du Golfe où seuls 5% de la population était alphabétisé et tout le pays ne comptait qu’une dizaine de kilomètres de routes goudronnées. Son père était pris de crises de paranoïa, depuis qu’il avait échappé à une tentative d’assassinat. Il était en proie à des hallucinations et créait des lois excentriques, engendrant l’austérité dans le pays.

Qabus ibn Saïd, la vingtaine d’années, aurait été séquestré et maintenu au palais royal par son père, pendant plusieurs années, jusqu’en 1970, date à laquelle Qabus ibn Saïd al-Saïd devient le souverain du sultanat d’Oman, en renversant son père, lors d’un coup d’État.

Le sultan Qabus ibn Saïd fut le premier à exploiter les ressources pétrolières de son pays. Il a contribué à la modernisation du pays et à son développement économique. Bien que le Parlement n’a qu’un rôle consultatif, en 2003, la chambre basse du Conseil a été élue pour la première fois au suffrage universel direct. Le sultan Qabus ibn Saïd était aussi le Premier ministre du pays.

La maladie du sultan d’Oman

Le sultan d’Oman souffrait d’un cancer de l’intestin depuis 2014. Hospitalisé à plusieurs reprise, son dernier traitement devait se faire en Belgique de décembre 2019 à fin janvier 2020. Il avait choisi l’hôpital hôpital universitaire de Gasthuisberg. À la surprise générale, quelques jours après son arrivée en Belgique, on apprenait que le sultan mettait fin à son traitement et rentrait chez lui. L’interruption de son traitement, qui était censé duré deux mois, ne laissait rien présager de bon. En effet, sultan d’Oman est mort le 10 janvier 2020, des suites de son cancer, laissant le pays sans héritier.

L’héritier de Qabus ibn Saïd

Qabus ibn Saïd fut marié à la hâte à sa cousine en 1972, dont il divorça en 1979. Ils n’eurent pas d’enfants et l’homosexualité du sultan n’était presque plus un secret. Sans descendance, le sultan n’a pas d’héritier. L’ibadisme, branche de l’islam en vigueur dans le pays, interdit également de désigner un prince héritier du vivant du souverain.  C’est à la famille royale de désigner le prochain sultan. La Constitution omanaise exige de dévoiler son nom dans les trois jours suivant la mort du sultan.

Le sultan a laissé des lettres sous scellées dans lesquelles il a désigné deux héritiers sur lesquels les membres du gouvernement devront trancher. Il se pourrait aussi que le pouvoir militaire en profite pour proclamer une république.

Asad ben Tarik Al Saïd fut désigné par la presse étrangère comme le probable successeur du sultan, lorsque celui l’a désigné comme vice-Premier ministre en 2017. Taimour ben Asad ben Tarik al-Saïd, fils d’Asad ben Tarik, serait peut-être lui aussi dans l’enveloppe remise par le sultan à son conseil. Haitham et Shihab, les deux autres frères d’Asad ben Tarik, sont deux autres noms probables auxquels le sultan aurait pu penser.